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Le vide spatial : une approche phénoménologique du vide, de l’espace et de la chorégraphie / The spatial emptiness : a phenomenological approach of emptiness, space and choreography

Le vide existe-t-il ou n’est-il rien ? Est-il possible de répondre à la question de la nature de l’espace ? La thèse répond à ces problèmes en les abordant d’un point de vue inédit en philosophie, celui de la chorégraphie contemporaine. En effet, la chorégraphie a peu été perçue comme un art de l’espace. Pourtant danseurs et chorégraphes détiennent une expérience de l’espace qui nous permet une lecture critique de la philosophie. Tandis que le concept de vide a été accepté en Occident au prix de sa stricte application au domaine des sciences physiques, l’œuvre chorégraphique de Cunningham en particulier place le spectateur devant une perception paradoxale : le vide n’est rien mais le chorégraphe le rend visible. Dès lors, le caractère paradoxal de cette perception bouleverse les distinctions conceptuelles : comment la phénoménologie de Husserl pourrait-elle admettre qu’il existe une perception du vide ? Car s’il y a perception, c’est bien qu’il y a intuition de quelque chose ; mais en ce cas, ce quelque chose n’est pas du vide. En nous appuyant sur le Heidegger tardif, Maldiney, les philosophies de l’Extrême-Orient, il est apparu que le vide pouvait pourtant bien se décrire comme l’ouverture même de l’espace. Le rapport au corps s’avère alors décisif : tant qu’il conçoit le corps comme quelque chose qu’il a, le sujet perçoit l’espace comme celui de ses possibles. Au contraire, percevoir le vide implique une attitude de détachement. Nous participons d’un tout spatial et temporel dont la perception dépend aussi d’une conscience globale de nous-mêmes. Nous sommes corps et esprit, de même que le monde offre à notre regard son essentiel vide et son plein. / Does empty space exist or not? Could we answer the question of the nature of space? This thesis deals with these problems treating them from an original point of view, which is contemporary dance. Indeed choreography has not been so much studied as an art of space. However dancers and choreographers experienced the notion of space, this allowed us to bring a critical approach to philosophy. While the concept of emptiness was admitted in the Occident at the cost of its sole validity in Physics, Cunningham’s choreographic work in particular lead the public to a paradoxical perception: emptiness is nothing but the choreographer makes it visible. From then on, the paradoxical nature of this perception disrupted the conceptual distinctions: how could Husserl’s phenomenology admit that emptiness can be experienced ? If there is perception, it is because there is the intuition of something, but in this case it is not nothing. Focusing on the late Heidegger, Maldiney and the Far Eastern philosophies, it became clear that emptiness could yet be described as the very opening of space. Our relationship to our body proves then to be decisive: as long as we consider the body as something we own, we perceive space as a space in which we find a range of possibilities. On the contrary, to perceive emptiness implies a kind of detachment. We are part of a spatial and temporal all whose perception depends on our full awareness of ourselves. We are body and mind, as well as the world offers us to see its essential emptiness and fullness.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040175
Date03 December 2016
CreatorsBallanfat, Elsa
ContributorsParis 4, Romano, Claude
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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