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Noir et illégal aux frontières de l'Europe : de la construction d'un mythe à l'émergence d'une gouvernementalité transnationale des migrations : Malte - Bruxelles (2002-2013) / Black and illegal at the border of Europe : from the construction of a myth to the emergence of transnational governnmentality of migration : Malta-Brussels (2002-2013)

Avec le renforcement des frontières extérieures de l'Union européenne, les îles en Méditerranée sont devenues des lieux clés de la politique de contrôle migratoire. Cette thèse s'intéresse au cas de Malte. A l'appui des « governmentality studies », cette thèse pose les questions suivantes : comment les migrants deviennent-ils l'objet de stratégies gouvernementales depuis l'adhésion de l'île-Etat à l'Union européenne en 2004 et comment y réagissent-ils par leurs pratiques ? La littérature sur le contrôle migratoire tend à étudier soit les décideurs, soit les populations cibles. En cela, ce champ d'étude a tendance à reproduire la déconnexion opérée par les politiques publiques entre gouvernés et gouvernants. Prenant le contre-pied de ces approches, cette déconnexion constitue l'objet de cette recherche. La fabrique du contrôle migratoire est envisagée comme un processus auquel prennent part, tout en étant déconnectés, tant les récepteurs que les concepteurs. Ces derniers exercent leur « agency » dans une relation de pouvoir asymétrique. Dans cette perspective, je proposerai le concept de « gouvernementalité » transnationale à partir de l'étude de la construction des migrations subsahariennes à Malte comme problème européen, de l'enfermement des migrants sur l'île et des politiques de relocalisation et de réinstallation. Je montre que la « gouvernementalité » transnationale des migrations repose en partie sur l'exercice de la violence. Si l'enfermement systématique à l'arrivée peut être prolongé jusqu'à 18 mois, les migrants sont néanmoins mobiles. A ce titre, ils constituent les véritables acteurs transnationaux de cette forme particulière de « gouvernementalité » / Due to the strengthening of the external borders of the European Union (EU), the islands of the Mediterranean became key sites of migration control policies. This doctoral research focuses on the case of Malta. Using governmentality studies as a theoretical framework, this dissertation asks the following questions: how have migrants become the object of governmental strategies following the accession of the island-state to the EU on 2004 and how have migrants reacted to them ? The literature on migration control tends to study either policy-makers or target population. In doing so, it reproduces the disconnection between those who govern and those who are governed. To the contrary, this disconnection is at the centre of my research. I consider migration control as a process involving both policy-makers and beneficiaries, even if they are disconnected. They are subjected to asymmetrical power relations in which they both exercise agency. Following this perspective, I use the concept of transnational governmentality to study how migrants in Malta are constructed as an EU problem, how they are detained on the island and become the object of relocation and resettlement policies. I demonstrate that transnational governmentality partly relies on the exercise of physical violence. Mandatory detention is implemented upon arrival and can last up to 18 months. Although migrants are presented as immobilised populations, they are actually mobile. As such, they are the real transnational actors of governmentality

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AIXM0019
Date25 January 2017
CreatorsLemaire, Léa
ContributorsAix-Marseille, Université libre de Bruxelles (1970-....), Gaudin, Jean-Pierre, Rea, Andrea
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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