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Le gouvernement du Québec, les relations internationales et l'environnement économique international (1973-1994)

L'objectif de ce mémoire est de jeter les bases d'un nouveau récit historique portant sur les
relations internationales du Québec, en rupture partielle avec le récit traditionnel, essentiellement issu des écrits provenant de la science politique, qui décrit l'activité internationale du gouvernement québécois en cherchant dans les particularités de l'histoire québécoise elle-même les forces de changement. Ce faisant, nous tentons plutôt de montrer que l'histoire des relations internationales du Québec est inexorablement enchâssée dans l'histoire canadienne, dans l'histoire nord-américaine et surtout dans l'histoire du capitalisme et du néolibéralisme. Depuis le début de son existence en tant qu'entité politique moderne, le gouvernement québécois entretient des liens avec des gouvernements étrangers, l'intensité de ceux-ci étant function des grandes transformations affectant le système capitaliste international au grand complet. Vers la fin de la période 1867-1973, la politique internationale du gouvernement québécois est institutionnalisée
politiquement et juridiquement grâce à la formulation de la doctrine Gérin-Lajoie, qui s'appuie sur les dispositions constitutionnelles propres au Canada pour élaborer la politique internationale québécoise.
Dans la période 1973-1981, les relations internationales du Québec se focalisent davantage sur des questions économiques, telles que la quête de capitaux étrangers et la projection d'une image de marque positive sur les marchés étrangers. Puis, dans la période 1981-1994, l'activité internationale du Québec est marquée par le virage néolibéral qui affecte tous les gouvernements capitalistes dans le monde. Ainsi, l'appareil diplomatique du Québec est de plus en plus perçu comme un outil de promotion des exportations des entreprises québécoises et d'adaptation à l'augmentation de l'interdépendance économique, et de moins en moins comme un réseau de contacts politiques et culturels.
Afin de faire cette démonstration, nous puisons essentiellement dans deux types de sources
primaires : d'une part, des sources gouvernementales, dont les rapports annuels des différents ministères associés aux relations internationales du Québec et du Canada au fil de la période et les livres blancs de politique internationale qu'ils ont publié, et d'autre part, des publications issues du milieu des affaires, dont la revue Les Affaires, excellent baromètre de la mentalité dominante de la classe entrepreneuriale du Québec et du Canada francophone. / The objective of this thesis is to lay the foundations of a new narrative of the Quebec
government's international relations, one distinct from the traditional account that emerged from the work of political scientists who have described the international activities of Quebec as essentially the product of its unique historical path. By contrast, this thesis aims to show that the history of Quebec's international relations must be understood as being embedded in the larger histories of Canada and North America, and especially in the histories of capitalism and neoliberalism.
Since the beginning of its existence as a modern political entity, the Quebec government has
nourished links with foreign governments, the intensity of which were determined by the
transformations affecting the entire international capitalist order. Towards the end of the 1867-1973 period, the international policy of the Quebec government was institutionalized, both politically and juridically, through the formulation of the Gérin-Lajoie doctrine, which drew upon Canadian constitutional particularities as the basis of Quebec international policy. In the period framed by the 1972-73 and 1981-82 economic crises, Quebec's international relations focused increasingly on economic issues, notably the search for foreign investment and the projection of a positive brand image abroad. Then, in the period extending from the 1981-82 crisis to the conclusion of the North American Free Trade Agreement in 1994, Quebec's international activity was transformed by the neoliberal shift affecting all of the world's capitalist governments. Thus, Quebec's diplomatic apparatus came to be perceived as a tool for the promotion of Quebec business exports and the adaptation to the rise of
economic interdependence and free trade, and decreasingly, as a network of political and cultural diplomatic ties.
To demonstrate this, this thesis is based upon two main bodies of primary sources: first,
government publications such as the annual reports issued by the different ministries that have been associated with Quebec's and Canada's international relations throughout the period, notably the white papers that they published; and secondly, publications produced by the business community, mainly Les Affaires magazine, an excellent barometer of the dominant mentality of the Quebec and French-Canadian business class.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/13496
Date05 1900
CreatorsHamel-Perron, Hugo
ContributorsMeren, David
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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