La maladie d’Alzheimer (MA) est à l’origine de la majorité des cas de démence chez les personnes âgées. Son diagnostic précoce est essentiel pour mieux comprendre les mécanismes cérébraux sous-tendant la manifestation phénotypique de la maladie et développer des interventions conséquentes. Le fait d’étudier des individus à risque de développer la MA, par exemple ceux présentant un déclin cognitif subjectif (DCS) ou un trouble cognitif léger (TCL), offre l’opportunité d’examiner les processus neuropathophysiologiques qui précèdent le stade démentiel. Cela permettrait, entre autres, d’identifier des biomarqueurs avant-coureurs de la maladie.
Cette thèse avait pour but d’investiguer la présence d’hyperactivation cérébrale chez des individus à risque de développer la MA, et d’examiner les réseaux cérébraux fonctionnels associés à l’hyperactivation. L’hyperactivation se définit par la présence de niveaux supérieurs d’activation cérébrale chez des personnes faisant partie de groupes à risque pour la MA (p.ex. DCS ou TCL), comparativement à des participants contrôles cognitivement sains. L’hyperactivation est le plus souvent mesurée par l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) en condition de réalisation de tâche. Dans cette thèse, le lecteur ou la lectrice sera d’abord exposée aux études ayant utilisé l’IRMf pour examiner les patrons d’activation cérébrale et de connectivité fonctionnelle chez les individus ayant reçu un diagnostic clinique de MA, de TCL ou présentant un DCS. Les modèles théoriques découlant de ces études seront ensuite présentés. Afin de mieux comprendre le phénomène d’hyperactivation et sa relation avec les patrons de connectivité fonctionnelle, les divers enjeux scientifiques qui demeurent à être abordés seront ensuite décrits (Chapitre 1). Trois articles exposant les études empiriques formant le corps de la thèse seront ensuite présentés. La première étude avait pour but de documenter la présence, la localisation et l’évolution longitudinale de l’hyperactivation
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associée à une tâche de mémoire épisodique chez des individus qui rencontrent les critères de TCL et qui ont ultérieurement progressé vers une démence (Chapitre 2). La deuxième étude visait à déterminer la trajectoire de l’activation cérébrale associée à une tâche de mémoire associative en fonction du degré de sévérité de la maladie chez un groupe d’individus à risque de développer la MA. Elle avait également pour but de déterminer la présence d’hyperactivation chez des personnes rencontrant les critères de DCS plus (ou DCS+), qui sont des individus présentant une plainte de mémoire ainsi que des marqueurs génétiques et/ou de neurodégénérescence pour la MA (Chapitre 3). La troisième étude avait pour but d’examiner les réseaux cérébraux fonctionnels associés aux régions montrant de l’hyperactivation chez des individus à risque de développer la MA. Elle avait également pour objectif d’évaluer comment l’hyperactivation et ces réseaux cérébraux fonctionnels sont reliés aux performances en mémoire (Chapitre 4).
Les résultats découlant de l’étude 1 ont permis de mettre en évidence la présence d’hyperactivation chez des individus présentant un TCL et ayant ultérieurement progressé vers le stade de démence. Les trouvailles de l’étude 2 indiquent qu’une fonction quadratique décrit la relation entre des indices de sévérité de la maladie et l’activation pariétale supérieure gauche chez un groupe d’individus à risque de développer la MA (DCS+ et TCL). Par ailleurs, des niveaux supérieurs d’activation, c’est-à-dire de l’hyperactivation, étaient retrouvés dans les hippocampes
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et plusieurs régions temporo-pariétales dans le groupe d’individus DCS . Une hypoactivation
pariétale supérieure gauche était plutôt retrouvée chez les individus TCL. Enfin, les résultats de l’étude 3 indiquent que l’hyperactivation de régions prédéterminées est associée à la dysfonction de réseaux cérébraux fonctionnels impliqués dans les processus de mémoire associative dans le DCS+ et le TCL. De plus, ces interactions hyperactivation-réseaux étaient associées à une symptomatologie cognitive croissante. Les implications de cette thèse et ses limites sont abordées dans la discussion (Chapitre 5). / Alzheimer's disease (AD) is the most common cause of dementia in older adults. Its early
diagnosis is essential to better understand the brain mechanisms underlying the phenotypical
manifestation of the disease and develop consequent interventions. The study of individuals at
risk of AD, for example those presenting with subjective cognitive decline (SCD) or mild
cognitive impairment (MCI), offers the opportunity to examine the neuropathophysiological
processes preceding the dementia stage. This would allow, among other things, to identify early
biomarkers of the disease.
The general aim of this thesis was to determine the presence of cerebral hyperactivation
and to assess functional brain networks associated with hyperactivation. Hyperactivation is
defined by the presence of higher levels of brain activation in individuals at risk of AD (i.e. SCD,
MCI) in comparison to cognitively healthy controls. Hyperactivation is most often measured with
functional magnetic resonance imaging (fMRI) while participants perform a cognitive task. In
this thesis, the reader will first be exposed to the studies which used fMRI to examine patterns of
brain activation and connectivity in individuals with a clinical diagnosis of AD, MCI or
presenting with SCD. Theoretical models resulting from these studies will then be presented. The
scientific issues remaining to be addressed to better understand the phenomenon of
hyperactivation and its relation to functional brain networks will then be described (Chapter 1).
Three empirical studies forming the core of this thesis will be presented. The first study aimed to
assess the presence, localization and longitudinal evolution of hyperactivation associated with an
episodic memory task in individuals meeting criteria for MCI and having subsequently
progressed towards dementia (Chapter 2). The second study aimed to determine the trajectory of
brain activation associated with an associative memory task as a function of disease severity in a
group of individuals at risk of AD. It also aimed to determine if hyperactivation is present in
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participants meeting criteria for SCD plus (or SCD+), who are individuals presenting with
memory complaint in addition to genetic and/or neurodegeneresence markers of AD (Chapter 3).
The third and last study aimed to examine patterns of functional connectivity related to regions of
hyperactivation, and to assess how hyperactivation and its associated functional networks relate
to memory performance in individuals at risk of AD (Chapter 4).
Results from the first study highlighted the presence of hyperactivation in individuals
with MCI who subsequently progressed to the dementia stage. Findings from the second study
revealed a quadratic function describing the relationship between proxies of disease severity
(neurodegeneration, memory performance) and left superior parietal activation in a group of
individuals at risk of AD (SCD+ and MCI). Moreover, higher levels of activation, i.e.
hyperactivation, were found in hippocampal and temporo-parietal regions in the SCD+ group.
Hypoactivation was rather found in the left superior parietal area in the MCI group. Finally,
results from the third study revealed that hyperactivation of predetermined regions was associated
with dysfunction of functional brain networks underlying associative memory in SCD+ and MCI.
Moreover, these hyperactivation-network interactions were associated with increasing
symptomatology. The implications of this thesis and its limits are addressed in the discussion
section (Chapter 5).
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25256 |
Date | 12 1900 |
Creators | Corriveau-Lecavalier, Nick |
Contributors | Belleville, Sylvie |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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