L'autoconservation des ovocytes : l'infertilité anticipée comme mode de gestion de l'horloge biologique

Ce mémoire porte sur les représentations sociales de la maternité présentes dans les discours publicitaires entourant la pratique de l’autoconservation des ovocytes. C’est à travers l’analyse de discours promotionnel des cliniques de fertilité que je montrerai comment cette pratique reproduit une vision idéalisée de la maternité et de la procréation. L’autoconservation des ovocytes promet aux femmes de prolonger leur capacité procréative au-delà de la temporalité biologique. Avec la transformation des modes de vie, des valeurs et des exigences professionnelles, un écart sociologique important s’est instauré, pour plusieurs femmes, entre la fertilité biologique et la fertilité sociale. On assiste alors à la marchandisation de la temporalité biologique dans le but de réaliser certains idéaux professionnels et affectifs. La littérature est abondante sur les raisons qui poussent les femmes à s’engager dans le processus de l’autoconservation des ovocytes, mais peu de recherches s’intéressent à la manière dont les normes en matière de maternité sont produites et reproduites à travers l’usage des technologies de la reproduction. Dans ce mémoire, je souhaite porter une réflexion tant sur les valeurs promues par les cliniques de fertilité que sur les impacts inattendus de la pratique de l’autoconservation des ovocytes sur la culture reproductive et sur le rapport au corps féminin, tout en considérant les enjeux socio-économiques qu’elle sous-tend. Je montrerai que l’industrie de la préservation de la fertilité révèle un tout nouveau rapport au temps productif et au temps reproductif. / This thesis focuses on the social representations of motherhood present in advertising discourse
surrounding the practice of social egg freezing. It is through the analysis of promotional discourse
from fertility clinics that we will show how this practice reproduces an idealized vision of
motherhood and procreation. The self-preservation of oocytes aims to allow women to extend their
reproductive capacity beyond biological temporality. The transformation of lifestyles, values and
professional requirements caused a significant sociological gap between biological fertility and
social fertility. We are then witnessing the commodification of biological temporality in order to
realize certain professional and emotional ideals. The literature is plentiful on the reasons that lead
women to engage in the process of social egg freezing, but little research is focused on how
standards in maternity are produced and reproduced throughout the use of egg freezing and the use
of reproductive technologies. In this thesis, we wish to reflect both the values promoted by fertility
clinics and the unexpected impacts of the practice of social egg freezing on reproductive culture as
well as the relationship to the female body, while considering the socio-economic issues that it
underlies.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26130
Date04 1900
CreatorsGervais, Maude
ContributorsLafontaine, Céline
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

Page generated in 0.0021 seconds