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Les caméras corporelles fournissent-elles un point de vue objectif d’une intervention policière où une force modérée est utilisée?

Le présent mémoire s’intéresse aux caméras corporelles utilisées pour filmer des interventions policières, plus particulièrement, il explore la présence d’un possible biais de perspective entraînée par ce type de caméra. Le manque de connaissances empiriques entourant l’utilisation de ce nouvel outil de travail dans le monde policier renforce l’intérêt de cette étude. Ce mémoire vise à vérifier l’objectivité des vidéos produites par les caméras corporelles considérant que ces dernières seront utilisées pour prendre des décisions juridiques importantes. Pour ce faire, 216 participants ont visionné 3 versions de vidéos d’interventions policières comportant différents niveaux d’usage de la force et étant filmées soit à l’aide d’un cellulaire, d’une caméra de surveillance ou d’une caméra corporelle. Les participants devaient ensuite compléter un questionnaire qui permettait d’explorer leur perception quant à la légitimité de l’usage de la force utilisée par les policiers et quant aux conséquences positives ou négatives auxquelles devrait faire face le policier impliqué. Il sera donc question de comparer leur appréciation de l’intervention en fonction du type de caméra utilisé pour filmer.
Les analyses descriptives ont permis d’établir que les groupes assignés aléatoirement aux différentes versions de vidéos d’interventions sont bien équivalents. Des analyses bivariées ont permis d’observer que le biais de perspective était présent pour l’intervention du parc seulement, soit une intervention requérant un usage de la force extrême, mais pas pour l’intervention de la route, soit une autre intervention présentant une force extrême, ni pour l’intervention présentant un cas de violence conjugale, qui elle présentait une force modérée. Les résultats suggèrent donc que le biais de perspective ne se manifeste pas dans le cas des interventions policières où la force utilisée est modérée, puisque les conséquences découlant de la stratégie physique utilisée sont moins graves. De plus, les résultats suggèrent que, lorsqu’une force extrême est utilisée durant une intervention policière, le biais de perspective ne se manifeste pas s’il semble qu’aucune alternative moins coercitive n’aurait été efficace afin de contrer la menace et de protéger les individus. / This thesis is interested in body cameras used to film police interventions, more specifically, it explores the presence of a possible perspective bias caused by this type of camera. The lack of empirical knowledge surrounding the use of this new tool in the police world reinforces the interest of this study. This study aims to verify the objectivity of videos produced by body cameras considering that they will be used to make important legal decisions. To do this, 216 participants viewed 3 versions of videos of police interventions with different levels of use of force and being filmed either using a cell phone, a surveillance camera or a body-worn camera. Participants were then asked to complete a survey that explored their perception of the legitimacy of the use of force used by police officers and the positive or negative consequences that the police officer involved should face, according to them. It will therefore be a question of comparing their assessment of the intervention according to the type of camera used to film.
The descriptive analyzes made it possible to establish that the groups randomly assigned to the different versions of the intervention videos are indeed equivalent. Bivariate analyzes made it possible to observe that the perspective bias was present for the intervention of the park only, either an intervention requiring the use of extreme force, but not for the intervention of the road, another intervention presenting an extreme force, nor for the intervention presenting a case of domestic violence, which presented a moderate force. The results suggest therefore that the perspective bias does not manifest itself in the case of police interventions where the force used is moderate, since the consequences resulting from the physical strategy used are less serious. Moreover, the results suggest that when extreme force is used during a police intervention, the perspective bias does not manifest itself if it seems that no less coercive alternative would have been effective in order to counter the threatens and protect individuals.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26462
Date09 1900
CreatorsBernier, Danika
ContributorsBoivin, Rémi
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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