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La performativité subversive du genre dans la couverture médiatique des Jeux olympiques de 2010

Les représentations médiatiques ne sont pas neutres : elles occupent le lieu de l’imaginaire collectif et conditionnent l’action sociale. Cette thèse s’intéresse particulièrement à la performativité du langage dans la presse sportive comme forme de représentation sociale. Les réflexions théoriques qui la portent sont héritées principalement de John L. Austin et de Judith Butler. La démarche privilégie le concept de performativité pour décrire et évaluer les représentations des femmes athlètes dans la presse sportive canadienne. Ce concept de performativité correspond à la capacité du langage à agir sur le monde, à mobiliser vers l’action voire à transformer les perceptions et les interprétations établies. Les énoncés performatifs accomplissent l’acte qu’ils énoncent par le fait même qu’il l’énonce et opèrent par la redondance, c’est-à-dire par un effet répétitif qui consolide les représentations proposées, les stéréotypes dominants. En contre-partie à cet effet de consolidation, la performativité subversive se présente comme moyen d’intervention pour déstabiliser les assignations normatives et laisser place à de nouveaux schèmes.
Puisque la thèse se concentre sur les représentations véhiculées dans la presse sportive, la recherche s’articule autour des questions suivantes : le vocabulaire dans la couverture sportive renforce-t-il les représentations traditionnelles du genre en sport, ou dégage-t-il des pratiques journalistiques de performativité subversive? Les représentations médiatiques des athlètes sont-elles similaires en anglais et en français? Une analyse de contenu quantitative et qualitative des Jeux olympiques de 2010 dans La Presse et le Globe and Mail suggère que les journalistes ont principalement recours à des pratiques de performativité subversive, car les hommes et les femmes athlètes sont généralement présentés de façon similaire. Des variables étudiées, deux (16,7%) s’inscrivent dans une performativité traditionnelle, quatre (33,3%) sont un lieu d’entre-deux et six (50%) reflètent des pratiques de performativité subversive. Le concept de performativité met en lumière l’existence d’une phase de transition dans le journalisme sportif alors que les stéréotypes traditionnels y sont moins présents. Une distinction s’observe toutefois entre les représentations anglophones et francophones. Les journalistes de La Presse ont davantage recours à des pratiques de performativité qui reprennent du traditionalisme. Cette observation repose sur une stratégie culturelle de la part des média québécois qui s’approprient la vie tant professionnelle que privée des athlètes pour les rapprocher des lecteurs.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/20273
Date January 2011
CreatorsMelanson, Natalie
ContributorsBoily, Lise
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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