Dès sa parution en 1960, Poèmes d'Anne Hébert suscite une réception critique riche dans les champs littéraires français et québécois. Publie au Seuil à Paris, le recueil est d'emblée cautionné par la préface de Pierre Emmanuel, poète français de renom. Anne Hébert amorce alors sa quête de légitimité à titre de poète en France, alors qu'elle jouit déjà des premières marques de consécration au Québec.
Selon le milieu ou il est accueilli, le recueil suscite des discours variés. Poèmes sera principalement lu en France comme un témoignage de ce que le "Canada poétique" peut apporter à la tradition française, de l'accent rafraîchissant d'une jeune auteure aux images exotiques et aux origines intrigantes. Pour les critiques québécois, le même recueil évoque plutôtt, à l'aube de la "Révolution tranquille", l'emblême de l'éveil national, de la prise de conscience d'une spécificité littéraire québécoise. Ce discours est juxtaposé à une lecture spirituelle encore manifesté chez les critiques de la génération précédente.
Ainsi, nous assistons a l'émergence de discours parallèles autour de Poèmes. Les lectures du recueil sont modulées par l'horizon d'attente qui distingue les champs littéraires français et québécois. Elles sont également influencées par le capital symbolique d'Anne Hébert, qui détermine la valeur de sa signature dans chaque champ littéraire. À la lumière des concepts de H. R. Jauss et de Pierre Bourdieu, nous comptons analyser les divergences et les confluences qui se dégagent des réceptions française et québécoise de Poèmes en 1960--1961.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/26720 |
Date | January 2004 |
Creators | Mongeon, Pascale |
Publisher | University of Ottawa (Canada) |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | 119 p. |
Page generated in 0.0099 seconds