Return to search

De l’espace-diaspora indien à la confluence des rapports sociaux : cinéastes et héroïnes d'une communauté imaginée

Dans les industries filmiques majoritaires encore dominées par des voix et des regards masculins, la production des réalisatrices, notamment en diaspora, demeure souvent méconnue. Cette recherche étudie le cas des cinéastes en diaspora indienne et le regard que celles-ci portent sur leurs sociétés d’origine et hôte. L’objectif est d’examiner les mécanismes discursifs de production filmique et la circulation de leurs films en festival à l’occasion de leur premier visionnement. Nous cernons ainsi comment les réalisatrices participent de la formation de la diaspora indienne entendue comme une « communauté imaginée » et rendent compte de l’appartenance genrée à celle-ci. Notre thèse s’articule alors autour de la question suivante : comment la mise en scène d’héroïnes en diaspora contribue-t-elle à produire des récits alternatifs constitutifs d’un imaginaire de l’espace-diaspora indien? Alors que la production des réalisatrices n’appartient à aucune des industries filmiques majoritaires (Bollywood et Hollywood), tout en empruntant certains de leurs référents et influences, elle se situe dans un entredeux filmique que nous examinons à la lumière des dimensions « matérielle et idéelle » de leurs pratiques cinématographiques. Celles-ci étant comprises au titre d’« imagination comme pratique sociale », nous prêtons plus spécifiquement attention à l’exercice de monstration de rapports sociaux consubstantiels de sexe, ethniques et de classe, en et hors diaspora, au sein des sociétés hôtes nord-américaines qu’elles dépeignent. Pour ce faire, nous mobilisons une approche méthodologique qualitative articulant l’analyse de données de trois ordres : 1. l’analyse d’un corpus de dix films réalisés par des cinéastes en diaspora indienne en Amérique du Nord ; 2. une série de six entretiens semi-dirigés avec leurs auteures ; 3. une observation à dimension participative du festival de films de la diaspora indienne à New York (NYIFF) à deux reprises, en 2012 et en 2013. Notre encadrement théorique tire profit du croisement conceptuel de plusieurs contributions issues de trois champs d’étude, soit des apports théoriques en sociologie de la culture et des Cultural Studies, des contributions en sociologie des relations ethniques et des travaux féministes sur la consubstantialité des rapports sociaux. Cet encadrement théorique inusité nous permet d’analyser les pratiques des réalisatrices en diaspora indienne et d’entrevoir leurs (re)positionnements au sein de relations sociales majoritaires/minoritaires, donnant lieu à l’expression d’un « majoritaire idéalisé » en diaspora et à l’expérience d’un « entre-majoritaires ».

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/31847
Date January 2014
CreatorsMesana, Virginie
ContributorsPietrantonio, Linda
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

Page generated in 0.0023 seconds