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L'orthodoxie juive à la rencontre de la modernité : le groupe hassidique des Tasher face au Québec de la Révolution tranquille (1951-1967)

En 1963, une communauté juive hassidique, les Tasher, quitte Montréal pour s’établir en milieu rural. C’est près d’une décennie après avoir rassemblé dans la ville une poignée de ses membres qui avaient échappé au génocide nazi. Menées par leur rebbe Meshulem Feisch Lowy, chef spirituel et temporel du groupe, treize familles déménagent sur un lopin de terre dans la municipalité de Ste-Thérèse, située à vingt-cinq kilomètres au nord de la métropole québécoise. Ils mettent en place les infrastructures communautaires nécessaires à l’émergence d’une communauté ultra-orthodoxe, qui a connu depuis une croissance impressionnante suite à une forte natalité. Cette thèse retrace les premiers pas des adeptes de cette communauté et vise à observer leurs rapports avec la plus grande communauté juive — de pratique non hassidique et implantée à Montréal surtout depuis le tournant du siècle, entre 1880 et les années 1920 — et la population québécoise francophone et catholique. L’auteur avance que pendant l'après-guerre, des contextes distincts convergent pour favoriser la reconstruction de la communauté des Tasher et de l’hassidisme en général. Le premier concerne la communauté juive montréalaise dans son ensemble, à ce moment en pleine ascension dans l’échelle socioéconomique de la province. Ce processus implique l’assimilation à la sphère anglophone montréalaise, ce qui contribue à un sentiment de nostalgie face à l’usage de la langue yiddish et la pratique religieuse orthodoxe intégrale - ce que les hassidim visent entre autres à maintenir. Ensuite, l’auteur se penche sur les premiers contacts entre les Tasher et la population de Ste-Thérèse, une municipalité rurale en pleine expansion industrielle, d’ascendance catholique et francophone. Il propose que le contexte de la Révolution tranquille, caractérisé par une diminution drastique de la pratique religieuse catholique et par un mouvement d’affirmation nationale dont le vecteur principal est la langue française, favorise une ouverture nouvelle sur le judaïsme. Il s’agit de comprendre comment l’orthodoxie juive trouve un espace d’affirmation dans la modernité émergente du Québec, et de constater comment les Tasher composent avec les mécanismes de l’époque moderne pour mieux se prémunir contre ses périls.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/35159
Date January 2016
CreatorsLacasse, Simon-Pierre
ContributorsAnctil, Pierre
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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