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Les Marseillais et la peste de 1720 la perception et réactions face à la maladie dans le contexte épidémique de la Méditérranée

Plusieurs grandes pandémies de peste ont ravagé l'Europe entre l'Antiquité et les temps modernes. En France, la maladie est demeurée endémique jusqu'en 1670 et semble ensuite disparaître pendant une cinquantaine d'années jusqu'à ce que la peste de Marseille de 1720 rallume la panique qu'occasionnent ces épidémies à forte mortalité et à grande contagion. Si on remonte le cours de l'histoire de Marseille, la ville a connu une vingtaine d'épisodes de peste dont celle de 1720 est le couronnement. En ce début du XVIIIe siècle, non seulement les Marseillais ont-ils une histoire de la peste qui leur est propre, mais ils sont aussi à proprement parler des habitants du midi de la France, bien éloignés de Paris et de l'esprit des Lumières qui s'installe alors dans la capitale. Dans le cadre de cette peur collective qu'amène l'épidémie, ce mémoire veut apporter un éclairage sur les représentations et les réactions des Marseillais face au fléau qui les afflige. L'analyse de récits de contemporains, médecins, administrateurs et membres du clergé permet d'atteindre cet objectif. Le premier chapitre examine la perception et les réactions des habitants de Marseille lorsque la peste entre dans les murs de leur ville. Il importe de voir leur état d'esprit avant que la peste se répande. Les Marseillais connaissent la peste par divers traités et par le vécu de leurs ancêtres. Une culture de la peste existe chez eux. Mais la cité phocéenne coule de beaux jours avant que ne s'abatte le fléau. On se sent en sécurité derrière le Bureau de santé. Alors, lorsque tombent les premiers malades aux troublants symptômes de la peste, la première réaction est le déni. Vient un jour où l'on doit pourtant reconnaître l'épidémie. Le vécu de l'épidémie de 1720 au niveau sanitaire est l'objet du second chapitre. Les violentes manifestations de la maladie, à elles seules, suffisent à créer la panique. On tente de l'expliquer, on la personnifie pour la comprendre. Des milliers de Marseillais, peu importe leur condition ou leur âge, tombent malades et meurent dans tous les coins de la ville et dans les campagnes. La quantité [de] cadavres devient bientôt un problème. Un réel désespoir psychologique gagne les habitants. Mais au travers la douleur physique et mentale, on perçoit bientôt la volonté de plusieurs d'aider les malades, d'assainir la ville, de sauver la cité. Certes, les problèmes sanitaires se déploient sur la ville, mais on se bat pour les dissiper. Cet affrontement et l'efficacité des geste[s] alors posés s'expliquent parce qu'ils reposent sur une culture intégrée de la peste, du moins chez les autorité et dans l'élite. Le troisième chapitre est consacré au vécu civil de la peste, alors que Marseille semble sombrer dans le chaos. Les cadres normaux de la vie n'existent plus. Des abus de toutes sortes sont perpétrés et diverses transgression sociales s'observent. Mais ce chaos n'est qu'apparent puisqu'une lutte s'organise. On prend les précautions nécessaires pour empêcher la peste de faire plus de victimes. Néanmoins, l'épidémie laisse de profondes marques tant physiques qu'au niveau des mentalités collectives.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/2571
Date January 2009
CreatorsAubert, Stéphanie
ContributorsMétayer, Christine
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Stéphanie Aubert

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