Return to search

Qualité de vie subjective des personnes ayant participé à un programme de réadaptation au travail en raison de troubles musculo-squelettiques comparaison selon la situation de travail

L'Organisation mondiale de la santé rapporte que les accidents de la route et les lésions professionnelles contribuent à une prévalence grandissante de personnes vivant avec des incapacités à la suite d'un trouble musculo-squelettique (TMS). En fait, les écrits scientifiques suggèrent qu'environ 10% des cas risquent de développer des incapacités prolongées et une situation de handicap au travail. Face à ce problème de santé, des programmes interdisciplinaires de réadaptation au travail (PIRT) sont actuellement offerts aux personnes qui ont atteint le stade subaigu (6 à 12 semaines) ou chronique (plus de 12 semaines) d'absence du travail. Ces programmes visent à faciliter le retour au travail de façon sécuritaire, durable et en santé. Or, le taux de retour au travail après un PIRT varie entre 50% et 80%. Dans le domaine de la santé, la qualité de vie peut être mesurée selon différentes perspectives. L'approche qualité de vie liée à la santé (QVLS) mesure la qualité de vie à partir de référents sociétaux et reflète la performance biopsychosociale. L'approche qualité de vie subjective individualisée (QVSI) mesure, quant à elle, la qualité de vie d'une perspective client et reflète l'estimation de la satisfaction et du bonheur vécu en lien avec diverses situations de vie. Selon certains écrits scientifiques, la QVSI serait un moyen d'identifier le niveau d'adaptation à une situation de handicap. Or, la mesure de la QVSI n'est qu'exceptionnellement utilisée en réadaptation. Ainsi, il apparaît que la mesure de la QVSI pourrait être complémentaire aux mesures de résultat traditionnellement utilisées par les PIRT. Cette étude a donc été élaborée afin de générer des connaissances entourant la QVSI auprès d'une population présentant des TMS et ayant participé à un PIRT. De façon spécifique, l'étude a comparé la QVSI en fonction de la situation de travail six mois après le programme et l'a comparé à des valeurs de référence. Puis, elle a exploré la relation entre la QVSI et des variables sociodémographiques et cliniques utilisées par les PIRT douleur, capacité perçue, détresse émotionnelle, QVLS. Enfin, elle a intégré une variable peu connue le"sens du travail" afin d'explorer si celle-ci influençait la relation entre la QVSI et la situation de travail. Une étude descriptive exploratoire transversale a été réalisée. Quarante personnes de retour au travail et 32 personnes n'ayant pas repris ou effectuant peu d'heures de travail ([inférieur ou égal à] 10 heures) ont été rencontrées six mois après leur congé d'un PIRT. Chacune de ces personnes a été rencontrée individuellement (90 minutes) afin de recueillir les informations sociodémographiques habituelles (âge, sexe, revenu, scolarité, conditions de santé, historique du TMS) et de remplir six questionnaires autoadministrés. La QVSI, variable principale, a été estimée avec l'Inventaire systémique de qualité de vie (ISQV) qui se complète sur ordinateur. Les mesures cliniques incluant la détresse émotionnelle, la capacité perçue, la QVLS, le sens du travail et la situation de travail ont été estimées à l'aide de questionnaires dont les qualités métrologiques sont connues. Pour comparer les groupes, des tests t de Student pour groupes indépendants, de Mann-Whitney et de Chi[indice supérieur 2] ont été utilisés. Une analyse de régression linéaire multiple a été effectuée pour explorer les relations entre la QVSI et les variables sociodémographiques et cliniques. Plusieurs résultats émergent de cette étude. D'abord, après un programme de réadaptation au travail, la QVSI globale ne diffère pas en fonction de la situation de travail. Ensuite, le profil QVSI de l'ensemble des participants est inférieur aux valeurs de référence. Toutefois, une grande variabilité des scores suggère que les différences individuelles sont importantes. Enfin, la présence d'un niveau élevé de détresse émotionnelle, documenté par la convergence de trois mesures de détresse émotionnelle, autant chez le groupe"retour au travail" que celui"non-retour ou peu au travail", explique plus du tiers de la QVSI. Après un PIRT, la QVSI des personnes reste fragile surtout sur le plan émotif, peu importe la situation de travail. En conclusion, cette étude a démontré que la mesure de la qualité de vie subjective individualisée permet une nouvelle compréhension des domaines de vie problématique chez des personnes ayant développé des incapacités au travail à la suite d'un trouble musculo-squelettique et ayant participé à un PIRT et que la situation de travail ne semble pas l'influencer.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/3888
Date January 2007
CreatorsRamón-Moliner, Carmen Elisabeth
ContributorsDurand, Marie-Josée, Desrosiers, Johanne
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Carmen Elisabeth Ramón-Moliner

Page generated in 0.0024 seconds