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« Ce que l'on sème, c'est des relations » regards sur le déploiement de l'agroécologie comme projet sociopolitique à Madrid, Espagne

Houde-Tremblay, Émilie 20 June 2024 (has links)
L'agroécologie, proposition holistique et complexe, à la fois globale et territorialisée, s'est érigée au cours des dernières décennies comme référent social permettant de décrire et de rassembler de nombreuses initiatives engagées dans la transformation des systèmes alimentaires. Elle repose sur des principes écologiques visant à restaurer les fonctions clés des agroécosystèmes. Elle s'appuie aussi sur une série de principes normatifs soulignant la nécessité de repenser les arrangements sociaux, économiques et politiques jugés responsables des crises écologiques et sociales auxquelles nos systèmes alimentaires et plus largement nos sociétés, sont aujourd'hui confrontés. Selon divers penseurs, l'agroécologie est toutefois à la croisée des chemins. Face à la multiplication des projets se revendiquant de l'agroécologie et face à son institutionnalisation grandissante, plusieurs s'inquiètent de voir ses dimensions sociopolitiques diluées. Pour complémenter les réflexions en cours sur la cooptation et la dépolitisation de l'agroécologie en milieu rural et en rapport aux environnements politiques aux échelles nationales et internationales, cette thèse propose une réflexion sur les dynamiques à l'œuvre en contexte urbain. Elle s'appuie sur l'étude du cas de Madrid, en Espagne, contexte où tout un mouvement social se réclame de l'agroécologie et où l'agroécologie a percolé dans la sphère institutionnelle. Alliant plus d'une centaine d'heures d'observation, 26 entretiens semi-dirigés et de la recherche documentaire, la thèse explore quatre expérimentations agroécologiques (deux jardins urbains et deux initiatives de distribution) ainsi que le paysage plus large de l'agroécologie à Madrid. Elle se structure autour de trois chapitres, qui prennent la forme d'articles scientifiques. Le premier chapitre offre un portrait des dynamiques marquant la circulation du référent agroécologique à Madrid. Il met en lumière un double rôle des acteurs du mouvement agroécologique dans la mobilité du référent. D'une part, les acteurs du mouvement contribuent à disséminer le projet agroécologique. D'autre part, ils travaillent à préserver son caractère transformationnel, et de ce fait, limitent sa circulation. Les résultats amènent à voir l'articulation de mobilisations et d'actes politiques traditionnels à des pratiques quotidiennes et discrètes, dont la nature politique est moins explicite, voire débattue. En explorant les pratiques fines d'apprentissage et le choix des balises, la recherche souligne l'influence des modèles et des élites de la connaissance, mais surtout la complexité des processus par lesquels l'agroécologie est assemblée localement. Le second chapitre explore l'évolution des pratiques du mouvement agroécologique et analyse le rapport que les acteurs entretiennent avec les dimensions contradictoires de leurs pratiques. L'opérationnalisation de l'agroécologie étant confrontée aux contraintes des régimes au sein desquels elle se déploie, les acteurs font des compromis pouvant être interprétés comme une forme de dépolitisation ou d'affaiblissement des dimensions politiques de l'agroécologie. Toutefois, les résultats suggèrent que ces compromis et ajustements, ainsi que les débats qu'ils nourrissent, témoignent d'une réflexion sociopolitique nuancée et d'une certaine politisation de l'agroécologie. Le troisième chapitre porte sur la rencontre entre luttes agroécologiques et luttes municipalistes opérée à Madrid. Il éclaire une trajectoire de mise en relation de ces deux projets et fait l'analyse des arrangements institutionnels et collaboratifs par lesquels les propositions agroécologiques ont été opérationnalisées. Le chapitre suggère qu'il y a certes des gains et des avancées, mais que ceux-ci restent fragiles ou limités par le rapport entretenu avec les enjeux alimentaires et agricoles, avec les formes de nature valorisées par l'agroécologie et avec la collaboration entre l'administration municipale et la société civile. Ces constats invitent à penser l'inscription des expérimentations dans le quotidien afin de favoriser les apprentissages et un repositionnement continu des individus. Cette thèse contribue au développement des connaissances sur la transformation de l'action collective et de l'action publique en matière d'aménagement du territoire et de développement des milieux urbains, en offrant un regard sur l'agroécologie urbaine et sur son appropriation par les acteurs locaux. En démontrant que le projet agroécologique s'inscrit dans une politisation des pratiques d'agriculture urbaine et de distribution de proximité, et qu'il s'est construit et déployé à partir des expérimentations locales, la thèse souligne la portée d'initiatives citoyennes dans l'opérationnalisation de changements sociaux et environnementaux. Elle éclaire la mécanique de construction de nouvelles normes, valeurs et pratiques collectives et contribue à la réflexion sur les approches permettant de comprendre les processus de transformations démocratiques et urbaines. / Agroecology, a holistic and complex proposal that is both global and territorial, has emerged over the last few decades as a social referent to describe and bring together numerous initiatives committed to transforming food systems. It is based on ecological principles aimed at restoring the key functions of agroecosystems. It is also based on a series of normative principles underlining the need to rethink the social, economic, and political arrangements deemed responsible for the ecological and social crises today faced by our food systems and more broadly our societies. Numerous thinkers however describe agroecology as being at a crossroads. Faced with the proliferation of agroecological claims and its growing institutionalization, many are concerned that its socio-political dimensions are being diluted. To complement current research on the cooptation and depolitization of agroecology in rural areas and in relation to institutional environments at national and international levels, this thesis explores the dynamics at work in an urban context. It is based on a case study of Madrid, Spain, a context where a whole social movement mobilizes the framework of agroecology, and where agroecology has percolated into public policies. Combining over a hundred hours of participant and non-participant observation, 26 semi-structured interviews and documentary research, it explores four agroecological experiments (two urban gardens and two distribution initiatives) as well as the wider trajectory of agroecology in Madrid. It is structured around three chapters. The first chapter offers a portrait of the dynamics that shape the circulation of the agroecological framework in Madrid. It highlights the dual role played by the actors of the agroecological movement. On the one hand, they help to disseminate the agroecological project. On the other, they work on protecting its transformational character, and thus limit its circulation. This chapter provides an insight into the links between traditional political acts, and discrete everyday practices which political nature is less explicit or even debated. By exploring the fine-grained learning practices and the choice of guidelines, it highlights the influence of models and knowledge elites, but above all the complexity of the processes by which agroecology is assembled locally. The second chapter explores the evolution of the agroecological movement's practices, and the reflexive stance that actors hold regarding the contradictory dimensions of their practices. The operationalization of agroecology being confronted with the constraints of the dominant regimes within which it evolves, actors make compromises that could be interpreted as a form of depoliticization or weakening of the political dimensions of agroecology. However, this chapter suggests that these compromises and adjustments, as well as the debates they fuel, testify of a nuanced sociopolitical vision and, in certain way, of a politization of agroecology. The third chapter focuses on the encounter between agroecological and municipalist struggles in Madrid. By analyzing the institutional and collaborative arrangements through which agroecological proposals have been operationalized, this research sheds light on a trajectory of linkage between the two projects, but also on the fragility of gains and advances. These constraints are linked to how people relate to food and agriculture, to the forms of nature promoted by agroecology, and to collaborative approaches. They suggest a need to consider the way experiments are lived and embedded in everyday life in order to promote learning and subjectivation processes. This thesis contributes to the development of knowledge on the transformation of collective action and public action in land-use planning and urban development by offering a look at urban agroecology and its appropriation by local actors. By demonstrating that the agroecological project has fed into a politicization of urban agriculture and local distribution practices, and that it has been built and deployed from local experimentation, this thesis highlights the significance of citizen initiatives in operationalizing social and environmental changes. It sheds lights on the mechanics of how new collective norms, values and practices are constructed, and on how to understand and study the processes of democratic and urban transformation.

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