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Enquête sur l’évolution des cultes d’Amon thébain au Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.) : iconographie et phraséologie / The evolution of Amun’s cults in Thebes during the New Kingdom (1550-1069 BC) : iconography and phraseology

Ueno, Kaori 19 December 2014 (has links)
Dieu majeur du panthéon égyptien, Amon a acquis un prestige sans pareil comme dieu dynastique durant le Nouvel Empire à Thèbes. Depuis sa première attestation certaine au début de la 11ème dynastie, après l’unification des territoires égyptiens, les rois régnants n’ont cessé de lui dédier des monuments, véritables trésors des arts égyptiens. Pendant le Nouvel Empire, la popularité d’Amon diffuse parmi les particuliers des différentes conditions sociales. Ils ont produit de nombreux monuments, variés dans leurs formes, représentant Amon sous divers aspects. Dans une approche concernant l’évolution du culte amonien, nous nous sommes plus particulièrement intéressées à la fonction d’Amon, selon ces différents aspects. Il existe bien sûr des études plus anciennes consacrées à tel ou tel aspect spécifique d’Amon, mais aucune ne donne cependant une vision globale de l’ensemble de ces aspects. Nous avons donc voulu savoir quelle fonction était liée à quel aspect d’Amon, sous forme humaine ou animale. Pour mener ces enquêtes systématiques, nous avons utilisé la méthode statistique, encore peu courante dans l’étude de la religion égyptienne. Comme elle doit s’appuyer sur des exemples en nombre significatif, nous avons choisi la période et le lieu les plus prolifiques pour l’iconographie d’Amon : le Nouvel Empire à Thèbes. Nous avons de plus sélectionné deux types d’objets particulièrement répandus, les stèles et les statues, appartenant à des gens de diverses conditions sociales, afin de comparer le culte amonien selon les différentes catégories sociales. En nous basant sur le croisement de données portant sur plus de 500 monuments, nous avons effectué deux séries d’analyses : une analyse iconographique (type de rite, personnages associés) et une analyse phraséologique (types de formules et épithètes), en tenant compte des datations et des provenances (rive est ou ouest du Nil). Cette analyse a produit des résultats intéressants sur l’évolution des cultes d’Amon à cette période. Nous avons notamment pu mettre en évidence les traitements très différenciés entre les rois et les particuliers dans la façon d’approcher Amon. En somme, les rois ont sélectionné des motifs évoquant des moments importants des cérémonies officielles. Dans la phraséologie d’Amon, qui reste conventionnelle, les rois ont mis en avant l’appellation parentale « fils et père » et la qualité de « souveraineté ». Dans la réalisation de leurs monuments, ils ont voulu s’identifier à Amon anthropomorphe ou dialoguer avec lui une relation réciproque, les plaçant sur un même rang, de manière à manifester leur royauté. Lorsqu’ils optent pour l’aspect animal d’Amon, c’est toujours dans la statuaire et sous la forme criocéphale. Leurs statues portant un objet criocéphale, liées au culte ambulatoire de l’entité divine, ont été installées dans les lieux les plus ouverts au public, à l’inverse des statues royales représentant Amon anthropomorphe, qui sont installées au fond des sanctuaires. Il existait certainement une hiérarchie entre les aspects humain et animal dans la pensée royale.En revanche, les particuliers ont représenté Amon sous divers aspects. Il est l’objet de leurs prières pour régler leurs affaires quotidiennes ou pour assurer leur survie posthume. Ils sont alors figurés dans des scènes d’adoration envers Amon, sous sa forme humaine ou animale et même sous la forme d’animal entier. Les particuliers montrent plus de flexibilité que les rois dans la sélection d’épithètes moins habituelles. Celles-ci manifestent tantôt la qualité de « démiurge », tantôt la qualité d’Amon comme « intercesseur » ou « sauveur » du peuple.Au terme de cette enquête, nous pouvons établir un nouveau corpus raisonné de l’iconographie et de la phraséologie d’Amon. Il nous est désormais possible de différencier les cultes officiels royaux, des pratiques privées et de « piété personnelle » grâce aux préférences montrées par les dédicants pour un type de monument en fonction de leur statut ... / Amun, the deity of the Egyptian pantheon, had acquired unparalleled prestige as a dynastic god in Thebes during the New Kingdom. Since his first appearance at the beginning of the 11th dynasty, after the unification of the Egyptian territories, the kings continued to dedicate the monuments, treasures of Egyptian fine art.During the New Kingdom, the popularity of Amun diffused among individuals with different social status. People produced numerous monuments in various forms of Amun. To explore the evolution of the Amun’s cult, we specifically investigated in the function of Amun, as his different aspects. The previous studies of Amun focused on one particular aspect, but none of them gave an overview of all aspects. We sought which function was related to either human or animal form of Amun. To perform these systematic surveys, we used the statistical method which is still a novel approach in the study of Egyptian religion. To obtain the significant numbers of data, we chose the most prolific time and place for the iconography of Amun : the New Kingdom in Thebes. We selected two types of objects particularly prevalent, stelae and statues which belonged to people from various social ranks. Based on more than 500 monuments data, we conducted two types of researches: iconographic analysis (ritual (ceremonial) type and associated character) and phraseological analysis (formulas type and epithets). We also included date and place (either east or west bank of the Nile). Those analyses revealed interesting results on the evolution of worship of Amun at that time. In particular, we could highlight huge differences between kings and commoners in their methods to approach to Amun.In summary, the kings selected motifs evoking important moments of royal ceremonies. In the phraseology of Amun, which remains conventional, kings emphasize parental appellation "son and father" and the quality of "sovereignty". In carrying out their monuments, they wanted to identify with anthropomorphic Amun or dialogue with him a reciprocal relationship, placing them on the same row, so to show their royalty. The animal form of Amun is only depicted in statuary as the sacred ram-headed form. Their statues presenting the ram’s head object related to the moving of the divine entity were installed in places more open to the public, unlike the royal statues of anthropomorphic Amun, which are installed in places the most sacred in the temple. There certainly was a hierarchy between human and animal aspects in the royal mind.In contrast, commoners valued his various aspects. Amun was the object of their prayers to adjust their daily business or for their posthumous survival. They then depicted in the worshipping scenes of Amun in his human or part-animal form and even in the form of whole animal. The commoners show more flexibility than the Kings in the selection of epithets less common. Theses epithets sometimes showed the quality "demiurge" and sometimes the quality of Amun as "intercessor" or "savior" of the people.The success of this attempt brought a new rational corpus of the iconography and phraseology of Amun. This study revealed that royal official cults was different from private practices and "personal piety" with the preferences shown by devotees for a type of monument, dependent on their status as well as the time.

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