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Mémoires et mémorialistes : fonder un idéal familial (1571-1753) / Memoires and memorialists : how to build a familial ideal (1571-1753)Deguin, Yohann 01 December 2018 (has links)
Notre thèse se propose d’envisager l’écriture des Mémoires, de la seconde moitié du XVIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle, à l’aune d’une écriture de l’idéal familial. Il nous semble en effet que la famille permet de lire à nouveaux frais ces textes pour y voir non plus exclusivement l’expression d’un « je » singulier, mais en réalité d’un « je-nous », d’une identité qui se fait à la fois singulière et collective. En effet, les mémorialistes aristocrates de la Première Modernité investissent, dans leurs Mémoires un espace dans lequel refonder les valeurs de la lignée aristocratique pour affirmer une image d’eux-mêmes au sein de l’espace social et curial : pour ce faire, ils fabriquent un récit familial, une légende de la famille à transmettre au gré de mythes familiaux et de généalogies. Ils construisent une fiction de solidarité au sein d’une famille choisie, qui reconfigure les frontières de la parenté objective pour intégrer à une parenté rêvée des personnages et des collectifs que seule l’écriture peut configurer en membres d’une famille d’encre / Our work proposes to consider the writing of Memoirs, from the second half of the sixteenth century to the first half of the eighteenth century, in the light of a writing of a familial ideal. It seems to us that family enables a new way of reading Memoirs, in order to see not only the expression of a singular "I", but in fact an "I-we", an identity that is both singular and collective. Indeed, the aristocratic memorialists of the early modern period invest, in their Memoirs, a space in which they can regenerate the values of the aristocratic lineage to assert an image of themselves within the social and curial space: to do so, they build a family story, a legend of the family to be transmitted using family myths and genealogies. They build a fiction of solidarity within a chosen family, which reconfigures the boundaries of objective kinship to integrate, into a dreamed kinship, characters and collectives that only writing can configure as members of an "ink family"
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Du récit fictif au journal personnel : l'itinéraire de Jacques de Bourbon Busset : étude de deux cahiers inédits / From fictional account to private diary : the route taken by Jacques de Bourbon Busset : study of two unpublished cahiers (notebooks)Charmet, Bernadette 05 July 2017 (has links)
S’il est devenu aujourd’hui assez courant de s’intéresser à la genèse d’écrits littéraires divers, il est un genre qui ne semble guère se prêter à ce genre d’approche : le journal personnel. Écriture au jour le jour, écriture a priori spontanée semblant exclure tout brouillon, toute préparation autre que mentale, on ne voit pas bien comment on pourrait en suivre la genèse. Or les Cahiers de Jacques de Bourbon Busset que nous publions ici apportent un démenti éclatant à de tels préjugés : pendant six ans et demi, d’août 1958 à décembre 1964, l’écrivain, qui a déjà publié plusieurs récits, va s’interroger très longuement sur ce que doit être son œuvre essentielle, qu’il estime ne pas avoir encore écrite. Et ces Cahiers montrent en particulier comment, peu à peu, il évolue, abandonnant l’idée d’écrire un grand roman, puis un livre d’essais, puis un grand récit autobiographique, pour accepter finalement l’idée que l’œuvre essentielle qu’il doit écrire est son Journal, Journal qu’il publiera effectivement pendant vingt ans. Comment arriver à accepter cette idée quand on déteste l’anecdotique, la complaisance, le narcissisme et quand on refuse de prendre soi-même la parole dans ses livres ? / Although it has now become quite common to study the origins of various literary works there is one genre which would not appear to be suited to this type of approach: the personal diary. Entries are written day to day, the writing is, in principle, spontaneous, and would appear to exclude any kind of rough draft, any kind of preparation other than mental. It is difficult to see, therefore, how its origin can be tracked. And yet the Cahiers written by Jacques de Bourbon Busset that we are publishing here refute such prejudices completely: for six and a half years, from August 1958 to December 1964, the author, who had already published several books, was to ask himself at great length what his essential work was to be, work that he believed he had not yet written. And these Cahiers demonstrate specifically how he gradually evolved, abandoning ideas of writing a great novel, then a book of essays and then a major autobiographical account, before finally accepting the idea that the essential work he had to write was his Journal or private diary, a Journal that he actually published over a period of twenty years. How did he come to accept this idea when he hated all things anecdotal, self-indulgent or narcissistic and when he refused to speak in the first person in his books?
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