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Action artistique et précarité / Artistic action and precarityDemashki, Rahaf 15 February 2018 (has links)
La précarité aujourd’hui prend de plus en plus de place dans notre vie quotidienne. Elle place celui ou celle qui la subit dans un état incertain, une situation instable ou un temps indéterminé. Aujourd’hui, de nombreux artistes s’intéressent à des espaces touchés par cette précarité, comme les bidonvilles, les camps de migrants, les favelas, etc., en les considérant comme lieu d’expérimentation artistique. Quel est le sens de telles actions artistiques autour, dans et à partir de ces espaces, surtout quand il s’agit de collaboration directe avec ses habitants ? Dans quelle éthique la relation entre l’artiste et ces personnes doit-elle s’envisager lors de la construction d’un travail collaboratif ? Les réponses à ces questions sont proposées à travers une analyse d’oeuvres d’artistes qui ont rencontré cette population et travaillé auprès d’elle, ainsi que par la mise en place de certaines de mes créations artistiques. La première partie de cette thèse dessine les contours du concept de « précarité », en le situant dans des espaces qui permettent de l’appréhender. La deuxième se concentre sur mon expérience auprès des personnes migrantes habitant dans les camps de Calais, ainsi que sur une analyse d’autres travaux artistiques comme ceux de l’artiste Monica Nador, réalisés dans des favelas au Brésil, afin de voir comment l’art permet de créer de la rencontre, d’engendrer du lien social autant que collectif auprès des personnes rencontrées. La dernière partie traite du concept de frontière sous ses différents aspects, et envisage les interventions artistiques permettant des perceptions différentes de la frontière. La thèse se clôt sur la manière dont les actions artistiques peuvent renouveler notre représentation des espaces précaires et de ceux qui les occupent. Par ailleurs, l’impact de la précarité sur les productions artistiques conduit à une autre manière de concevoir la posture de l’artiste quand son art est déplacé dans un terrain d’expérimentation non institutionnel. / Precarity takes more and more place in our life nowadays. It conditions the person who undergoes it in an uncertain state, an unstable situation or an indefinite time. Many artists are interested today in spaces affected by this precarious situation, such as shantytowns, migrant camps, favelas, etc., as a place for artistic experimentation. What is the meaning of artistic actions performed in, from and around these spaces, especially those involving a direct collaboration with itsinhabitants ? What is the ethics in relationship between the artist and these people when building a collaborative work ? I tried to find answers for these questions in this thesis, through the analysis of work of artists who met these people and worked with them, as well as through some of my artistic creations. The first part of this thesis draws the outlines of the concept of « precariousness », situating it in spaces that allow to comprehend it. The second focuses on my experience with migrant people living in the Calais camps, as well as an analysis of other artistic works such as those of Monica Nador, made in Brazil’s favelas, in order to see how art could make it possible to create encounters, to generate social and collective links between people in these places. The last part deals with the concept of border in its various aspects, and considers the artistic interventions allowing different perceptions of the border. The thesis concludes with the way that artistic actions could renew our representation of precarious spaces and those who occupy them. Moreover, the impact of precariousness on artistic productions leads to another way of conceiving the artist’s posture when his art is carried out into a non-institutional field of experimentation.
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L’architecture à l'épreuve de nouvelles pratiques : recompositions professionnelles et démocratisation culturelle / Architecture to test new practices : professional reconstructions and cultural democratizationMacaire, Élise 19 December 2012 (has links)
Depuis le début des années 90, des collectifs d'architectes mettent en avant des démarches alternatives au processus traditionnel d'élaboration du projet architectural ou urbain. Ils privilégient des interventions sur les petites échelles permettant une implication plus importante des habitants sur le projet dans le cadre d'actions engageant peu de moyens. A la fois proches des artistes « activistes » ou de pratiques d'éducation populaire, ces architectes proposent des méthodes alliant pédagogie de la création et participation démocratique. Le militantisme et la coproduction avec le public semblent ainsi dessiner les contours de modèles d'action qui, bien que marginaux, participent au changement des valeurs traditionnelles du champ de l'architecture. Une nouvelle socialisation de l'activité des architectes semble alors être à l'oeuvre à travers ces formes d'engagements professionnels. La thèse est organisée en trois parties. La première présente un état des lieux de la socialisation de l'architecture à travers deux entrées principales : l'histoire sociale de la profession et le mouvement de la démocratisation de l'architecture. La deuxième chapitre vise à expliciter les formes de professionnalités développées par des collectifs à partir d'une description de fonctionnements associatifs et de divers champs d'action (interventions sociales et artistiques ou actions pédagogiques et participatives). Enfin, la troisième partie explore les modalités selon lesquelles des architectes et des artistes façonnent de nouvelles compétences construites à partir de déplacements relatifs à leurs champs de référence / Since the early 1990s, architects' collectives have placed emphasis on alternative approaches to the traditional process used to develop architectural or urban projects. These collectives privilege small scale interventions that permit a greater involvement of local residents in the project through actions requiring few means. Simultaneously close to “activist” artists and community education practices, these architects propose methods that ally the teaching of creativity and democratic participation. As a result, the activism and joint production with the public seems to outline the contours of action models that, although marginal, are contributing to changing traditional values within the field of architecture. A new socialisation of the activity carried out by architects seems to be taking shape through these forms of professional commitment. The thesis is organised into three parts. The first presents an assessment of the socialisation of architecture through two particular aspects: the social history of the profession and the movement towards the democratisation of architecture. The second chapter aims to clarify the forms of professionalism developed by the collectives through a description of the associative operational methods and the various fields of action (social and artistic interventions or educative and participative actions). Finally, the third part explores the methods through which architects and artists develop new skills by expanding their specific fields of reference
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L’Art contre l’État ? : la trajectoire architecturale du Musée du Luxembourg dans la construction de l’illégitimité de l’action artistique publique, 1848-1920 / Art versus the State : the architectural trajectory of the Luxembourg Museum and the building of the illegitimacy of the French art policy, 1848-1920Bastoen, Julien 05 June 2015 (has links)
Interrogeant les rapports entre l'État et le champ artistique en France entre 1848 et 1920, ce travail de recherche en histoire de l'architecture repose sur le postulat que la trajectoire architecturale du Musée du Luxembourg fut l'un des lieux privilégiés de la construction d'une représentation négative de l'intervention de l'État dans les affaires artistiques. Ce musée, dont les collections sont aujourd'hui atomisées dans différentes institutions parisiennes et provinciales, devint, en 1818, le premier musée d'art contemporain, par la volonté du roi Louis XVIII. Dès l'origine, il fut considéré comme la pépinière du Louvre. Cette relation de symbiose entre les deux institutions, basée sur le principe des vases communicants, servit de référence à l'émergence de nouveaux paradigmes muséaux en Europe et en Amérique du Nord, jusqu'au premier tiers du XXe siècle. La principale mission du Musée du Luxembourg était d'affirmer la supériorité de l'art français face à celui des autres puissances européennes. Si sa représentativité artistique fut pour le moins partielle, son exemplarité architecturale, elle, demeura un idéal jamais atteint. L'analyse de fonds d'archives, de revues de presse et de documents parlementaires, permet de vérifier l'hypothèse de la construction progressive d'un antagonisme, grâce à la mobilisation de différentes catégories d'acteurs appartenant ou non au champ artistique. Cette mobilisation s'effectue collectivement par le biais des journaux, au sein des sociétés artistiques, des sociétés de mécènes, de groupements de citoyens et de fédérations de commerçants, sous la forme de discours, de pétitions, d'enquêtes ou de campagnes de presse, ou bien individuellement, à l'initiative des artistes représentés au musée ou de journalistes influents. Toutefois, la remise en question la plus décisive du rôle de l'État provient des utilisateurs du musée eux-mêmes, souvent impuissants face à la pesanteur des rouages bureaucratiques, à la maigreur des budgets alloués aux musées nationaux, et à l'inadaptation des locaux avec lesquels ils doivent composer. La construction de cette représentation négative se structure autour de moments clés récurrents : vernissage d'un nouvel accrochage des collections, intégration des œuvres d'un legs ou d'une donation, dépôt et discussion d'un rapport sur le budget des Beaux-arts, Expositions universelles, incidents touchant les collections, rumeurs colportées par la presse. Néanmoins, les moments les plus critiques coïncident avec la remise en question de l'existence même du musée, avec la menace de son expulsion, ou avec l'officialisation et la mise en œuvre de projets de relogement, qu'il s'agisse du transfert du musée dans des bâtiments existants, d'extension de ses locaux, ou de leur reconstruction intégrale. Chacun de ces événements contribue à la cristallisation de thèmes et d'enjeux, qui vont polariser l'essentiel des critiques formulées à l'égard de l'action artistique publique. On peut ainsi dégager quatre thèmes récurrents dans les débats : l'absence d'exemplarité architecturale du musée, incompatible avec le rayonnement artistique de la France et de sa capitale ; l'impossibilité de mobiliser les fonds nécessaires à une résolution définitive de la question de l'exemplarité architecturale ; l'impossible consensus sur la question de localisation du musée dans l'hypothèse de son relogement ; le paradoxe entre la construction d'une expertise des conservateurs en matière de programmation architecturale et l'incapacité de l'État à leur donner les moyens de l'appliquer. En aucun cas, cependant, cette critique de l'action (ou de l'inaction) de l'État ne débouche, avant 1920, sur des projets de création de musées concurrents et indépendants ; la mobilisation du champ artistique est tournée vers une forme d'assistance à l'État, dans la résolution de la crise qui touche le Musée du Luxembourg / This dissertation in architectural history argues that the architectural trajectory of the Luxembourg Museum in Paris was one of the main reasons why the French public art policy was considered as unwarranted and illegitimate. The Luxembourg Museum, whose collections are now scattered in various Parisian and provincial institutions, became in 1818 the world's first museum of contemporary art, by the will of King Louis XVIII. From the beginning, its aim was to feed the Louvre with recent and national art. The symbiotic relationship between these two museums, which was based on the principle of communicating vessels, was a paradigm for new museums in Europe and North America, until the first third of the twentieth century. Although the main mission of the Luxembourg Museum was to assert the superiority of French art face to that of other European nations, it was long criticized not only because it did not reflect the diversity of artistic trends, but also because the conditions under which its collections were stored and exhibited were unworthy of Paris' attractiveness and influence. Through the analysis of primary sources, press reviews and parliamentary papers, we wanted to test the hypothesis that the mobilization of different categories of stakeholders within and outside the artistic field led to an increasing distrust of public art policy. Leading artists represented in the museum, influential journalists from daily and art newspapers, art and patrons societies, citizens and merchant associations, promoted mobilization against through speeches, petitions, surveys or media campaigns. Even the museum professionals themselves were powerless against complicated bureaucratic procedures, shoestring budgets for national museums, and unsuitable storage and exhibition spaces, and ended up questioning the role of the French state in art policy. The negative image of the role of the French state was shaped at key moments and recurring events: the re-hanging of the collection, the display of a new gift or bequest, discussions about the annual budget of the ministry of Fine-Arts, World Fairs, preventive conservation matters, and rumors. However, the most critical moments coincided with the questioning of the very existence of the museum, with the threat of its uprooting, or the formalization and implementation of resettlement, extension or reconstruction schemes. Each of these events crystallized themes and issues that polarized most of the criticisms aired at the public art policy. We identified four major topics in this debate: the shameful absence of a purpose-built museum of contemporary art in Paris; the Governement's inability to raise funds to finally resolve the architectural issue; the lack of consensus on the future museum's location issue; the contradiction between the recognition of the curators' skills in architectural design and the inability of their administration to give them the opportunity to apply them. The main paradox is that although the public art policy was more and more considered as inaccurate and illegitimate, most of the artistic field helped the Government to resolve the ‘Luxembourg issue' and build a monument worthy of the nation
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L’Art contre l’État ? : la trajectoire architecturale du Musée du Luxembourg dans la construction de l’illégitimité de l’action artistique publique, 1848-1920 / Art versus the State : the architectural trajectory of the Luxembourg Museum and the building of the illegitimacy of the French art policy, 1848-1920Bastoen, Julien 05 June 2015 (has links)
Interrogeant les rapports entre l'État et le champ artistique en France entre 1848 et 1920, ce travail de recherche en histoire de l'architecture repose sur le postulat que la trajectoire architecturale du Musée du Luxembourg fut l'un des lieux privilégiés de la construction d'une représentation négative de l'intervention de l'État dans les affaires artistiques. Ce musée, dont les collections sont aujourd'hui atomisées dans différentes institutions parisiennes et provinciales, devint, en 1818, le premier musée d'art contemporain, par la volonté du roi Louis XVIII. Dès l'origine, il fut considéré comme la pépinière du Louvre. Cette relation de symbiose entre les deux institutions, basée sur le principe des vases communicants, servit de référence à l'émergence de nouveaux paradigmes muséaux en Europe et en Amérique du Nord, jusqu'au premier tiers du XXe siècle. La principale mission du Musée du Luxembourg était d'affirmer la supériorité de l'art français face à celui des autres puissances européennes. Si sa représentativité artistique fut pour le moins partielle, son exemplarité architecturale, elle, demeura un idéal jamais atteint. L'analyse de fonds d'archives, de revues de presse et de documents parlementaires, permet de vérifier l'hypothèse de la construction progressive d'un antagonisme, grâce à la mobilisation de différentes catégories d'acteurs appartenant ou non au champ artistique. Cette mobilisation s'effectue collectivement par le biais des journaux, au sein des sociétés artistiques, des sociétés de mécènes, de groupements de citoyens et de fédérations de commerçants, sous la forme de discours, de pétitions, d'enquêtes ou de campagnes de presse, ou bien individuellement, à l'initiative des artistes représentés au musée ou de journalistes influents. Toutefois, la remise en question la plus décisive du rôle de l'État provient des utilisateurs du musée eux-mêmes, souvent impuissants face à la pesanteur des rouages bureaucratiques, à la maigreur des budgets alloués aux musées nationaux, et à l'inadaptation des locaux avec lesquels ils doivent composer. La construction de cette représentation négative se structure autour de moments clés récurrents : vernissage d'un nouvel accrochage des collections, intégration des œuvres d'un legs ou d'une donation, dépôt et discussion d'un rapport sur le budget des Beaux-arts, Expositions universelles, incidents touchant les collections, rumeurs colportées par la presse. Néanmoins, les moments les plus critiques coïncident avec la remise en question de l'existence même du musée, avec la menace de son expulsion, ou avec l'officialisation et la mise en œuvre de projets de relogement, qu'il s'agisse du transfert du musée dans des bâtiments existants, d'extension de ses locaux, ou de leur reconstruction intégrale. Chacun de ces événements contribue à la cristallisation de thèmes et d'enjeux, qui vont polariser l'essentiel des critiques formulées à l'égard de l'action artistique publique. On peut ainsi dégager quatre thèmes récurrents dans les débats : l'absence d'exemplarité architecturale du musée, incompatible avec le rayonnement artistique de la France et de sa capitale ; l'impossibilité de mobiliser les fonds nécessaires à une résolution définitive de la question de l'exemplarité architecturale ; l'impossible consensus sur la question de localisation du musée dans l'hypothèse de son relogement ; le paradoxe entre la construction d'une expertise des conservateurs en matière de programmation architecturale et l'incapacité de l'État à leur donner les moyens de l'appliquer. En aucun cas, cependant, cette critique de l'action (ou de l'inaction) de l'État ne débouche, avant 1920, sur des projets de création de musées concurrents et indépendants ; la mobilisation du champ artistique est tournée vers une forme d'assistance à l'État, dans la résolution de la crise qui touche le Musée du Luxembourg / This dissertation in architectural history argues that the architectural trajectory of the Luxembourg Museum in Paris was one of the main reasons why the French public art policy was considered as unwarranted and illegitimate. The Luxembourg Museum, whose collections are now scattered in various Parisian and provincial institutions, became in 1818 the world's first museum of contemporary art, by the will of King Louis XVIII. From the beginning, its aim was to feed the Louvre with recent and national art. The symbiotic relationship between these two museums, which was based on the principle of communicating vessels, was a paradigm for new museums in Europe and North America, until the first third of the twentieth century. Although the main mission of the Luxembourg Museum was to assert the superiority of French art face to that of other European nations, it was long criticized not only because it did not reflect the diversity of artistic trends, but also because the conditions under which its collections were stored and exhibited were unworthy of Paris' attractiveness and influence. Through the analysis of primary sources, press reviews and parliamentary papers, we wanted to test the hypothesis that the mobilization of different categories of stakeholders within and outside the artistic field led to an increasing distrust of public art policy. Leading artists represented in the museum, influential journalists from daily and art newspapers, art and patrons societies, citizens and merchant associations, promoted mobilization against through speeches, petitions, surveys or media campaigns. Even the museum professionals themselves were powerless against complicated bureaucratic procedures, shoestring budgets for national museums, and unsuitable storage and exhibition spaces, and ended up questioning the role of the French state in art policy. The negative image of the role of the French state was shaped at key moments and recurring events: the re-hanging of the collection, the display of a new gift or bequest, discussions about the annual budget of the ministry of Fine-Arts, World Fairs, preventive conservation matters, and rumors. However, the most critical moments coincided with the questioning of the very existence of the museum, with the threat of its uprooting, or the formalization and implementation of resettlement, extension or reconstruction schemes. Each of these events crystallized themes and issues that polarized most of the criticisms aired at the public art policy. We identified four major topics in this debate: the shameful absence of a purpose-built museum of contemporary art in Paris; the Governement's inability to raise funds to finally resolve the architectural issue; the lack of consensus on the future museum's location issue; the contradiction between the recognition of the curators' skills in architectural design and the inability of their administration to give them the opportunity to apply them. The main paradox is that although the public art policy was more and more considered as inaccurate and illegitimate, most of the artistic field helped the Government to resolve the ‘Luxembourg issue' and build a monument worthy of the nation
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