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Migrations internationales, restructurations agraires et dynamiques associatives en pays soninké et haalpulaar (1975-1990), essai d'anthropologie du changement social et du développementLavigne Delville, Philippe 27 June 1994 (has links) (PDF)
Ce travail propose une interprétation des dynamiques actuelles de changement social dans la zone sahélienne d'émigration internationale (pays soninké et haapulaar, à cheval entre le Sénégal, le Mali et la Mauritanie), resituées dans une perspective de longue durée. La ruine des formations sociales précoloniales soninke et haalpulaar a réorienté leurs économies vers les migrations, et, depuis les années 60-70, les migrations vers la France. Les transferts financiers des migrants sont devenus le coeur de la régulation de l'économie domestique. Le contrôle de ces transferts est devenu un enjeu, que les notables ont cherché à contrôler, à travers le regroupement des migrants dans des "villages-bis" dans les foyers d'immigrés. Au niveau villageois, les revenus migratoires ont recomposé les stratégies économiques des familles, que ce soit pour accumuler, ou éviter la désaccumulation. L'agriculture occupe désormais un rôle secondaire, même là où, comme au Fuuta Toro, les périmètres irrigués créés par l'Etat ont permis d'accroître la capacité de production. La relative marginalisation de l'activité agricole n'est cependant pas un effet mécanique de la dépendance à la migration, mais le fruit de stratégies différenciées. Les projets de développement financés par les migrants sont à la fois des investissements collectifs et des façons de gérer l'extraversion. En migration comme au village, les associations locales apparaissent comme de nouveaux modes d'action collective, sur les affaires publiques locales. Elles sont en même temps des arènes dans la compétition politique et sur le sens du terme "développement"
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