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Caractérisation immunophénotypique, histopathologique et moléculaire des Syndromes HyperEosinophiliques lymphoïdes avec lymphocytes T CD3-CD4+ circulants / Immunophenotypic, histopathological and molecular characterization of the CD3-CD4+ lymphoid variant of hypereosinophilic syndrome

Lefèvre, Guillaume 12 January 2015 (has links)
Le syndrome hyperéosinophilique dit "lymphoïde" avec cellules T circulantes CD3-CD4+ (SHE-L CD3-CD4+) se caractérise par une hyperéosinophilie secondaire à la présence d'un clone lymphocytaire T producteur de cytokines comme l'IL-5. Trente patients seulement ont été rapportés dans la littérature, neuf d'entre eux ont présenté un lymphome T périphérique au cours du suivi. Il n'existe aucune grande série de la littérature décrivant les données cliniques, les caractéristiques immunophénotypiques, histopathologiques et moléculaires de la maladie. Le travail de Thèse a permis de confirmer la prédominance des manifestations cutanées et ganglionnaires dans le SHE-L CD3-CD4+, mais également d'autres atteintes d'organes dont l'infiltrat à éosinophiles a été démontré (poumon, tube digestif, glande lacrymale, parotide, synoviale). Les cellules CD3-CD4+ circulantes peuvent être détectées à des taux extrêmement variables, des plus faibles (<1% des lymphocytes circulants) ne devant pas être négligés, aux plus élevés (>90% des lymphocytes circulants) ne devant pas faire évoquer systématiquement une hémopathie maligne. Nous décrivons également les 2 premiers cas de lymphomes angio-immunoblastiques (LAI) survenant au cours du SHE-L CD3-CD4+. Nous avons ensuite pu décrire pour la première fois les caractéristiques histopathologiques ganglionnaires et extra-ganglionnaires (peau, tube digestif,...) du SHE-L CD3-CD4+. Nous décrivons des caractéristiques ganglionnaires et cutanées très similaires au LAI qui soulignent les difficultés du diagnostic différentiel. Nous démontrons également la persistance du même clone lymphocytaire T dans le sang et les tissus lésés sur des prélévements espacés de plusieurs années pour un patient donné (maximum: 23 ans). Enfin, les caractéristiques immunophénotypiques des cellules T circulantes (expression du CD2, CD5, CD7, TCRalphabeta) sont très proches de celles observées dans le LAI. L'ensemble de ces données définissent le SHE-L CD3-CD4+ comme un syndrome lymphoprolifératif clonal T indolent périphérique, à ne pas confondre avec le LAI. Nous proposons des éléments de diagnostic différentiel comme l'expression du CD10 et des marqueurs CXCL13 et PD1 (marqueurs dits "T helper folliculaire"), absents dans le SHE-L mais spécifiques du LAI. La dernière partie du travail de Thèse a porté sur la caractérisation moléculaire du SHE-L CD3-CD4+ par une approche type single nucleotid polymorphism array (SNPa, n=4 patients) en complément d'une étude antérieure par une approche type comparative genomic hybridization array (CGHa, n=1 patient). La comparaison du génome complet des cellules CD3-CD4+ et CD3+CD4+ par SNPa pour un patient donné, a permis d'identifier une zone commune de perte d'hétérozygotie sur le bras long du chromosome 7. L'identification par CGHa d'un gain sur le même segment chromosomique chez un autre patient permet de restreindre la zone d'intérêt à un segment chromosomique porteur de 77 gènes. Des compléments d'investigation (SNPa) sont en cours afin de restreindre le segment chromosomique d'intérêt et d'identifier le gène muté en cause par des méthodes de séquençage. Cette approche devrait permettre d'identifier pour la première fois les mécanismes moléculaires à l'origine de l'émergence du clone lymphocytaire T dans le SHE-L CD3-CD4+. En conclusion, le travail de Thèse a permis d'apporter des éléments nouveaux dans le diagnostic du SHE-L CD3-CD4+, d'en décrire les caractéristiques histopathologiques et immunophénotypiques en faveur d'un syndrome lymphoprolifératif T clonal indolent périphérique, sans équivalent dans la classification OMS actuelle des hémopathies. Enfin, nous espérons pouvoir identifier un ou des gènes d'intérêt, et proposer des mécanismes moléculaires en cause dans ce syndrome lymphoprolifératif clonal T. / The CD3-CD4+ lymphoid variant of hypereosinophilic syndrome (CD3-CD4+ L-HES) is defined by a hypereosinophilia secondary to a clonal T-cell subset producing cytokines like interleukine-5. Only thirty patients have already been described, nine of them have developed a T-cell lymphoma during follow-up. No large series has described clinical features and immunophenotypic, histopathological and molecular characteristics of the disease. This work confirmed the predominance of skin and lymph nodes involvement in CD3-CD4+ L-HES, but also of other organs in which eosinophils infiltrates were demonstrated (lung, digestive tract, lachrymal gland, parotid, synovium). CD3-CD4+ circulating T-cells can be detected at very low level (<1% of total lymphocytes) which should not be neglected, or at very high level (>90% of total lymphocytes) which should not considered as a malignant disorder. We also describe the two first cases of angioimmunoblastic T-cell lymphoma (AITL) occurred in CD3-CD4+ L-HES. We have also described for the first time the nodal and extra nodal histopathological characteristics of CD3-CD4+ L-HES, which are similar to AITL and which highlight the difficulty of differential diagnosis. We also demonstrate the same T-cell clone in blood and damaged tissues in samples spaced up for several years (maximum 23 years). Secondly, immunophenotypic characteristics of circulating T-cells (CD2, CD5, CD7, TCRalphabeta) are really closed to those of circulating T-cells in AITL. Overall, our data define CD3-CD4+ L-HES as a peripheral indolent clonal T-cell lymphoproliferative disorder, which should not be confused with AITL. We suggest some differential diagnosis tools like CD10 and Tfh markers (CXCL13, PD1) which are absent in CD3-CD4+ L-HES but specific of AITLThe last part of the work focused on the molecular characterization of the CD3-CD4 + L-HES by a single nucleotid polymorphism array approach (SNPa, n = 4 patients) in complement of an earlier study using comparative genomic hybridization array approach (CGHa, n = 1 patient). The comparison of the full genome of CD3-CD4 + and CD3+CD4+ T-cells in a given patient identified a common segment of loss of heterozygosity on the long arm of chromosome 7. Identification by CGHa of a gain on the same chromosomal segment in another patient allows restricting the area of interest to a chromosomal segment which represents 77 genes. Complementary investigations (SNPa) are underway to restrict the chromosomal segment of interest and identify the potential mutated genes by sequencing methods. This approach should identify for the first time the molecular mechanisms underlying the emergence of clonal T-cells in the CD3-CD4 + L-HES.In conclusion, the work brings some new usefull features for the diagnosis of CD3-CD4+ L-HES, describes some histopathological and immunophenotypic features in favor of a peripheral indolent clonal T-cell lymphoproliferative disorder, without any equivalent in the 2008 WHO classification of lymphoid neoplasms. Finally, we hope to identify one or more genes of interest, and to propose some molecular mechanisms involved in this clonal lymphoproliferative T-cell disease.

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