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Sélection précoce des espèces forestières et potentiel mycorhizien arbusculaire en vue de la reforestation de la forêt claire dégradée du Haut-Katanga, en République Démocratique du CongoKaumbu, Jean Marc Kyalamakasa 10 February 2024 (has links)
Dans la province du Haut-Katanga, en République démocratique du Congo (RD Congo), une forte pression anthropique est exercée sur la forêt claire (FC, Miombo) par l’agriculture et la demande accrue en charbon de bois, due à la croissance démographique. La restauration de la FC dégradée est devenue essentielle pour renverser cette régression et gérer durablement la FC. L’objectif principal de cette thèse était d’étudier la croissance de semis et le potentieldes champignons mycorhiziens arbusculaires (CMA). Elle avait pour objectifs spécifiques:(i) d’évaluer la croissance et le statut mycorhizien des espèces forestières de la FC, en lien avec le statut de succession, espèces pionnières (EP) et tardives (ET); (ii) de déterminer le potentiel d’inoculum mycorhizien arbusculaire (PIMA) dans la FC dégradée; et (iii) de décrire la communauté des CMA, associés à un arbre forestier à usage multiple (Pterocarpustinctorius Welw ou Mninga maji en Swahili, Mukula en Bemba).D’abord, la croissance des semis a été évaluée, pour deux espèces d’arbres pionnières(Combretum collinum et Pterocarpus tinctorius) et six espèces tardives (Brachystegiaboehmii, B. longifolia, B. spiciformis, B. wangermeana, Julbernardia globiflora et J.paniculata), 1, 2 et 4 ans après la plantation. Ensuite, le PIMA a été évalué par le piégeage des plantules de Crotalaria juncea dans la FC dégradée. La relation entre le PIMA et les indices de végétation a été établie avec les modèles linéaires généralisées mixtes (MLGM)et les régressions linéaires. En dernier lieu, la diversité et la structure de la communauté des CMA des racines de P. tinctorius ont été caractérisées dans les jachères agricoles et forestières de trois sites, par amplification, clonage du gène 28S de la grande sous-unité(LSU) de l’ADN ribosomal et le séquençage Sanger. Les résultats montrent que les espèces forestières pionnières (EP, Chipya) avaient une croissance précoce et une productivité 3 à 40 fois supérieure comparées aux ET (typique du Miombo). Les espèces pionnières étaient colonisées par les CMA, alors que les espèces tardives l’étaient par les ectomycorhizes. Par ailleurs, la densité des arbres des EP influence positivement le PIMA, particulièrement les légumineuses ligneuses agissant en synergie avec l’abondance des herbacées annuelles. Par leur colonisation mycorhizienne élevée, les légumineuses ligneuses seraient les plantes refuges des CMA. Finalement, une diversité moléculaire de 30 unités taxonomiques opérationnelles (UTOs) des CMA était associée à P.tinctorius (une des légumineuses ligneuses mycotrophes), dans les friches agricoles et forestières de trois sites étudiés. La richesse spécifique et la structure de la communauté des CMA étaient influencées par la densité des espèces ligneuses, colonisées par les CMA, équitablement réparties dans les espèces végétales. De plus, la communauté des CMA était dominée par les espèces du genre Rhizophagus et Sclerocystis, qui étaient fortement associées à certaines propriétés chimiques du sol (pH, acidité, Al et Fe total) et à la densité de quelques arbres. Ainsi, les résultats mettent en évidence une variabilité de la croissance et de la biomasse en fonction du statut de succession (groupes écologiques). Aussi, le PIMA et la communauté des CMA étaient contrôlés par la densité des arbres et quelques propriétés du sol. Nous suggérons la reforestation de la forêt claire dégradée avec les espèces indigènes (P.tinctorius, B. spiciformis et C. collinum), en plantations mono spécifiques ou en régie agroforestière avec les cultures vivrières. / In the Katanga province, Democratic Republic of the Congo (DR Congo), the anthropogenic pressure is exerted on the Miombo woodland (MW) with the expansion of the agricultural lands and the increased demand for charcoal, due to the demographic growth. The restorationof agricultural and forest fallows has become essential to reverse this decline and sustainably manage the degraded MW. The main objective of this thesis was to study the development of seedlings and the potential of arbuscular mycorrhizal fungi (AMF) in the MW of UpperKatanga, DRC. Its specific objectives were to: (i) assess the development and mycorrhizalstatus of MW species, with respect to their successional status (early (ES) or late (LS) tree species); (ii) determine the arbuscular mycorrhizal inoculum potential (AMIP) in degradedMW; and (iii) describe the diversity and community structure of AMF associated with amultipurpose forest tree (Pterocarpus tinctorius Welw also named Mninga maji in Swahili,Mukula in Bemba).First, the development of the seedlings was evaluated, for two pioneer tree species(Combretum collinum and P. tinctorius) and six late species (Brachystegia boehmii, B.longifolia, B. spiciformis, B. wangermeana, Julbernardia globiflora and J. paniculata), 1, 2and 4 years after planting. Then, the AMIP was estimated in degraded MW by baitingCrotalaria juncea seedlings. The relationship between AMIP and vegetation indix wase stablished with Generalized Linear Mixed Models (GLMM) and linear regressions. Finally, the diversity and the structure of the AMF community in the roots of P. tinctorius were characterized in the agricultural and forest fallow of three sites, by amplification, cloning of the 28S gene of the large subunit (LSU) of the ribosomal DNA and Sanger sequencing. The results showed that the early successional tree species, ES (Chipya) had early growthand were 3 to 40 times more productive than to LS (tree species characteristic of MW). ESspecies were colonized by AMF, whereas LS species were colonized by ectomycorrhizal fungi. In degraded MW, the density of some trees had a positive influence on AMIP,particularly woody legumes acting synergistically with the abundance of annual grasses.Woody legumes were more colonized and would act as AMF plant refuges. Molecular diversity of 30 operational taxonomic units (UTOs) of AMF was associated with P. tinctorius (one of the mycotrophic woody legumes), in the agricultural and forest fallows of three sites studied. The community richness and structure of the AMF were driven by the density ofwoody species colonized by AMF evenly distributed in plant species. The AMF communitywas dominated by species of the genera Rhizophagus and Sclerocystis, and were strongly associated with some chemical properties of the soil (pH, acidity, total aluminium and totaliron) and the density of some trees. Thus, the results highlight a variability of growth and biomass depending on the successional status (ecological groups). Also, the AMIP and the AMF communities were mainly driven by tree density and soil properties. We suggest there forestation of degraded MW with the native species (P. tinctorius, B. spiciformis and C.collinum) in mono-specific plantations or under agroforestry management with food crops.
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Optimisation de la densité de reboisement en fonction des grades de qualité des bois sciésDändliker, Thomas 10 February 2024 (has links)
Des semis mis en terre aux produits sciés, la création de richesse guide les efforts du sylviculteur, l'objectif étant de générer des revenus qui surpassent les coûts de plantation et d'entretiens. Au début de ce processus, le choix de la densité de reboisement constitue une étape décisive quant à l'évolution des caractéristiques dendrométriques et qualitatives des arbres. La taille de la plus grosse branche du premier « 5 m » de l'arbre est un élément important du déclassement visuel du bois de sciage, et peut être considérablement affectée par les scénarios sylvicoles. Cette étude a analysé l'influence de trois facteurs, que sont l'espacement initial, l'indice de qualité de station et la position sociale de l'arbre dans le peuplement, sur le grade du bois dans les plantations non éclaircies d'épinette blanche [Picea glauca (Moench) Voss], d'épinette noire [Picea mariana (Mill.) BSP] et de pin gris [Pinus banksiana Lamb] au Québec, Canada. L'objectif principal était d'acquérir une meilleure compréhension du lien entre la qualité future du bois scié et le choix de l'espacement initial des plantations. Un objectif secondaire était aussi de déterminer si un indice de qualité de station plus élevé et un statut social supérieur de l'arbre au sein du peuplement affectent les qualités de bois produites à partir de la première grume de 5 m à la base de la tige. Les traitements d'espacement initiaux comportaient une large gamme de densités de plantation, allant de 1111 à 4444 tiges ha-1. Un total de 2657 arbres provenant de 149 sites a été échantillonné, avec une moyenne d'âge de peuplement de 26 ans. La plus grosse branche ainsi que le statut ont été enregistrés pour le développement du modèle. L'analyse des données a alors permis d'identifier que la position sociale de l'arbre dans le peuplement (dominant, codominant, intermédiaire), l'indice du site et la densité du peuplement constituaient des variables clés affectant la taille de la branche, et donc, par voie de conséquence, impactaient les qualités du bois. Les résultats de l'étude ont aussi montré un taux de déclassement visuel plus élevé pour les planches de bois de petite dimension (c.-à-d. 2x4) que pour les planches plus grandes (2x6), toutes provenant de plantations de conifères au Québec, Canada. Enfin, il a été constaté davantage de déclassements pour le pin gris que pour les épinettes blanches et noires, en particulier lorsque la densité de plantation diminuait en dessous de 2000 tiges par ha.
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Potentiel d'établissement d'essences forestières et fruitières en tourbières résiduellesBussières, Julie 11 April 2018 (has links)
La plantation d'arbres ou d'arbustes fruitiers figure parmi les options de réaménagement complémentaires à la restauration des tourbières résiduelles. Aucune étude n'avait toutefois été effectuée concernant le potentiel de telles plantations dans l'est du Canada. Le présent projet avait pour principal objectif de dresser un portrait des plantations existantes en tourbières résiduelles canadiennes, afin de connaître le potentiel de différentes essences forestières et d'une espèce d'arbuste fruitier (l'Aronia noir) à croître sur substrat tourbeux. Les essences forestières montrant de bonnes croissances sont l'Épinette noire et le Mélèze laricin. L'Érable rouge, le Pin gris, le Pin sylvestre et l'Aronia noir ont présenté certaines difficultés d'implantation ou de croissance, mais demeurent potentiellement intéressants. Les plantations de Peupliers hybrides sur tourbière résiduelle se sont avérées un échec. Une régie de la fertilisation comportant de faibles doses d'azote, de phosphore et de potassium est un atout pour des plantations forestières ou fruitières de ce type. Le présent projet a donc permis de mettre en évidence le réel potentiel d'établissement de certaines espèces forestières et fruitières en tourbières résiduelles dans l'Est du Canada.
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Restauration des communautés végétales riveraines par plantation d'arbres en paysages agricolesBourgeois, Bérenger 23 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2015-2016 / Les plantations d’arbres sont fréquemment employées en milieux riverains pour restaurer les services écologiques de ces milieux fortement dégradés par l’intensification agricole. Néanmoins, les connaissances demeurent fragmentaires quant à la réponse des communautés végétales riveraines aux plantations d’arbres. Cette thèse vise à identifier certains des mécanismes de recolonisation des communautés végétales riveraines après plantation d’arbres en paysages agricoles. Pour cela, quatre questions principales étaient posées, soit : 1) l’intensification agricole réduit-elle le succès de plantation des arbres ?; 2) la plantation d’arbres induit-elle des processus de succession végétale aboutissant au retour de communautés forestières ?; 3) quels processus spatiaux et mécanismes écologiques structurent la diversité végétale riveraine ?; et 4) la disponibilité en lumière, la compétition et les conditions édaphiques sont-elles des filtres écologiques limitant la recolonisation des espèces forestières ? L’augmentation de la fréquence de cultures annuelles dans la parcelle adjacente aux milieux riverains diminuait la survie et la croissance des arbres plantés, témoignant d’un effet négatif de l’intensification agricole sur le succès de plantation des arbres. Toutefois, les arbres induisaient une succession végétale aboutissant avec le temps au retour d’une structure de végétation, d’une abondance des groupes écologiques et d’une composition en espèces similaires à celles des forêts riveraines utilisées comme écosystème de référence. De plus, cette succession végétale correspondait à un modèle de threshold dynamics dans lequel les espèces sciaphiles remplaçaient les héliophiles après le dépassement d’un seuil de disponibilité en lumière. Les processus spatiaux le long des rivières d’amont en aval contribuaient majoritairement à la composition végétale des milieux riverains comparativement aux processus spatiaux bidirectionnels à vol d’oiseau ou le long des rivières. Ces processus spatiaux amont-aval étaient principalement liés aux traits des graines des espèces végétales. En d’autres termes, la dispersion hydrochore est un processus-clef pour la diversité végétale riveraine. Finalement, la recolonisation de deux des trois espèces forestières transplantées en milieux riverains était réduite soit par de faibles niveaux d’ombrage, par la compétition ou par les sols agricoles. Ces avancées scientifiques permettront une meilleure compréhension du fonctionnement des communautés végétales riveraines et une amélioration des pratiques de restauration des milieux riverains en paysages agricoles. / Tree planting is frequently conducted in riparian zones to restore the ecological services of these ecotones widely degraded by agricultural intensification. Nevertheless, little is known about the response of riparian plant communities to tree planting. This Ph.D. thesis aims to identify some important recolonization mechanisms of riparian plant communities after tree planting in agricultural landscapes. Accordingly, four main research questions were raised: 1) does agricultural intensification reduce the establishment success of planted trees?; 2) does tree planting induce a plant succession leading to the re-establishment of plant communities characteristic of natural riparian forests?; 3) which spatial processes and ecological mechanisms structure plant diversity in riparian zones?; 4) do light availability, competition and soil conditions act as ecological filters limiting the recolonization of forest herbs? The increase in cultivation frequency of annual crops in the agricultural field adjacent to riparian zone reduced the survival and growth of planted trees, thereby demonstrating the detrimental impact of agricultural intensification on the establishment success of planted trees. However, trees induced a pattern of plant succession leading to the re-establishment of a vegetation structure, an abundance of ecological groups and a species composition characteristic of natural riparian forests. Furthermore, this type of plant succession corresponded to a model of threshold dynamics in which shade-tolerant species outcompeted light-demanding species after an ecological threshold related to light availability had been crossed. Upstream to downstream spatial processes along rivers, predominantly contributed to the plant composition of riparian zones, more so than bidirectional spatial processes overland or along rivers. These upstream-downstream processes were mostly linked to the traits of plant seeds. In other words, hydrochory was highlighted as a key watershed-scale process driving riparian plant diversity. Finally, the recolonization of two of the three forest herbs transplanted in riparian zones was reduced either by low shade levels, competition or agricultural soil. These scientific discoveries deepen our understanding of the functioning of riparian plant communities in agricultural landscapes, and promote more successful restoration of riparian zones.
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L'importance du resquillage dans le travail d'équipe : une expérience sur les planteurs d'arbres en Colombie-BritanniqueChampagne, Maryse 18 April 2018 (has links)
Le papier cherche à mesurer l'importance de l'effet du resquillage dans le travail d'équipe. La littérature existante présente de manière théorique les facteurs susceptibles d'augmenter le resquillage, sans toutefois quantifier son impact. Hamilton et al. (2003) ont observé la productivité des employés selon qu'ils travaillaient seuls ou en équipes. Cependant, ils ne sont pas parvenus à séparer l'effet du resquillage des autres caractéristiques du travail d'équipe. Notre papier se base sur une expérience réalisée sur les planteurs d'arbres. Nous avons observé la productivité des employés quand ils travaillaient individuellement et en équipe de deux personnes. Ce type de travail possède des caractéristiques qui facilitent la comparaison du rendement des employés entre les deux situations. Les travailleurs n'ont pas exploité l'opportunité de profiter des efforts de l'autre. L'effet du resquillage s'avère inexistant. Un effet important de resquillage pourrait encourager les employeurs à privilégier le travail individuel au détriment du travail d'équipe.
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Impact de stratégies d'aménagement sur les émissions de carbone en forêt boréaleGiasson, Louis-Alexandre 25 November 2023 (has links)
Cette étude visait à évaluer le potentiel de différentes stratégies d'aménagement forestier à réduire les émissions de CO₂ vers l'atmosphère. Une étude de cas a été réalisée au Québec, à la Forêt Montmorency, une sapinière boréale de l'est du Canada. Différents scénarios avec des variations dans les volumes récoltés ainsi que dans l'utilisation de la coupe partielle et de la plantation ont été modélisés afin d'évaluer les flux de carbone de l'écosystème forestier et des produits du bois récoltés (système Forêt-Produits). Nos résultats ont montré qu'à court (10 à 20 ans) et moyen terme (20 à 50 ans), une réduction des niveaux de récolte permet d'augmenter de manière importante le puits de carbone en forêt. La coupe partielle et la plantation sont des pratiques permettant d'augmenter la séquestration de carbone en forêt et réduire les émissions de CO₂ vers l'atmosphère. À long terme (plus de 50 ans), les stratégies de conservation de la forêt entrainent une séquestration moindre en forêt en raison d'une productivité forestière moindre. Les importantes émissions de gaz à effet de serre (GES) associées aux produits du bois suggèrent qu'une réduction des niveaux de récolte est souhaitable bien que cela peut réduire la séquestration à long terme en forêt. Les analyses de sensibilité ont montré qu'améliorer l'efficacité des scieries doit être une priorité; augmenter la proportion de produits du bois à longue durée de vie peut fortement réduire les émissions de GES. Ces analyses ont aussi révélé que les distances de transport entre la forêt et les usines de transformation ont un impact marginal sur les émissions totales du système Forêt-Produits. Notre étude souligne que les caractéristiques actuelles de la forêt ont un impact important sur les résultats. La poursuite de ce projet sur des forêts matures et avec l'inclusion des perturbations naturelles pourrait augmenter l'applicabilité des résultats à la forêt boréale du Québec. Les étapes suivantes devraient aussi inclure une analyse financière des différentes actions testées afin de fournir des estimations de coût d'atténuation par tonne de CO₂ évitée.
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Essays in applied economicsBago, Jean-Louis 10 February 2024 (has links)
Cette thèse, structurée en trois essais, aborde des problématiques relatives à l’économie dupersonnel et l’économie du développement. Mes deux premiers essais étudient de façon expérimentale les explications possibles de l’absence de l’arbitrage entre le risque et les incitations dans les contrats. Mon troisième essai analyse l’impact de la maternité et de l’éducation sur l’emploi autonome des femmes dans les pays en développement. Dans le premier chapitre, nous analysons la robustesse interne et externe des mesures expérimentales des préférences pour le risque. Les paramètres de préférence pour le risque sont estimés à l’aide d’une série d’expériences de terrain, réalisées dans une entreprise de plantation d’arbres de taille moyenne en Colombie-Britannique. Notre expérience de mesure des préférences pour le risque est construite selon l’approche de Holt et Laury (2002) d’abord avec des loteries à gains faibles puis avec des loteries à gains élevés. Durant l’expérience avec des gains faibles, les participants peuvent gagner entre 2 et 77 dollars. Les montants des loteries sont doublés durant l’expérience avec des gains élevés. Nos résultats montrent que les préférences pour le risque révélées par les travailleurs changent lorsque les montants en jeu augmentent mais la distribution agrégée des préférences pour le risque est restée stable entre les deux traitements. Par la suite, nous analysons la capacité des paramètres de préférence de risque estimés à partir des deux traitements à prédire le choix des travailleurs entre un contrat à la pièce et un contrat à salaire fixe. Les résultats montrent que les préférences pour le risque révélées lorsque les gains sont élevés, prédisent efficacement les choix de contrat. À l’inverse, les préférences pour le risque estimées lorsque les gains sont faibles, ne prédisent pas le choix de contrat. Nous en déduisons donc que l’augmentation des montants en jeu durant l’expérience motive les travailleurs à jouer la loterie plus sérieusement et ainsi révéler leurs préférences réelles pour le risque. Dans le deuxième chapitre, nous analysons le biais de perception des travailleurs sur la distribution de leur revenu. Une explication possible à l’absence d’arbitrage risque-incitations dans les données contractuelles est que les travailleurs ont une perception incorrecte du risque auquel ils font face dans les contrats. En effet, si les travailleurs sous-estiment le risque, ils seront prêts à travailler dans un environnement très risqué en exigeant une prime de risque plus faible. Ceci réduirait alors le coût de l’incitation pour l’entreprise et supprimerait alors l’arbitrage risque-incitations qui devrait exister dans les contrats. Nous analysons cette problématique en utilisant une série d’expériences de terrain auprès des travailleurs d’une firme de plantation d’arbres en Colombie-Britannique. Au cours de l’expérience, les travailleurs, payés à la pièce, doivent prédire leurs gains espérés sur une durée de 10 jours. À l’aide d’un questionnaire, nous avons obtenu la distribution prédite des gains quotidiens par chaque travailleur. Ensuite, nous construisons la distribution réelle des gains de ces travailleurs en utilisant les données de paie fournies par la firme à l’issue de la saison de plantation. Notre stratégie empirique consiste à apparier la distribution de gains prédite par chaque travailleur avec la distribution réelle des gains pour évaluer l’écart potentiel entre ces deux distributions. Les résultats confirment la présence d’un biais de perception des travailleurs sur leurs gains potentiels sous le contrat de travail à la pièce. En effet, les travailleurs surestiment leurs gains journaliers moyens et sous-estiment la variabilité de leurs gains journaliers et donc le risque auquel ils font face. Par la suite, nos résultats montrent que la sous-estimation du risque accroît la probabilité des travailleurs à choisir un contrat à la pièce au détriment d’un contrat à salaire fixe. Le troisième chapitre s’intéresse à l’impact de la maternité et de l’éducation sur l’emploi autonome des femmes. En effet, la présence d’enfants en bas âge est souvent désignée dans la littérature comme le déterminant principal de l’emploi autonome des femmes. Toutefois, peu d’évidences empiriques existent dans les pays en développement pour confirmer cette idée. À l’aide de données micro-économiques, nous estimons les effets de la maternité et de l’éducation sur la probabilité d’une femme d’exercer un emploi autonome en Ouganda. Notre stratégie empirique combine l’estimation d’un modèle de type Heckman qui corrige le biais de sélection lié à la participation des femmes sur le marché du travail avec des fonctions de contrôle corrigeant pour l’endogénéité de la fertilité et de l’éducation. Les résultats suggèrent que la présence d’enfants en bas âge n’a pas d’impact significatif sur la probabilité d’une femme d’exercer un emploi autonome en Ouganda. À l’inverse, l’éducation a un effet causal négatif et significatif sur l’emploi autonome. Ce qui implique qu’une meilleure éducation accroît la probabilité pour une femme d’accéder à un emploi salarié sur le marché du travail. En termes de politiques, nos résultats impliquent que l’amélioration de l’éducation des filles est une politique plus efficace pour permettre aux femmes d’accéder à des emplois salariés queles politiques visant la réduction du nombre d’enfants. / This thesis consists of three essays, encompassing the fields of development and personnel economics, under the broad banner of applied economics. The first two essays of my thesis contribute to the literature of personnel economics by using multiples field experiments to provide empirical insights to the missing risk-incentives trade-off observed in contractual data. The third essay focuses on the causal effects of motherhood and education on female selfemployment in developing countries. In the first chapter, we investigate the internal and external robustness of risk-preference revealing experiments. We estimate the individual risk preference parameters using field experiments from a medium-sized tree-planting firm in British Columbia. We conducted riskrevealing experiments using the approach of Holt and Laury (2002) successively with low payoff lotteries (low-stakes treatment) and high payoff lotteries (high-stakes treatment). During the low-stakes treatment, workers could win between two 2 and 77 dollars. During the high-stakes treatment, workers could win between 4 and 154 dollars. We find that the aggregate distribution of risk preferences is stable across the two treatments but individual attitudes toward risk change across the low-stake treatment and the high-stake treatment. We explore the ability of the estimated risk preference parameters from the two treatments to predict workers choices between a piece-rate contract and a fixed-wage contract. The results show that the risk preferences measured from the high-stakes treatment predict effectively the contract choice decisions while the risk preference parameters measured from the low-stakes treatment are largely irrelevant. We argue that the increase in stakes led workers to take the lottery more seriously, hence the results from the high-stakes treatment are better measures of their true risk preferences. In the second chapter, we analyse the presence of risk perception bias among workers who are paid piece rates. A possible explanation for the lack of risk-incentives trade-off in observed contractual data is that workers have biased perceptions of the income risk that they face in contractual settings. For example, if workers underestimate the risk that is present, they will be willing to work in very risky settings for a reduced earnings premium. This would decrease the firm’s cost of implementing incentives in risky settings and would suppress the risk-incentives trade-off in observed contractual data. We investigate this issue using daily payroll data on the earnings of workers who are paid piece rates. We construct the actual distribution of earnings for individual workers in a tree-planting firm. We then elicit each worker’s perceived earnings distribution, using a questionnaire. We compare the perceived distribution to the actual distribution. Our results suggest that workers overestimate their average daily earnings and underestimate the standard deviation of their daily earnings and hence the earnings risk that they face. This under-estimation of the risk, increases workers’ likelihood of choosing piece rate contracts over the fixed wage contract. In the third chapter, we present new evidence on the impacts of motherhood and education on women’s self-employment probabilities, by accounting for the features of self-employment in a developing country context. Using micro-level data, we estimate the effects of motherhood and education on the self-employment probabilities of women in Uganda. Our estimation framework accounts for selection bias and the endogeneity of motherhood and education jointly, in both the self-employment and the labor force participation regression equations. Consistent estimators of the effects of motherhood and education are obtained by using a Full Information Maximum Likelihood Estimator’s method combined with a control function approach for endogenous regressors. We find no evidence of a causal effect of motherhood on women’s self-employment probabilities. In contrast, education has a negative causal effect on these probabilities. Both these results differ from the existing literature showing that motherhood, not education, drives women’s self-employment probabilities in developed countries. Our results suggest that these findings from the existing literature are not universal, as they do not obtain in the context of a developing economy, where self-employment is predominantly a feature of the insecure informal sector. In this specific context, public policies most effective at reducing the gender gap in pay are likely to be those that pull women out of self-employment, through better education and access to affordable childcare services.
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Réinventer l'espace forestier : ethnographie d'initiatives collectives de forêts nourricières et de plantations climatiques dans le Bas-Saint-Laurent, QuébecGiroux-Works, Nakeyah 24 January 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 22 janvier 2024) / Cette thèse porte un regard anthropologique sur des initiatives collectives de plantation de végétaux réalisées dans la région du Bas-Saint-Laurent, Québec. Les initiatives étudiées mènent 1) à la création d'aménagements comestibles appelés « forêts nourricières » ou 2) à la réalisation de plantations d'arbres à des fins de compensation carbone volontaire, que j'ai nommées des « plantations climatiques ». Portées par différents groupes d'acteurs de la société civile (citoyens, professeurs, municipalités, organismes environnementaux, etc.), ces initiatives misent sur des approches de la conservation et de la valorisation environnementale basées sur des actions collaboratives, des attitudes de convivialité et de solidarité, et des économies déployées dans une perspective de transition socio-écologique. En m'appuyant sur une ethnographie multisites, j'explique comment la réalisation de ces projets agroforestiers se basent sur des idéaux de la forêt et des besoins en matière de lutte contre les changements climatiques, de protection de la biodiversité, de verdissement et de résilience alimentaire. L'approche de l'écologie politique permet de situer les contextes d'émergence de ces deux types d'initiatives, de rendre compte des dynamiques de pouvoir qui accompagnent leur création, et d'exposer leurs implications pour la construction et l'appropriation de l'espace forestier bas-laurentien. Cette thèse contribue à élargir les thématiques de recherche investies en anthropologie de la forêt au Québec, qui touchent généralement les aires protégées étatiques, l'industrie forestière et les questions autochtones. Elle met en lumière des modes d'exploitation des arbres et des plantes qui impliquent de valoriser, d'une part, des produits autres que le bois et, d'autre part, des espaces environnementaux « non productifs », comme des friches et des terrains déboisés, en mobilisant des imaginaires forestiers. Également, cette thèse vient poursuivre les recherches anthropologiques documentant les nouvelles manières de vivre et de s'engager sur le territoire rural du Bas-Saint-Laurent, en se penchant sur les aspirations socio-environnementales, locales et régionales, qui justifient les actions des groupes d'acteurs étudiées. / This thesis takes an anthropological look at collective vegetation planting initiatives carried out in the Bas-Saint-Laurent region, Quebec. The initiatives studied lead to the creation of 1) edible arrangements called "food forests" or 2) tree plantations for voluntary carbon offset purposes, which I have named "climatic plantations". Carried out by various groups of civil society actors (citizens, professors, municipalities, environmental organizations, etc.), these initiatives rely on approaches to conservation and environmental enhancement based on collaborative actions, attitudes of conviviality and solidarity, and economies deployed in a perspective of socio-ecological transition. Based on a multi-site ethnography, I explain how the realization of these agroforestry projects is based on the ideals and needs of the forest in terms of combating climate change, protecting biodiversity, greening and food resilience. The approach of political ecology allows to situate the contexts of emergence of these two types of initiatives, to account for the power dynamics that accompany their creation, and to expose their implications for the construction and appropriation of the Bas-Saint-Laurent forest area. This thesis contributes to broadening the research themes invested in anthropology of the forest in Quebec, which generally touch on state protected areas, the forestry industry and indigenous issues. It highlights modes of exploitation of trees and plants that involve valuing products other than wood and "non-productive" environmental spaces, such as fallow and lands, by drawing on forest-inspired imaginaries. Also, this thesis continues anthropological research documenting new ways of living and engaging in the rural territory of Bas-Saint-Laurent, focusing on socio-environmental aspirations, local and regional, which justify the actions of the groups of actors studied.
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Techniques agroforestières au féminin : analyse sociologique entourant la haie vive améliorée en milieu rural au MaliDion, Jennifer 13 April 2018 (has links)
Cette recherche est le fruit d'une étude de terrain réalisée au Mali auprès de groupes de femmes en milieu rural bambara. Elle a pour principal objectif d'accroître notre compréhension du processus d'adoption et de gestion de la haie vive améliorée en prêtant un intérêt particulier à la sociologie de la famille et aux rapports de genre. La démarche poursuivie est de type qualitatif et elle se base sur des entrevues dirigées, principalement menées sous forme de triades, ainsi que sur la méthode active de recherche participative (MARP). Beaucoup plus qu'un simple objet technique, la haie vive améliorée est révélatrice des dynamiques sociales rencontrées sur le terrain. Les rapports de pouvoir entre les sexes ainsi qu'entre les générations, qui s'expriment à travers le contrôle des ressources productives et la division familiale du travail, sont quelques-uns des facteurs qui influenceront nécessairement le rapport des femmes à la technique. Plus globalement, c'est l'enjeu du développement qui est abordé et qui pose la question du changement social dans les sociétés africaines.
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