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Le motif du blasphème de l'archonte : les multiples visages du Dieu inférieur dans la littérature gnostique

Johnston, Steve 19 April 2018 (has links)
À l'aide d'une approche littéraire et socio-anthropologique, cette recherche propose la comparaison critique de toutes les utilisations attestées du blasphème de l'Archonte et l'étude de la transformation de la citation du texte d'Isaïe dans les textes gnostiques en examinant les particularités de chaque attestation de ce motif en fonction du but poursuivi par l'oeuvre dans laquelle il est inséré. Cette thèse permet, entre autres, de bien distinguer les différentes versions du blasphème de l'Archonte et de retracer, autant que possible, les différentes étapes de sa diffusion dans la littérature gnostique. Le blasphème de l'Archonte apparaît alors comme un des volets de la crise identitaire du christianisme au IIe siècle, qui s'est cristallisée, entre autres, autour de la question de la véritable connaissance de Dieu. Cette thèse est divisée en six parties : (1) Introduction ; (2) Les versions ophites du blasphème de l'Archonte ; (3) Les versions barbélo-séthiennes ; (4) Les versions valentiniennes ; (5) Les autres versions ; (6) Conclusion. Après un survol de la recherche sur le motif du blasphème et de ses fondements scripturaires (partie I), la deuxième partie présente une analyse détaillée de ses attestations dites « ophites » (Adv. Haer. I, 30, 6, Ecr sT, HypArch, SJC et GrSeth), caractérisées par la seule citation du texte d'Isaïe. Dans la troisième partie, les attestations dites « barbélo-séthiennes » (Adv. Haer. I, 29, 4, ApocrJn, PrôTri et GrEsp) sont étroitement comparées, car elles semblent dépendre littérairement les unes des autres. Le blasphème de l'Archonte est composé d'une juxtaposition d'Ex 20, 5 et d'Is 45, 21. Les versions valentiniennes (Grande Notice d'Irénée, Adversus Valentinianos de Tertullien et notice sur Valentin de YElenchos) sont étudiées dans la quatrième partie et mettent en scène un archonte en chef portant le titre de « Démiurge », dont le blasphème est tiré du seul texte isaïen. La cinquième partie regroupe les attestations plus difficiles à classer (Adversus Marcionem de Tertullien, notice d'Eznik contre Marcion, notice sur Justin et sur Basilide de YElenchos, notice sur les nicolaïtes d'Épiphane, 2ApocJac). Cette partie illustre très bien les multiples visages du Dieu des Écritures juives dans la littérature gnostique. En effet, ce regroupement des attestations, s'il met en évidence leurs ressemblances, souligne d'abord et avant tout leurs différences. Toutes ces variantes sont précieuses, car elles permettent de préciser les destinataires visés par les différentes oeuvres et les contextes socioreligieux spécifiques à chacune de celles-ci. L'Archonte apparaît tantôt comme un modèle de conversion à imiter, tantôt comme un anti-modèle à rejeter, comme le type de l'impiété religieuse. Ces présentations impliquent des destinataires et des situations communautaires différents, si bien que les origines du motif du blasphème de l'Archonte sont diverses, comme nous le constatons dans la conclusion de cette recherche, mais doivent être situées à l'intérieur du cadre de la construction du discours interreligieux. transformation de la citation du texte d'Isaïe dans les textes gnostiques en examinant les particularités de chaque attestation de ce motif en fonction du but poursuivi par l'oeuvre dans laquelle il est inséré. Cette thèse permet, entre autres, de bien distinguer les différentes versions du blasphème de l'Archonte et de retracer, autant que possible, les différentes étapes de sa diffusion dans la littérature gnostique. Le blasphème de l'Archonte apparaît alors comme un des volets de la crise identitaire du christianisme au IIe siècle, qui s'est cristallisée, entre autres, autour de la question de la véritable connaissance de Dieu. Cette thèse est divisée en six parties : (1) Introduction ; (2) Les versions ophites du blasphème de l'Archonte ; (3) Les versions barbélo-séthiennes ; (4) Les versions valentiniennes ; (5) Les autres versions ; (6) Conclusion. Après un survol de la recherche sur le motif du blasphème et de ses fondements scripturaires (partie I), la deuxième partie présente une analyse détaillée de ses attestations dites « ophites » (Adv. Haer. I, 30, 6, Ecr sT, HypArch, SJC et GrSeth), caractérisées par la seule citation du texte d'Isaïe. Dans la troisième partie, les attestations dites « barbélo-séthiennes » (Adv. Haer. I, 29, 4, ApocrJn, PrôTri et GrEsp) sont étroitement comparées, car elles semblent dépendre littérairement les unes des autres. Le blasphème de l'Archonte est composé d'une juxtaposition d'Ex 20, 5 et d'Is 45, 21. Les versions valentiniennes (Grande Notice d'Irénée, Adversus Valentinianos de Tertullien et notice sur Valentin de YElenchos) sont étudiées dans la quatrième partie et mettent en scène un archonte en chef portant le titre de « Démiurge », dont le blasphème est tiré du seul texte isaïen. La cinquième partie regroupe les attestations plus difficiles à classer (Adversus Marcionem de Tertullien, notice d'Eznik contre Marcion, notice sur Justin et sur Basilide de YElenchos, notice sur les nicolaïtes d'Épiphane, 2ApocJac). Cette partie illustre très bien les multiples visages du Dieu des Écritures juives dans la littérature gnostique. En effet, ce regroupement des attestations, s'il met en évidence leurs ressemblances, souligne d'abord et avant tout leurs différences. Toutes ces variantes sont précieuses, car elles permettent de préciser les destinataires visés par les différentes oeuvres et les contextes socioreligieux spécifiques à chacune de celles-ci. L'Archonte apparaît tantôt comme un modèle de conversion à imiter, tantôt comme un anti-modèle à rejeter, comme le type de l'impiété religieuse. Ces présentations impliquent des destinataires et des situations communautaires différents, si bien que les origines du motif du blasphème de l'Archonte sont diverses, comme nous le constatons dans la conclusion de cette recherche, mais doivent être situées à l'intérieur du cadre de la construction du discours interreligieux.

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