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La structure familiale des Craon du XIè siècle à 1415 : le concept lignager en questionLachaud, Fabrice 27 April 2012 (has links) (PDF)
Le 25 octobre 1415, avec la disparition des derniers représentants du groupe par filiation directe, s'éteignait au combat le lignage de Craon dont la renommée et la fortune avaient été acquises, entre autres, sur les champs de bataille. Notre travail s'inscrit dans une perspective chronologique : la genèse du lignage des Craon au XIe siècle puis son fonctionnement jusqu'à sa disparition à Azincourt. À partir de l'étude sur la famille de Craon, nous proposons une réflexion sur le concept lignager. Pouvons-nous d'ailleurs parler sans nuance de lignage ? Le lignage du XIIe siècle ne ressemble pas à celui des siècles suivants : il s'agit d'une structure de parenté complexe recouvrant des réalités multiples. Si la nécessité d'une terminologie commune nous apparaît évidente, il convient cependant de rester prudent sur l'usage de " lignage ". Son emploi abusif en a appauvri le sens à tel point que nous avons l'impression que ce terme pose aujourd'hui un problème sémantique : peut-on opposer systématiquement deux structures de parenté - " carolingienne " et lignagère ? Le corpus documentaire des Craon nous met dans une position inconfortable puisqu'il nous oriente sur une structure de parenté particulière : le lignage. L'enjeu de ce travail consiste donc à formuler un questionnement sur le lignage à travers une documentation partielle et orientée qui en postule l'existence. L'emploi de ce terme ne nous offre qu'une vision simpliste de la parenté et ne prend pas assez en compte d'autres formes qui coexistent au même moment : sur une structure patrilinéaire de transmission des biens et des pouvoirs se plaque un système de filiation indifférenciée. Le monument funéraire des Craon, dans la chapelle des Cordeliers à Angers, réalisé par Maurice V de Craon à la fin du XIIIe siècle, est un document essentiel : il illustre une conception de la famille telle qu'elle se manifeste dans les actes de la pratique accordant une place essentielle aux alliances, au moins autant qu'à la filiation et dans laquelle la notion de lignage est difficile à cerner. Or, une telle représentation peut coexister avec d'autres, répondant à d'autres besoins et véhiculant d'autres messages : le lignage n'oblitère pas d'autres formes de parenté. Notre travail nous invite à remettre en cause les schémas modèles et à voir la parenté comme une intrication de systèmes diversement opératoires, par effet de sources ou selon le contexte, soumis au poids des normes canoniques omniprésentes à l'époque.
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La structure familiale des Craon du XIè siècle à 1415 : le concept lignager en question / The family structure of the Craons from the 11th century to 1415 : the concept of lineage into questionLachaud, Fabrice 27 April 2012 (has links)
Le 25 octobre 1415, avec la disparition des derniers représentants du groupe par filiation directe, s’éteignait au combat le lignage de Craon dont la renommée et la fortune avaient été acquises, entre autres, sur les champs de bataille. Notre travail s’inscrit dans une perspective chronologique : la genèse du lignage des Craon au XIe siècle puis son fonctionnement jusqu’à sa disparition à Azincourt. À partir de l’étude sur la famille de Craon, nous proposons une réflexion sur le concept lignager. Pouvons-nous d’ailleurs parler sans nuance de lignage ? Le lignage du XIIe siècle ne ressemble pas à celui des siècles suivants : il s’agit d’une structure de parenté complexe recouvrant des réalités multiples. Si la nécessité d’une terminologie commune nous apparaît évidente, il convient cependant de rester prudent sur l’usage de « lignage ». Son emploi abusif en a appauvri le sens à tel point que nous avons l’impression que ce terme pose aujourd’hui un problème sémantique : peut-on opposer systématiquement deux structures de parenté – « carolingienne » et lignagère ? Le corpus documentaire des Craon nous met dans une position inconfortable puisqu’il nous oriente sur une structure de parenté particulière : le lignage. L’enjeu de ce travail consiste donc à formuler un questionnement sur le lignage à travers une documentation partielle et orientée qui en postule l'existence. L’emploi de ce terme ne nous offre qu’une vision simpliste de la parenté et ne prend pas assez en compte d’autres formes qui coexistent au même moment : sur une structure patrilinéaire de transmission des biens et des pouvoirs se plaque un système de filiation indifférenciée. Le monument funéraire des Craon, dans la chapelle des Cordeliers à Angers, réalisé par Maurice V de Craon à la fin du XIIIe siècle, est un document essentiel : il illustre une conception de la famille telle qu’elle se manifeste dans les actes de la pratique accordant une place essentielle aux alliances, au moins autant qu’à la filiation et dans laquelle la notion de lignage est difficile à cerner. Or, une telle représentation peut coexister avec d’autres, répondant à d’autres besoins et véhiculant d’autres messages : le lignage n’oblitère pas d’autres formes de parenté. Notre travail nous invite à remettre en cause les schémas modèles et à voir la parenté comme une intrication de systèmes diversement opératoires, par effet de sources ou selon le contexte, soumis au poids des normes canoniques omniprésentes à l’époque. / On October 25th 1415, the last direct descendents of the Craon lineage, founded in the 11th Century by Robert of Burgundy, died on the battlefield. A great part of their renown and fortune had been acquired through their feats of arms. Hence the chronologically-based approach of our work: from the genesis of this lineage, we probe into the way they lived and evolved, until they vanished in Agincourt. The study of the Craon family leads us to consider the concept of lineage. The term itself seems impossible to handle without bringing out various shades of its meaning. Lineage is a complex, multifaceted parental structure, and our work intends to mirror these intricacies and evolving features. Indeed, the lineage in the 12th Century is very different from that of the previous centuries. Although it seems essential to use a term common to all History researchers, we believe the word “lineage” needs to be qualified: a great part of its meaning has been sucked out from the lexeme itself by an abusive usage, so much so that we are now faced with a semantic issue: can we consistently oppose these two parental structures – caroligian pattern and lineage? The corpus of documents relevant to the Craons seems to be pointing to lineage, which places us in a puzzling situation. The aim of our work is thus to raise questions about lineage, relying on incomplete documentation. But we should bear in mind that the term lineage allows only an oversimplified approach to kinship, which does not take into account other forms of patterns coexisting at the same moment: indeed, a system of undifferenciated filiation is superimposing itself over a patrilinear structure of the transmission of wealth. The Craons’ funerary monument, in the chapel of the Cordeliers in Angers, and built by Maurice V of Craon at the end of the 13th Century, is an essential document: it reveals a conception of the family which takes into consideration filiation as much as alliances, therefore blurring the outlines of the notion of lineage. However, this representation can stand side by side with others, fulfilling other needs and conveying other messages: lineage does not annihilate other forms of kinship. Henceforth, our work leads us to put into question the traditional patterns and to view kinship as an intricacy of systems with various levels of functioning, and following the constraining and yet unabiding canonic norms of the time.
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