Le présent projet de thèse s'inscrit dans la foulée des travaux menés sur l'inhibition comportementale face à la nouveauté. Les données empiriques probantes sur la relation entre l'inhibition et les conduites parentales sont encore rares et les mécanismes allégués demeurent méconnus. Dans ce contexte, l'objectif de cette thèse de doctorat consiste à étudier, sur le plan phénotypique et étiologique, la dynamique de la relation entre l'inhibition comportementale et les conduites maternelles subséquentes manifestées en situation de nouveauté alors que les enfants étaient âgés de 18 mois. Bien que l'état actuel des connaissances laisse entendre qu'il y aurait des influences bidirectionnelles, nous nous intéressons plus spécifiquement à la possible contribution des comportements inhibés de l'enfant aux comportements maternels. Le premier article examine la contribution des comportements inhibés de l'enfant à la prédiction des comportements maternels subséquents. Puis, le second article examine l'étiologie génétique et environnementale des comportements maternels et de leur association avec l'inhibition. Les deux articles s'appuient sur les données de l'Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec. Les résultats de la première étude montrent que les comportements inhibés d'enfants envers des stimuli non-familiers prédisaient certains comportements maternels subséquents. Ces associations ainsi que la présence d'une séquence temporelle dans les données suggèrent que les comportements inhibés de l'enfant pourraient évoquer le comportement subséquent de sa mère. La deuxième étude utilise un devis génétiquement informatif afin de poursuivre l'investigation et ainsi évaluer la présence de corrélations gènes-environnement. Toutefois, les résultats de la deuxième étude sont peu concluants quant à la possibilité que des caractéristiques héritables de l'enfant sous-jacentes à l'inhibition évoquaient les comportements maternels observés en situation de nouveauté. Au contraire, une des dimensions du comportement maternel s'est avérée liée à des facteurs environnementaux partagés par les deux enfants d'une même famille de même qu'à des facteurs environnementaux uniques. Cette thèse apporte des connaissances nouvelles sur la relation entre l'inhibition comportementale et les conduites parentales; elle fait valoir l'importance de s'intéresser à la dynamique de cette relation et suggère des pistes de réflexion pour l'élaboration de recherches futures.