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Le "suffragium" et la corruption administrative dans l'empire romain au IVe sièclePapadimitriou, Mikael 08 1900 (has links)
En continuité avec les ouvrages récents (Veyne 1981, MacMullen 1988 et Kelly 2004) qui tentent de relativiser les effets néfastes de la corruption lors du Bas-Empire, ce travail étudie le suffragium, le processus de nomination des fonctionnaires de bureaux, afin d'évaluer comment les acteurs sociaux du IVe siècle considéraient ce phénomène. Ce système, organisé d'une telle façon que les hauts fonctionnaires devaient fournir des lettres de recommandation aux candidats postulant à des postes au sein de la fonction publique, serait devenu complètement corrompu durant le IVe siècle et les lettres de recommandation auraient commencé à être systématiquement vendues. Pourtant, les lois de Constantin, Constance et Julien ne fournissent aucune preuve tangible que le suffragium était dans tous le cas vénal à cette époque. Bien au contraire, les empereurs ajoutaient la plupart de temps des épithètes au terme suffragium pour spécifier qu'il parle du suffragium vénal. Généralement, les empereurs sont présentés comme farouchement opposés au suffragium et à toutes les tractations qui y sont attachées. Loin d'être aussi hostiles envers les « pratiques corrompues », les empereurs de la dynastie constantinienne firent preuve d'un certain pragmatisme en voyant qu'ils ne pouvaient contrôler toutes les nominations de ceux qui voulaient entrer dans la fonction publique et que ce n'était pas nécessairement à leur avantage de le faire. Les empereurs se concentrèrent plutôt sur les restrictions entourant les promotions afin de faire en sorte que les personnes qui avaient de réels pouvoirs soient celles qui avaient démontré leurs qualités tout au long de leurs années de service. Bien qu'ils n'aient pas concrètement légiféré sur les critères d'embauche des candidats, cela ne veut pas dire que n'importe qui pouvait obtenir un poste. À travers l'étude des lettres de Libanios et de Symmaque, ce travail démontre que les hauts fonctionnaires ne fournissaient pas de lettres à quiconque le demandait, puisque leur réputation pouvait être entachée par le fait d'avoir recommandé un mauvais candidat à un de leurs amis. Les hauts fonctionnaires qui recevaient les recommandations pouvaient également soumettre les candidats à des examens afin d'être certains de la qualité de l'individu. Ce système officieux de contrôle des candidats vint pallier, en partie, les déficits de la législation impériale. Conjointement, la loi et les usages permirent à l'administration de fonctionner en lui fournissant des candidats qui répondaient aux critères de l'époque. / In line with recent literature (Veyne 1981, MacMullen 1988 and Kelly 2004) that attempts to relativize the negative effects of corruption during the later Roman Empire, this paper examines suffragium, the process of appointing officials, in order to demonstrate that this phenomenon is not as bad as the historiography of the twentieth century makes it out to be. This system, which was organized in such a way that the high officials had to provide letters of recommendation to candidates to positions in the public service, became completely corrupted during the fourth century and the letters were eventually systematically sold. Yet the law of Constantine, Constantius and Julian provides no tangible evidence that suffragium was bought in all instances during that period. On the contrary, the emperors often added an adjective after the noun suffragium to specify that it was bought. Typically, emperors are portrayed as fiercely opposed to suffragium and all negotiations pertaining thereto. The emperors of the Constantinian dynasty were not nearly as fierce against those "corrupt practices and they even showed some pragmatism, having understood that they could not control all appointments of those who wanted to enter the public service and that it was not necessarily in their best interest. The emperors focused mainly on legislation surrounding promotions to ensure that people who had real power were those who have shown their qualities throughout all their years of service. Although they did not specifically stated the criteria for hiring candidates, it does not mean that anyone could enter. Through the study of Libanios' and Symmachus' letters, this paper demonstrates that high officials did not provide letters to anyone who asked for them, as their reputation might have been tainted by having recommended a poor candidate to their friends. High officials who received the recommendations could also ascribe certain tests to the candidates to be certain of the individual's quality. This informal system of control of the candidates compensated, in part, for the deficits in the imperial legislation. Together, these two systems enabled the administration to function by providing candidates who met the criteria of the time.
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L'empereur et la cour de Dioclétien à Théodose Ier (284 - 395) : espace, réseaux, dynamiques de pouvoir en Occident / The Emperor and the Court : study on the imperial court from Diocletian to Theodosius I (284 - 395) : Western spaces, networks, dynamics of powerPierré-Caps, Alexandra 08 December 2018 (has links)
Le sujet interroge les procédés de structuration et de configuration d’une cour impériale, qu’ils soient spontanés ou à l’initiative de l’empereur. Comme le rappelle le sociologue allemand Norbert Elias, dont les travaux encadrent largement cette étude, la cour ne doit pas son existence à la volonté d’un seul individu. Le cadre chronologique de cette étude est celui d’un long IVe siècle, prétexte à l’observation d’une évolution de la structure aulique et de l’image de la dignité impériale sur le long terme. L’Occident offre un objet d’étude privilégié, par sa diversité et ses pratiques du pouvoir héritières d’une ancienne centralité axée sur la ville de Rome. Notre hypothèse de recherche vise à pondérer le « paradigme du prince décideur » et à faire de l’empereur du IVe siècle un acteur de la cour et non plus seulement le point nodal d’une structure aulique qui tend à s’autonomiser. Il s’agit de mieux appréhender l’évolution de la pratique d’un pouvoir souvent perçu comme autocratique, le façonnement d’une cour destinée à servir le prestige d’une dignité impériale restaurée et l’autonomisation d’une administration extrêmement lourde. La permanence de certains réseaux d’influence à la cour semble entraîner un paradoxe entre le renforcement de l’autorité impériale et la faiblesse de l’influence décisionnelle des empereurs dans certains domaines de la vie politique. Cette contradiction ménage de nouveaux espaces du pouvoir jusque dans les territoires de l’empire, sous la forme de projections spatiales de la réalité aulique à travers la mobilité des hauts fonctionnaires. De là, la cour apparaît d’abord comme une abstraction soumise au politique avant que d’être une réalité topographique. L’ « absolutisme » en tant que « trait dominant du régime » mérite une nouvelle approche historiographique à l’aune de ces nouvelles pratiques du pouvoir à l’œuvre dès la Tétrarchie. / The present subject examines the processes of structuration and configuration of an imperial court. Those processes could be spontaneous or on the emperor’s initiative. As the German sociologist Norbert Elias reminds us, the court doesn’t owe its existence to the will of one person. This study takes place in a long 4th century and highlights the evolution of the court structure and the representation of the imperial dignity over the long term. The Western empire is a priviledged field of study due to the diversity of its political practices of power inherited from the old centrality of power settled in Rome. Our research hypothesis is about moderating the paradigm of the ‘decision-maker prince’. In that sense, the emperor of the Late Roman Empire would become an actor of the court again and not only the nodal point of this structure which is trying to become autonomous. We would like to better comprehend the evolution of a power usually regarded as autocratic, the making process of a court intended to serve the prestige of a restored imperial dignity and the autonomisation of an heavy administration. There is a paradox between the permanency of some political networks at court, the reinforcement of the imperial authority and the decision-making weakness of the emperors in some aspects of the political life. This contradiction creates new spaces of power in empire's territories because of the mobility of the senior officials. In that, the court appears more as a political abstraction than just a topographic reality. The ‘absolutism’ of that time deserves a new historiographical approach to understand those new political practices noticeable since the Tetrarchy.
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Les Wisigoths du royaume de Toulouse au Ve siècle : des barbares pas comme les autres?Auclair, Martin 04 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire vise à vérifier, à l'aide des sources écrites, appuyées par l'archéologie, si les Wisigoths du royaume de Toulouse au Ve siècle étaient différents des autres Barbares, en quoi ils l'étaient et si cette différence fut à l'origine du succès du royaume de Toulouse. Pour aborder la culture wisigothique et tenter de découvrir qui étaient les Wisigoths, l'histoire des représentations est utilisée ici à partir de sources romaines (puisqu'il n'existe à peu près pas de sources wisigothiques). Puis une histoire plus traditionnelle est utilisée pour trouver dans les sources et dans l'archéologie ce qu'ont fait les Wisigoths. L'hypothèse selon laquelle les Wisigoths étaient différents des autres Barbares et que cela les a aidés à construire un royaume stable et prospère se confirme. Les Wisigoths étaient pragmatiques et proactifs, ils n'ont pas cherché à imiter les Romains mais plutôt à puiser chez eux de bonnes bases pour y construire leurs propres versions des structures gouvernementales, fiscales, juridiques et sociales pour leur royaume. Ils ont conservé une identité wisigothique forte tout en acceptant de faire une place aux Romains et à la culture romaine dans l'Administration de leur royaume et, en partie, dans leur vie. Cette approche pragmatique et proactive du gouvernement ainsi que leurs bonnes relations avec les Gallo-Romains furent à l'origine d'un système nouveau qui a ensuite été imité par beaucoup d'autres peuples barbares et qui fut à l'origine des structures du Moyen Âge occidental.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Wisigoths, Barbares, Aquitaine, Toulouse, Ve siècle, Antiquité tardive.
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