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Information et communication de la fête : médias et agences institutionnelles face à la construction discursive des rituels festifs / Information and communication on celebretion : the media and institutionnal agencies in the face of discursive construction of celebratory ritualsHouri, Evangelina 16 December 2014 (has links)
« Narapoïa » : c’est le nom d’une maladie qui consisterait pour une personne à croire que tout le monde lui veut du bien. Ce « canular édifiant » élaboré par Boris Cyrulnik dans les années 70 pourrait servir à désigner la disposition d’esprit du fêtard. Par le climat de bienveillance qu’elle promet, la fête rend possible une mise à distance de la suspicion et de la réversibilité qui sous-tendraient toutes les relations entre individus, notamment dans les grandes agglomérations telles que Paris. La canicule de 2003 provoqua un grand nombre de décès,majoritairement des personnes âgées. Elle mit les autorités et la population française face au problème de l’isolement dans les grandes villes. L’individualisme qui avait été jusque-là perçu comme un « travers » du progrès et de la modernité apparut dès lors comme un mal à éradiquer. Née en 1999 sous l’impulsion d’ Atanase Périfan, jeune élu UMP d’origine macédonienne, La Fête des Voisins se propose de réunir les habitants d’un même immeuble et/ou d’un même quartier autour d’un « apéro ». Page d’accueil du site internet de l’association Immeubles en Fête, affiches annonçant la tenue de l’événement, livre-témoignage d’ Atanase Périfan, articles de presse et reportages télévisuels concourent tous à donner de la Fête des Voisins l’image d’une « opération » aussi enjouée et bon enfant qu’elle est déterminante. C’est donc davantage du côté de l’utile que de l’agréable que la Fête des Voisins situe sa proposition, voire sa promesse. L’image de la grande tablée telle qu’elle sera relayée par les médias viendra dire l’espace partagé qu’est la République ainsi que l’ensemble de valeurs et de codes qui la sous-tendent. Le ton volontiers léger et confiant des organisateurs sera une façon d’accéder à tous ceux qui se pensent comme étant à la marge de la société. « Sentiment d’appartenance », « sentiment d’exclusion » : autant de frontières intérieures, de constructions mentales que l’expérience dionysiaque de l’hospitalité et de la joie tendra à inquiéter. De la Fête des Voisins aux soirées plus subversives d’établissements de nuit parisiens tels que Le Point Ephémère ou Glazart, il s’agira toujours de replacer l’individu dans une forme de disponibilité, de vulnérabilité constructive rendant possible l’inscription dans un collectif, que ce soit par le mode raisonné et paisible de l’amitié et de la citoyenneté, ou celui plus brûlant et intense du transport amoureux. / « Narapoia » is the name of a condition in which a person thinks that everyone is conspiring to help and benefit her. This « constructive deception », formulated by Boris Cyrulnik in the seventies, could describe the merrymaker’s state of mind. By offering us the promise of a benevolent atmosphere, celebration allows us to move away from the suspicion and reversibility that supposedly underlie all relationships between individuals,especially in big cities such as Paris. The 2003 heatwave caused a great many deaths, primarily among theelderly. This tragedy confronted the French authorities and population with the problem of isolation in big cities.The individualism that had previously been seen as a « little quirk » of progress and modernity henceforthbecame a scourge to be eradicated. Created in 1999 on the initiative of Atanase Périfan – a young UMPcouncilor of Macedonian descent, the aim of the Fête des Voisins is to gather people from the same buildingand/or neighborhood together for drinks and a buffet meal. The Immeubles en Fêtes association’s homepage,posters announcing the event, Atanase Périfan’s book sharing his personal experience as the founder, pressarticles and televised reports all serve to reinforce the image of an initiative that is not only cheerful and friendly,but also equally decisive. The premise – or even the promise – of the Fête des Voisins therefore falls more within the realm of the useful than the pleasurable. The image of the large table as broadcast by the media will become the metaphor for the shared space of the Republic, along with the values and codes that underpin it. The deliberately light-hearted and confident tone of the event will be a way to reach out to those who think of themselves as being on the margins of society. « Sense of belonging » and « feeling of exclusion » could be considered as inner geographies, psychological constructs that the Dionysiac experience of hospitality and joy will temporarily suspend. From the Fête des Voisins to the more subversive parties organized by Parisian clubs such as Le Point Ephémère or Glazart, it is always a matter of restoring the individual to a place of beneficial availability and vulnerability through which integration into a group becomes possible. This may take the calmand sensible form of friendship and citizenship (Fête des Voisins) or find a more intense and burning expression in the raptures of love (Le Point Ephémère, Glazart).
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