Cette thèse étudie l'évolution de la CFDT, depuis sa création en 1964 jusqu'en 1988, à la veille de la chute du mur de Berlin, sous l’angle international à travers les choix effectués en matière de politique internationale. Les positions prises sur la scène extérieure, les manifestations de solidarité internationale, les relations entretenues avec les confédérations syndicales internationales et étrangères participent en effet à l’identification de la centrale au sein du mouvement syndical français en même temps qu’ils traduisent, voire explicitent, son cheminement idéologique. Cette thèse s’appuie sur les archives de la confédération, en particulier le dépouillement inédit de celles du secteur international et des sources orales collectées auprès des responsables en charge de cette politique, auxquelles ont été confrontées les archives des confédérations syndicales internationales auxquelles la CFDT est affiliée sur cette période, la CISC et la CES. Leurs études montrent l'insertion originale d'une confédération désireuse de s'ouvrir à l'ensemble du monde, n'hésitant pas à s'affranchir des barrières de son camp d'origine jusqu'à vouloir bouleverser le syndicalisme international. Peu à l'aise dans une CISC dont elle a pourtant inspiré la transformation, elle porte son regard autant vers les organisations du tiers-monde associées au mouvement des non-alignés que vers les puissantes centrales des pays industrialisés. L’action internationale nourrit ainsi l’ambition de la confédération en même qu’elle accroît sa légitimité sur la scène extérieure comme intérieure. / This thesis entends to analyse the evolution of the CFDT from its creation in 1964 until 1988, just before the fall of the Berlin's wall, though the choices made in term of international policy. Indeed positions taken in front of international events, manifestations of solidarity as relationships with foreigns trade unions and international confederations contribute to the identification of the CFDT. It reveals its development and sometimes allows a new lecture of its ideological path. This thesis is based on the archives of the confederation, in particurarly these of the international department and some interview of mens in charge of this policy. These archives had been faced to the archives of international confederations which the CFDT affiliate duringe this period, ICCTU and ETUC.The research reveals an original insertion of the confederation that wishes for opening its action across the world beyond the barriers of its original camp until to upset international syndicalism structures. The CFDT, feeling unconfortable in a ICCTU despite transformations inspired directly by its own evolution, demonstrates priorly its interest for organisations related with the Third World non-aligneted movement and powerful trade unions of industrialized countries. Therefore, the international policy of the CFDT develops its ambition and increases its legitimacy on the outdoor stage as the indoor one.

La plupart des études concernant la Pologne en France traitent des relations anciennes entre les deux pays, en mettant souvent l’accent sur l’idée d’une amitié exceptionnelle qui les lie. Ces approches sont illustrées par les alliances politiques qui ont été signées afin de renforcer la place de chacun des Etats. Mais l’étude des relations entre intellectuels français et polonais tend à nuancer l’ensemble. Le choix a été fait de l’étude croisée d’individus qui se déplacent entre les deux espaces, sont en contact, et dégagent de ces relations des engagements. La recherche a proposé de remonter les fils des relations afin d’attester de leur existence. Il a d’abord été constaté que les relations entre intellectuels peuvent être très étroites tout en restant non publiques. Le transfert de ces relations dans le débat public est un enjeu délicat qui demande un contexte et l’intervention d’intellectuels médiateurs, pour permettre un transfert des événements polonais dans le champ français. La fin des années 1970 et le début des années 1980 est un moment intense pour les intellectuels des deux pays, en France dans le contexte d’un socialisme qui accède au pouvoir, en Pologne dans celui d’un socialisme décrié. La naissance de Solidarnosc montre comment la Pologne peut être pour les intellectuels un enjeu essentiel dans son rapport à l’opinion publique et au gouvernement. Il montre aussi à quel point ces relations peuvent être limitées par des contingences politiques et médiatiques durant ces années. / In France, most studies about Poland deal with old relationships between these two countries, and often emphasize their exceptional link of friendship. These views are confirmed by the political alliances that have been signed between the two countries to reinforce their positions. But the study of the relationships between French and Polish intellectuals tends to put things into perspective. The choice was made of a crossed interview of individuals who move to and from the two countries, who are in contact with each other and who are committed to one another. This research suggested going back to where their relationships started in order to prove their existence. At first, what was observed was that intellectuals can have very close relationships remaining in the private sphere. Transferring these relationships to the public debate is a delicate issue which requires a certain context and special conditions. Intermediaries are needed, to understand mentalities and ways of thinking. The seventies and the early eighties constitute an intense moment for the intellectuals of both countries ; in a context of a socialism that has access to power in France, and in a context of a criticized socialism in Poland. For intellectuals the Solidarnosc period emphasizes the way Poland can be an essential issue in its relation with the public opinion and the government. It also shows how the relationships can be restricted due to political and mediatised circumstances during those years.

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