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Espace réel, espace virtuel, espace transcendantal dans l'art contemporain : le cas de Robert Irwin / Real space, virtual space, transcendental space in the contemporary art : the case of Robert IrwinSung, Shin-Young 12 June 2015 (has links)
La notion d’espace prend un sens très fort et comme actif dans le travail artistique de Robert Irwin. Celui-ci instaure un nouveau mode d’être pour l’espace par son installation dite « site-conditioned/determined » tout en la nouant pourtant avec celui du site préexistant, qu’il soit intérieur ou extérieur. Le statut ontologique de son installation est celui d’un « non-objet », d’une extrême simplicité de forme et d’un minimum de matérialité : une bande noire ou une surface de voile semi-transparent, à la fois objet montré et sujet montrant, mettent en jeu lumière et ombre, attirant notre attention non seulement sur lui mais tout autour, intégrant l’espace où il s’intègre. L’installation est mise en œuvre de son environnement architectural ou naturel. L’installation est ainsi installa(tten)tion, c’est-à-dire installation qui installe l’attention. Ce que procure l’artiste au spectateur par son installation est la sensation pure de l’apparaître dynamique et changeant de l’espace du monde réel. Sensible d’abord à la dimension réelle de l’espace physique, nous découvrons peu à peu sa dimension virtuelle, puis transcendantale, au fur et à mesure que ce processus de sensation pure déclenché par l’aspect inhabituel de cet espace pourtant réel se déploie. Grâce au toucher direct et vivant d’un sentir aiguisé, et visuel et kinesthésique, éveillé par l’installation de Robert Irwin, devient quasi palpable notre conscience d’exister. Elle résonne alors à la réalité directe et immédiate du monde mais aussi aux virtualités de son apparaître et à ce qui les rend possibles : sa forme en soi, révélée et actualisée comme la véritable nature de l’espace réel. / The notion of space has a strong and active meaning in Robert Irwin’s art work. He establishes a new way of appearance of space through his so-called “Site-conditioned/determined” installation by uniting the installation with the space of the existing site, whether indoors or out. The ontological status of his installation is that of a “none-object”: extremely simple in form and with a minimum of materials. He uses a black tape or a surface of semitransparent scrim. These objects are both “object shown” and “subject showing”. They play with light and shadow, catching our attention not only on themselves but also on their surroundings, including the space into which they fit. So the art piece is not only the installation itself but its circumstance with its whole architectural or natural environment. So the installation is installa(tten)tion, that is to say an installation that installs attention. Through the installation, the artist provides for the viewer a chance to have a pure sensation of the dynamic and changing appearance of space in the real world. At first sensitive to the real dimension of physical space, we discover little by little its virtual and then transcendental dimensions, as this process of pure sensation unfolds, triggered by the unusual aspect of the real space caused by the installation. A direct and living contact through a sharpened feeling, both visual and kinesthetic, with the space, awakened by the installation of Robert Irwin, makes our awareness of existing almost palpable. This awareness of existing resonates with the direct and immediate reality of the world as well as potentialities of the world’s appearance and what makes these potentialities possible: form in itself, revealed and actualized as the true nature of real space.
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