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Quand les mots se heurtent aux maux: Portait d’un discours morcelé. Étude de l’expérience subjective des personnes utilisatrices des services de santé mentale au Québec.Larose-Hébert, Katharine January 2016 (has links)
Cette recherche fut élaborée afin d’offrir un portrait contrasté et critique de l’organisation des services de santé mentale au Québec. Elle se situe en réaction contre la volonté instituée d’exclure la parole de la personne psychiatrisée et de la soustraire d’une partie de son pouvoir sur elle-même. Afin de découvrir la manière dont l’identité se transforme à travers le parcours de soins, nous avons développé un cadre conceptuel liant les théorisations goffmanienne et foucauldienne, nous permettant de mettre à jour la façon dont les discours dominants et l’organisation concrète des services agissent sur l’expérience sensible des sujets. Méthodologiquement, nous nous sommes inspirée des principes de l’ethnographie institutionnelle et avons effectué une collecte de données de 16 mois, par le bais de l’observation participante et d’entretiens semi-dirigés, au sein de trois organismes communautaires de santé mentale dans la ville de Gatineau. La population cible de cette recherche était composée d’adultes psychiatrisés faisant actuellement l’usage de leurs services. Nos résultats montrent que organisation de l’offre de services engendre des attributs identitaires chez les participants par le biais de contraintes structurelles qui occasionnent une transformation du rapport à soi, à l’autre et à la société. Ces contraintes résultent de relations de pouvoir se situant à l’extérieur de la vie quotidienne des usagers et sous-jacentes à l’organisation des services. Un continuum identitaire se développe au cours du parcours, aboutissant à son extrême, à une identité « docile » qui correspond aux besoins de fonctionnalité de la structure et qui contribue au maintien de relations de pouvoir asymétriques, au détriment de l’usager. Celui-ci demeure, ainsi, dans un état de marginalité institué. En tant que travailleuse sociale, nous proposons d’avoir recours à l’approche d’intervention visant la conscientisation critique des usagers, afin que ces derniers puissent contrer la modulation de soi et se réapproprier réellement leur pouvoir d’agir.
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Devenir·s séropositif·s : approche sociologique des expériences de la séropositivité au VIH des homosexuels masculins / Becoming HIV-positive : Sociological approach of gay men’s experiences of HIVPerez, Mélanie 09 November 2017 (has links)
La thèse propose une analyse sociologique des expériences de la séropositivité au VIH des homosexuels masculins, à l’heure de la mise en indétectabilité biologique du virus dans leurs corps. La conduite d’une enquête longitudinale durant les deux premières années suivant le diagnostic médical mêlant essentiellement des entretiens biographiques répétés avec ces hommes, et des observations multi-situées au sein des différents espaces qu’ils fréquentent et traversent – les Services des Maladies Infectieuses et Tropicales des hôpitaux ; des associations liées au VIH-sida et/ou communautaires Lesbiennes, Gay, Bi et Transexuelles ; des espaces de sociabilités homosexuelles ; la sphère privée : amicale, familiale et liée au couple –, permet de saisir les formes plurielles d’appropriation de la séropositivité. Aussi, la notion de carrière permet d’analyser la façon dont les histoires individuelles de ces hommes s’articulent à l’expérience de l’institution VIH et à ses dispositifs, à la fois dans et hors les murs de l’hôpital. De la culpabilisation au rachat, en passant par la responsabilisation, à partir d’un même itinéraire moral se dessinent différents devenirs séropositifs, en fonction des ressources et dispositions sociales et morales des enquêtés. La thèse montre les processus de transformations subjectives qui s’opèrent chez ces hommes, travaillés par des enjeux moraux mouvants et divergents liés essentiellement à la responsabilisation homosexuelle, pour se racheter et/ou changer. La séropositivité au VIH fait l’objet d’une socialisation spécifique, marquée par un processus de disqualification. L’expérience de cette disqualification sociale, à la fois biologique et morale, où le corps est désormais subordonné à la surveillance et au pouvoir biomédical, vient aussi troubler les dispositions genrées. Dans ce cadre, les devenirs séropositifs sont le produit de l’articulation des socialisations à la séropositivité et de celles antérieures, notamment en termes de morale et de genre. Ils sont également liés à la façon dont ces hommes ont construit leur engagement puis leur carrière homosexuelle, participant à une recomposition des masculinités lors du processus de socialisation à la séropositivité. La thèse conduit in fine à un éclairage du fonctionnement de l’institution VIH en France, des caractéristiques de ses dispositifs, et des tenants normatifs et/ou moralisateurs des biotechnologies et de l’usage de la biochimie se généralisant dans la discipline des corps et la surveillance en santé publique. / The thesis proposes a sociological analysis of gay men’s experiences of HIV, in the time of biological undetectability of the virus in their bodies. The conduct of a longitudinal survey during the first two years following the medical diagnosis, which essentially involves repeated biographical interviews with these men, and multi-site observations within the different spaces they use and cross - the Infectious Diseases and Tropical hospitals; HIV / AIDS and/or LGBT NGOs; spaces of gay sociability; private sphere: friends, family and couple, allows us to grasp the plural forms of appropriation of their HIV status. The concept of career helps us to analyze how the individual stories of these men articulate with the experience of the HIV institution and its devices, both within and outside the walls of the hospital. From guilt to empowerment, through accountability, from the same moral itinerary emerge different HIV-positive outcomes, depending on the resources and social and moral dispositions of the respondents.The thesis shows the processes of subjective transformations that take place among these men, facing changing and divergent moral issues linked essentially to homosexual responsibility, to redeem themselves and / or change. HIV positivity is the subject of a specific socialization, marked by a disqualification process. The experience of this social disqualification, both biological and moral, where the body is now subordinated to biomedical surveillance and power, also disturbs the gendered dispositions. In this context, HIV-positive outcomes are the result of HIV socializations articulated to previous ones, in particular in terms of morality and gender. They are also linked to how these men built their commitment and then their homosexual career, participating in a redefinition of masculinities during the process of HIV socialization. The thesis eventually highlights the HIV institution works in France, the characteristics of its devices, as well as the normative and / or moralistic impacts of biotechnologies and use of biochemistry that have generalized in the discipline of bodies and public health surveillance.
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