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Géo-graphies en mouvements : pour une Ethnographie des savoirs géographiques à l’école élémentaire / Geo-graphies in movements : For an Ethnography of geographical knowledge in primary schoolBaudinault, Alexandra 08 December 2017 (has links)
Les savoirs géographiques à l’école élémentaire se façonnent selon une variation en trois temps : d’abord les pulsations du contemporain, rapides et changeantes, dont les programmes et les inquiétudes qu’ils suscitent sont la partie visible ; puis le temps de chaque enseignant, dans sa classe, avec ses élèves, porté par ses propres savoirs géographiques, ses spatialités et ses représentations sur ce qu’est, ce qu’a été et ce que pourrait / devrait être l’enseignement de la géo à l’école ; enfin il y a le temps « quasi immobile » d’une solide, lointaine, mais essentielle fondation qui répond aux besoins de chaque être humain de se situer spatialement pour habiter et être-au-monde. Ces trois temporalités se recouvrent et, telles des couches géologiques, sont mouvantes (faites de divergences et de convergences, de glissements, de fissures et de failles, d’affleurements). Elles coexistent donc tout en étant parfois dissonantes et dysfonctionnantes. Pourtant, dans les classes, à l’école élémentaire, tous les jours que compte l’année scolaire, on fait de la géo-graphie. C’est donc l’énigme de cette coexistence que cette thèse se propose de résoudre.Chacun des deux tomes (Positifs et Négatifs) est organisé en trois mouvements (trois livres et trois corpus) qui peuvent être lus de manière autonome. Mais c’est l’ensemble du dispositif, conçu comme un laboratoire, qui permet le dénouement de l’intrigue. Fondé sur une observation participante de deux années dans une classe de CM1, sur des entretiens et une enquête dans l’univers des blogs tenus par des enseignants, ce dispositif fut élaboré au fil du temps de la thèse et délimite les contours d’un espace de recherche en sciences sociales, hybridant l’histoire et l’épistémologie de la géographie, les méthodes de l’anthropologie tout en mobilisant des savoirs relevant de la géographie, de l’histoire, des arts graphiques et plastiques, de la littérature ou de la philosophie. Je montre ainsi qu’il est possible d’étudier des savoirs comme des processus et de ne pas penser ceux-ci comme des savoirs scolaires déjà-là, assignés, mais comme des savoirs mêlant des faire et des dire qui se déploient dans un ensemble de gestes, de mots, d’images et d’imaginaires, de routines et de techniques.En proposant une Ethnographie des savoirs géographiques à l’école, j’ai voulu construire une méthode de recherche qui s’écarte des travaux habituellement menés dans le champ de la didactique disciplinaire pour envisager une analyse différente sur les savoirs transmis et par conséquent aussi sur ce que ces derniers représentent pour la communauté des géographes. Segmenter en deux mots distincts le préfixe geo et le suffixe graphie et les relier par un tiret est ainsi une manière d’identifier, par un procédé graphique et sémantique, l’élémentaire contemporain de la géographie que je définis donc comme des géo-graphies élémentaires. / Geographical knowledge in primary school is shaped according to a variation in three stages : first, the pulsations of present time, fast-moving, whose school curricula and the concerns they have raised, are the visible part ; then the time of each primary school teacher, in his classroom, with his pupils, driven by his own geographical knowledge, his spatialities and his representations on what is, what was and what could / should be the teaching of Geo at primary school ; finally, there is the "almost motionless" time of a solid, ancient but essential foundation that responds to the needs of each human being to situate himself spatially to inhabit and be-in-the-world. These three temporalities overlap and, like geological layers, are shifting (made up of divergences and convergences, sliding, cracks and faults, outcrops). They therefore coexist while being dissonant and dysfunctional. However, in the classrooms, in primary school, every day that counts the school year, geography is done. It is therefore the enigma of this coexistence that this thesis proposes to solve. Each of the two volumes (Positives and Negatives) is organized in three movements (three books and three corpus) which can be read autonomously, but it is the whole device designed as a laboratory that allows the outcome of the plot. Material drawn from a participative observation in a Year-5 class (CM1) in Paris, interviews and a survey in the world of teacher blogs. This apparatus has been shaped and elaborated over time of the thesis and delimits the contours an area of social sciences research hybridizing the history and epistemology of geography, methods of anthropology, while mobilizing knowledge related to geography, history, graphic and plastic arts, literature or philosophy. I thus show that it is possible to study knowledge as a process and not to think of it as school knowledge already assigned to it, but as knowledge combining making and speeches that unfold in a whole gestures, words, images and imaginations, routines and techniques.By proposing an Ethnography of geographical knowledge at school, I wanted to build a research method that deviates from the work usually carried out in the field of didactic in order to suggest a different analysis on the knowledge passed and consequently also on what the latter represent for the community of geographers. By proposing to divide the geo prefix and the graphic suffix into two distinct words and to connect them by a dash, I identify by a graphical and semantic process the elementary contemporary of geography, which I thus define as elementary geo-graphies.
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