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Booms de ressources exogènes et développement manufacturier en Egypte: l'illusion du syndrome hollandaisDjoufelkit-Cottenet, Hélène 09 December 2003 (has links) (PDF)
L'objet de cette thèse est d'analyser l'impact des booms de ressources exogènes sur le développement manufacturier égyptien. L'intérêt que nous portons au secteur manufacturier vient du rôle central qu'il joue pour la croissance à long terme. Un recul inattendu, même temporaire, de ce secteur dans l'économie, peut, ceteris paribus, avoir une incidence sévère sur les perspectives de croissance si ce secteur en génère les sources. Le secteur manufacturier égyptien a connu un tel déclin entre le milieu des années 70 et le milieu des années 80. Pendant cette période précise, l'Égypte a connu également de nombreux chocs externes positifs, liés à l'essor soudain de quatre types de ressources exogènes : les revenus d'aide, pétroliers, du canal de Suez, et les remises de fonds des travailleurs égyptiens émigrés. La théorie économique nous offre une grille de lecture qui nous a semblé au départ particulièrement adaptée pour expliquer ce déclin manufacturier en Égypte : la théorie du syndrome hollandais. Celle-ci analyse l'impact macroéconomique des chocs externes positifs, et en arrive à la conclusion qu'ils engendrent, sous certaines hypothèses, une désindustrialisation. L'originalité de notre thèse réside dans le fait que nous avons réfuté la pertinence du mécanisme du syndrome hollandais pour expliquer le développement du secteur manufacturier égyptien, au profit du mécanisme de l'allocation des talents. Les booms en ressources favorisent l'émergence et le maintien d'un contexte politico-institutionnel favorable aux activités de recherche de rentes, qui deviennent plus lucratives que les activités productives, et qui drainent ainsi les « talents ». Dans ces conditions, il y a une contraction du secteur manufacturier, et un ralentissement du progrès technique, ce qui affecte négativement la croissance à long terme. L'incidence des booms sur le secteur manufacturier et partant sur l'économie égyptienne va donc bien au-delà d'un simple effet de syndrome hollandais, en affectant, outre l'allocation des ressources et la structure productive, les performances des différents secteurs, et notamment le taux de croissance du progrès technique dans le secteur manufacturier. Dans ce contexte, nous pensons qu'un boom de ressources exogènes peut avoir un impact négatif sur la croissance à long terme, même si au départ les sources de la croissance ne sont pas présentes dans le secteur manufacturier, en empêchant justement celles-ci d'apparaître.
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