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Magnificus dominus. Pouvoir, art et culture dans les seigneuries d’Italie centrale à la fin du Moyen Âge / Magnificus dominus. Power, Art and Culture in Urban Lordships (Central Italy, 14th-15th c.)Delzant, Jean-Baptiste 07 December 2013 (has links)
Aux XIVe et XVe siècles, la plupart des villes d’Italie centrale expérimente des gouvernements seigneuriaux. Camerino passe sous la domination des da Varano, Fabriano des Chiavelli et Foligno des Trinci. Ces familles obtiennent de la commune la reconnaissance de leur pouvoir et du pape d’importantes délégations d’autorité. À côté de ces piliers de leur légitimité, elles en construisent un troisième ne dépendant que d’elles-mêmes. Le pouvoir devient dynastique, il repose sur des qualités individuelles et familiales. Les seigneuries développent une véritable politique de communication. L’urbanisme, l’architecture, la peinture mais aussi la littérature sont les médias principaux qu’elles utilisent pour élaborer l’image de bons dirigeants. Cette dernière est d’abord étudiée, ici, à partir des peintures murales des résidences familiales. De telles réalisations ne sont pas le reflet déformé d’une domination, elles sont des actes de gouvernement qui contribuent au bien commun et à l’honneur de la ville. Elles sont encore un instrument de renommée et l’expression de vertus singulières, telle la magnificence, qui justifient le pouvoir personnel. La commande artistique place la famille dominante au cœur de l’histoire de la ville. Elle la situe dans la continuité des institutions communales dont elle reste dépendante. En ville et dans le contado, les images présentent également une hégémonie de plus en plus enracinée dans la succession dynastique et appuyée par une cour restreinte. Elles parviennent ainsi à faire cohabiter les légitimations contradictoires d’un pouvoir patrimonialisé mais présenté comme conforme aux traditions et aux intérêts de la communauté. / In the 14th and 15th centuries, most cities in Central Italy fell under the rule of powerful families. Camerino saw the rise of the Varanos, Fabriano of the Chiavellis, and Foligno of the Trincis. As communal authorities ended up acknowledging their power, the Popes also agreed to handing out to them significant delegations of their authority. While the two most important foundational aspects of their legitimacy laid there, these families were able to build on a third one that depended on themselves and on themselves alone. Their power became dynastic.Urban lords developed genuine communication policies. Town planning, architecture, commission of paintings as well as of literary works where the most useful tools in the building up of their image as good leaders. This study first explores this achievement by examining wall-paintings in family residences. Such works should be regarded as acts of government perceived as contributions to honor of the city. As instruments of fame, they also manifested singular virtues and thus justified the exercise of a personal power.Artistic commissions situated leading families at the heart of their city’s history. They created a sense of continuity with the urban authorities upon which the new rulers still depended. Images were meant to display an hegemony that came to be more and more deeply grounded in dynastic succession and that was supported by the gathering of a select court. While the different sources of legitimacy of such patrimonialised power may have been contradictory, images managed to accommodate these contradictions. They made new styles of ruling suitable to the claims of customs and to the communities’ self-interests.
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