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Les facteurs environnementaux associés à la réduction de l’utilisation des mesures de contrôle chez les patients atteints de troubles mentaux : une revue de la portée.Nabil, Samira 05 1900 (has links)
L’utilisation des mesures de contrôle pour la gestion des comportements violents constitue une préoccupation majeure pour les infirmières qui pratiquent dans les unités de soins de santé mentale adulte. Le recours à ces mesures engendre des conséquences physiques et des traumatismes psychologiques chez les patients et tout le personnel soignant. Par conséquent, la prévention et la réduction de leur utilisation deviennent une priorité. De par l’aspect multifactoriel de cette problématique, la connaissance des facteurs qui influencent l’utilisation de ces mesures est primordiale pour cibler les interventions qui permettent de les prévenir ou les réduire. Les facteurs reliés aux caractéristiques cliniques des patients et au personnel soignant sont bien décrits dans la littérature. Toutefois, les facteurs reliés à l’environnement du patient ne sont pas attribués à l’ensemble des dimensions qui le constituent. Ceci est dû à la rareté des modèles conceptuels qui donnent une représentation structurée et globale de cet environnement. L’absence de cette représentation laisse les facteurs associés à l’environnement circonscrits seulement dans sa dimension physique, alors que d’autres facteurs reliés à ses autres dimensions sont rapportés dans la littérature sans être définis comme des facteurs environnementaux. Le but de cette revue de la portée a donc été d’explorer l’étendue des connaissances et d’identifier les facteurs de l’environnement qui sont associés à l’utilisation des mesures de contrôle chez les patients atteints de troubles mentaux. Afin d'intégrer une représentation globale de l’environnement, le cadre de référence du modèle de l’environnement thérapeutique optimal a été retenu (Optimal healing environment, ETO) (Jonas et al. , 2014). Les étapes de la revue de la portée selon Peters et al. (2020) ont été suivis, ce qui a donné lieu à l'inclusion de 35 écrits. L’analyse thématique des données extraites a permis d'identifier deux dimensions, à savoir l’environnement interpersonnel et l’environnement externe du patient. L’environnement interpersonnel décrit le développement et le maintien d’une relation thérapeutique à travers l’amélioration des compétences de communication du personnel soignant, l’utilisation des stratégies de prévention de crise d’agressivité, l’implication du patient, le retour post-évènement d’isolement et/ou contention et le sentiment d’appartenance à la communauté de l’unité de soins. Il décrit également la création d’organisations thérapeutiques via l’exercice du leadership organisationnel, les initiatives d’améliorations de l’organisation des soins, et la gestion des ressources humaines et technologiques. Pour sa part, l’environnement externe décrit la conception architecturale et le design intérieur des unités de soins où le patient est hospitalisé. Finalement, on pourrait conclure que des trois dimensions de l’ETO qui ont été incluses dans ce travail, les dimensions de l’environnement interpersonnel et l’environnement externe sont les plus représentées dans la littérature des cinq dernières années. De plus, les interventions de prévention de crise d’agressivité et le leadership organisationnel se sont montrés des facteurs clés d'un environnement thérapeutique favorisant la réduction de l’utilisation des mesures de contrôle. / The use of coercive measures (seclusion and restraints) to manage violent behaviors is a major preoccupation for adult mental health nurses. The use of these measures results in physical consequences and psychological trauma for patients and all caregivers. Therefore, prevention and reduction of their use becomes a priority. Due to the multifactorial aspect of this problem, understanding of the factors influencing this measures use is essential in order to target interventions to reduce them. Factors related to the clinical characteristics of patients and caregivers are well described in the literature. However, factors related to the patient's environment are not attributed to all of its dimensions. This is due to the scarcity of conceptual models that provide a structured, global representation of this environment. The absence of such a representation leaves the factors associated with the environment circumscribed only within its physical dimension, while other factors related to its other dimensions are reported in the literature without being defined as environmental factors. The aim of this scope review was therefore to explore the extent of knowledge and identify the environmental factors associated with reduced use of coercive measures in patients with mental disorders. In order to incorporate a holistic representation of the environment, the framework of the Optimal healing environment (ETO) model was selected (Jonas et al., 2014). The scope review steps according to Peters et al. (2020) were followed, resulting in the inclusion of 35 literatures. Thematic analysis of the extracted data identified two dimensions, namely the patient's interpersonal environment and external environment. The interpersonal environment describes the development and maintenance of a therapeutic relationship through the improvement of caregivers' communication skills, the use of aggressive crisis prevention strategies, patient involvement, the post-event return from isolation and/or restraint, and the sense of belonging to the care community. It also describes the creation of therapeutic organizations through the exercise of organizational leadership, initiatives to improve the organization of care, and the management of human and technological resources. For its part, the external environment describes the architectural and interior design of the care units where the patient is hospitalized. Finally, we
may conclude that of the ETO three dimensions included in this work, interpersonal environment and external environment are the most represented in the literature of the last five years. In addition, aggression crisis prevention interventions and organizational leadership have been shown to be key factors in a therapeutic environment conducive to reducing the use of coercive measures.
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L'Asile de Hanwell sous l'autorité de John Conolly : un modèle utopique dans l'histoire de la psychiatrie anglaise (1839-1852) ? / Hanwell Asylum under the authority of John Conolly : a utopian model in the history of English psychiatry (1839-1852)?Dubois, Laurence 02 July 2016 (has links)
L’émergence de la psychiatrie comme discipline distincte de la médecine somatique, dans la première moitié du XIXe siècle, s’inscrit dans le cadre de la réforme de la législation sur les aliénés, qui conduit à la création de nouveaux asiles publics dédiés au traitement des malades mentaux en Angleterre, dont celui du Comté du Middlesex, à Hanwell, en 1831. L’Asile de Hanwell, situé près de Londres, est un asile pour aliénés indigents, qui fonctionne de manière complémentaire par rapport à des institutions telles que les workhouses – emblématiques de la nouvelle Loi sur les Pauvres de 1834 – dans la prise en charge d’individus qui sont dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins. Sous la direction du docteur John Conolly (1794-1866), qui, dès sa nomination à la direction médicale de l’établissement en 1839, met en place une politique de non-restraint (abandon des moyens de contention mécaniques) à une échelle jusqu’alors inédite, l’Asile de Hanwell est explicitement conçu comme un outil dont la fonction première est thérapeutique, dénué de toute intention punitive. L’influence que cet établissement exercera sur les institutions similaires en Angleterre dès les années 1840 contribue à l’optimisme thérapeutique quant au traitement des aliénés qui prévaut alors, et l’asile victorien, en dépit de ses imperfections, se veut un authentique refuge et un lieu de soins. La conception thérapeutique du Dr Conolly s’inscrit dans la continuité du traitement moral défini par le médecin français Philippe Pinel, mais s’inspire également des expériences menées à La Retraite (York), ou à l’asile de Lincoln. Cette thérapie innovante a la particularité de mettre l’accent sur la qualité de l’environnement et du mode de vie des patients, ainsi que sur les distractions diverses qui leur sont proposées : jeux, fêtes de Noël, kermesses, lecture, musique, sport et danse. La logique de soins qui s’applique alors, le moral management, repose sur une thérapie d’occupation. L’originalité de ce traitement sur le plan médical s’accompagne d’une dimension sociale, voire politique. En effet, loin de limiter ses ambitions au strict domaine médical, le Dr Conolly, connu pour son engagement en faveur de l’éducation populaire au sein de la Society for the Diffusion of Useful Knowledge, tout autant que pour son soutien au mouvement chartiste, mène un combat permanent, de 1839 à 1852, pour que les patients, hommes et femmes, aient accès à une instruction au sein de l’école de l’Asile, dont la création et le maintien sont loin de faire l’unanimité. Conolly envisage l’éducation comme un élément central, qui va bien au-delà d’une simple distraction pour les malades et représente un véritable outil d’insertion sociale et d’émancipation des classes populaires. Il rejoint en cela une conception owéniste de l’éducation, et l’école de l’Asile de Hanwell copie quasiment trait pour trait l’école de New Lanark telle qu’elle se présentait au début du XIXe siècle. Robert Owen (1771-1858) rend d’ailleurs visite à John Conolly dès sa nomination, au printemps 1839. Étudier l’expérience menée dans cet établissement emblématique sous l’autorité de John Conolly – non sans lien avec les expériences sociales menées par les owénistes – et l’influence que cette expérience a pu avoir par la suite dans le paysage psychiatrique victorien, permet d’analyser le non-restraint dans sa dimension thérapeutique, sociale et politique. L’Asile de Hanwell sera pendant près de trente ans une référence dans le traitement des aliénés, et servira de modèle à bon nombre d’institutions, particulièrement en Angleterre. L’influence de Hanwell s’estompera dans les années 1870, qui verront l’émergence de théories de l’hérédité peu compatibles avec le traitement moral. / The emergence of psychiatry as a separate discipline from general medicine, in the first half of the nineteenth century, was linked to the Lunacy Reform movement (County Asylums Acts) that led to the creation of new public asylums dedicated to the treatment of the mentally ill in England. The Middlesex County Asylum in Hanwell, built in 1831, was one of them. Hanwell Asylum, situated in the western suburbs of London, was a pauper lunatic asylum that operated as a complementary institution to the numerous workhouses – symbols of the New Poor Law of 1834 – taking care of people who were deemed unable to take care of themselves. As soon as he was appointed medical superintendent of the institution, in 1839, Dr John Conolly (1794-1866) implemented a whole new policy of non-restraint, applied on an unprecedented scale, and Hanwell Asylum under his leadership was explicitly and primarily intended to be a therapeutic tool, devoid of any punitive purpose. The influence of Hanwell on similar institutions, from the1840s onwards, contributed to the prevailing therapeutic optimism of the time, and Victorian asylums, despite their defects, were meant to be genuine places of refuge and care. Dr Conolly’s therapeutic methods were coherent with “moral treatment” as defined by French doctor Philippe Pinel, but were also based on previous experiences conducted at the York Retreat or Lincoln Asylum. One of the main features of this pioneering treatment was the special emphasis it placed on the high quality of the patients’ environment and way of life, as well as on the wide range of entertainment offered to them: games, Christmas parties, summer fêtes, reading sessions, music, sport and dancing. The approach favoured in terms of health care, a “moral management” approach, was grounded on the principles of occupational therapy. The originality of this treatment from a medical point of view was reinforced by its social and, indeed, political dimension. From 1839 to 1852, far from limiting his ambitions to a strictly medical field, Dr Conolly – well-known for his commitment to the cause of popular education, as a member of the Society for the Diffusion of Useful Knowledge, as well as for his support of the Chartist movement – actually kept on fighting for the right of male and female patients alike to receive proper instruction within the asylum school, which remained highly controversial and constantly threatened with closure. Conolly viewed education as a central element, going far beyond a mere distraction for the insane and truly constituting a tool for social insertion and a means of emancipation for the lower classes. His views on education were similar to the Owenite conception of education and the asylum school at Hanwell was a faithful replica of the New Lanark School at the beginning of the nineteenth century. Besides, Robert Owen (1771-1858) came to Hanwell Asylum and visited John Conolly soon after he was appointed superintendent there, during the spring of 1839. Studying the case of this emblematic institution and the experience carried out within its premises under John Conolly’s authority – an experience which may not be unrelated to Owenite social experimentation – and analysing the impact this experience may have had within the Victorian psychiatric landscape in the years that followed, is an invaluable way of understanding the non-restraint movement through its various dimensions: therapeutic, social and political. For nearly thirty years, Hanwell Asylum remained a benchmark in the treatment of the insane, and served as a model for many other institutions, particularly in England. Its influence began receding in the 1870s, with the emergence of theories of heredity that were hardly compatible with the tenets of moral management.
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