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Les Conventions patrimoniales de l'UNESCO à l'épreuve du respect des droits culturels des peuples autochtonesAlexandre, Caecilia 27 August 2024 (has links)
Les Conventions patrimoniales de l'UNESCO telles que la *Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel* de 1972 et *la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel* de 2003 sont les principaux instruments de droit international avec la *Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles* de 2005 qui visent la protection de la diversité culturelle. Cette dernière ne peut être pleinement satisfaite si les droits et libertés de ceux qui la portent ne sont pas respectés. Les droits culturels des communautés groupes et individus, et plus précisément leur droit de participer à la vie culturelle et leur droit à l'identité culturelle doivent ainsi être respectés par les Conventions patrimoniales dans le cadre de leur mise en œuvre. Nous nous intéresserons aux deux Conventions dédiées au patrimoine, à savoir, la *Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel* de 1972, la *Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel* de 2003. De nombreux éléments de la culture des peuples autochtones sont protégés et/ou sauvegardés par ces deux instruments. Certains sites du patrimoine mondial faisant l'objet de mesures de conservation sont utilisés par des peuples autochtones afin de perpétuer leurs pratiques culturelles. Certains rituels et savoir-faire autochtones figurent sur la liste représentative de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ces Conventions, malgré leurs champs d'application et leurs objectifs distincts, veillent ainsi, toutes deux, à la protection et la sauvegarde de la culture des peuples autochtones. Cependant, les droits culturels de ces derniers ne sont pas pleinement respectés au sein des initiatives, des mesures et des programmes mettant en œuvre ces deux traités. Aucun mécanisme juridique particulier adapté aux spécificités culturelles des peuples autochtones n'est aussi déployé en leur sein. Depuis 1994, le Comité des droits de l'homme établit que, dans le cas des peuples autochtones, la satisfaction de leurs droits culturels implique le droit au respect de leur mode de vie particulier qui est associé à l'utilisation des ressources naturelles. Ces droits sont également intrinsèquement reliés au droit à l'autodétermination comme l'affirme la *Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones* (2007) qui est considérée aujourd'hui comme l'instrument de référence en ce qui concerne les droits des peuples autochtones. À ce jour, malgré les efforts des États pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies de 2007, les mécanismes actuels développés dans le cadre de deux Conventions patrimoniales demeurent insuffisants puisqu'ils ne tiennent pas compte d'une approche intégrée de la nature et de la culture ni ne proposent de stratégies précises guidant les États parties à mettre en place un système de gouvernance plus inclusif en collaboration pleine et entière avec les peuples autochtones. Ces deux conditions sont pourtant fondamentales pour satisfaire les droits culturels des peuples autochtones. Dans cette perspective, en plus de démontrer les lacunes des mécanismes des Conventions patrimoniales, notre projet proposera des moyens juridiques incitant les États parties aux Conventions à éviter le piège de la dissociation des ressources naturelles et culturelles et à garantir une pleine participation des peuples autochtones sur les questions qui les concernent directement. / UNESCO's heritage Conventions, such as the 1972 *Convention concerning the Protection of the World Cultural and Natural Heritage* and the 2003 *Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage*, are the main international legal instruments, along with the 2005 *Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions* that aimed at protecting cultural diversity. Cultural diversity cannot be fully satisfied if the rights and freedoms of its bearers are not respected. The cultural rights of communities, groups and individuals, and more specifically their right to participate in cultural life and their right to cultural identity, must therefore be respected by the Heritage Conventions as part of their implementation. We will be focusing on the two Conventions dedicated to heritage: the 1972 *Convention concerning the Protection of the World Cultural and Natural Heritage*, and the 2003 *Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage*. Many elements of Indigenous Peoples' culture are protected and/or safeguarded by these two instruments. Some World Heritage sites subject to conservation measures are used by Indigenous Peoples to perpetuate their cultural practices. Some indigenous rituals and skills are included on the Representative List of the *Convention for the Safeguarding of the Intangible Cultural Heritage*. Despite their different scopes and objectives, these Conventions both aim to protect and safeguard the culture of Indigenous Peoples. However, the Indigenous Peoples' cultural rights are not fully respected in the initiatives, measures and programs implementing these two treaties. Nor are there any specific legal mechanisms adapted to their cultural specificities. Since 1994, the Human Rights Committee has established that, in the case of Indigenous Peoples, the satisfaction of their cultural rights implies the right to respect for their particular way of life, which is associated with the use of natural resources. These rights are also intrinsically linked to the right to self-determination, as affirmed by the *United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples* (2007), which is considered today to be the reference instrument with regard to the rights of Indigenous Peoples. To date, despite the efforts of States to implement the 2007 United Nations Declaration, the current mechanisms developed within the framework of two Heritage Conventions remain insufficient. They neither take into account an integrated approach to nature and culture, nor propose precise strategies to guide States Parties in setting up a more inclusive system of governance in full collaboration with indigenous peoples. Yet these two conditions are fundamental to satisfying the cultural rights of Indigenous Peoples. With this in mind, in addition to demonstrating the shortcomings of the mechanisms of the Heritage Conventions, our project will propose legal means to encourage States Parties to the Conventions to avoid the trap of dissociating natural and cultural resources, and to guarantee the full participation of Indigenous Peoples on issues that directly concern them.
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