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La création poétique dans le théâtre grec classique ou comment surprendre toujours dans un cadre traditionnel : l’exemple du mythe d’Œdipe dans la tragédie grecque / Poetic creation in classical Greek drama or how to create surprise within tradition : the example of the Oedipus myth in Greek tragedyLagrou, Sarah 18 June 2016 (has links)
Cette thèse de doctorat vise, à partir de l'exemple que constitue le traitement du mythe d'Œdipe par les trois dramaturges que sont Eschyle, Sophocle et Euripide, à comprendre comment les tragiques grecs, qui traitaient toujours des mêmes histoires, et suscitaient pourtant l'intérêt du public, ont su renouveler la création théâtrale, en parvenant à ne pas faire les mêmes pièces à partir des mêmes légendes. Certes, la matière mythique n'était pas figée en soi ; toutefois, comme la tragédie était un genre très codifié dans sa structure et relativement limité en termes d’effets visuels, c'est surtout sur le texte même que l'auteur pouvait intervenir, au prix d'un travail toujours renouvelé sur sa langue.C'est donc au texte même des tragédies que cette étude s'attache, texte qui est abordé selon une triple perspective, à la fois herméneutique, philologique et comparatiste, ce qui permet de comprendre non seulement les enjeux profonds de chacun d'eux, mais aussi les variations sur le mythe et les effets ainsi créés. Le corpus, restreint mais raisonnable (Les Sept contre Thèbes d'Eschyle, l'Œdipe Roi, l'Antigone et l'Œdipe à Colone de Sophocle, et les Phéniciennes d'Euripide), est analysé avec rigueur et aussi peu d'a priori que possible. Cette étude permet de mieux comprendre le fonctionnement de la tragédie, ainsi que la façon dont une poétique se renouvelait sans cesse et évoluait de la sorte, en explorant les possibilités que lui offrait sa langue et en travaillant sur les représentations et les contenus traditionnels dont le poète tragique héritait. Ce projet vise ainsi à mieux saisir les ressorts de la création poétique dans un contexte culturel qui permet d’appréhender au mieux les limites entre lesquelles elle est mise en œuvre ; il permettra également d'approfondir la compréhension d'une culture qui prenait plaisir à aller voir des pièces dont elle connaissait déjà la fin. / The aim of this PhD thesis, based on Aeschylus’, Sophocles’ and Euripides’ treatments of the Oedipus myth, is to understand how Greek tragic playwrights – who aroused the public interest while always dealing with the same stories – managed to reinvent theatre and write new plays out of the same myths. Admittedly, mythical material was not fixed, yet, tragedy was a genre which structure was highly codified, and quite limited in terms of visual effects. Thus, it was mainly within the text itself that authors could intervene by way of an ever-repeated work on their own language. Therefore, it is the texts of tragedies themselves which are the subject of this study, and which will be explored from three different perspectives; hermeneutic, philological and comparative. This not only allows for an understanding of the deeper issues each text tackles, but also of the variations on the myth and the effects they create. The corpus (Aeschylus' Seven against Thebes, Sophocles' Antigone, Œdipus Rex, Œdipus at Colonus, Euripides' Phoenician Women) – limited yet reasonable – will be analysed rigorously and with as little a priori as possible. What is proposed in this study is a better understanding of how the mechanics of tragedy worked, as well as of how part of a poetics could evolve through perpetual renewal, as tragic poets explored the possibilities of their language, worked on representations and traditional materials they had inherited. The aim of this study is to better grasp the means of poetic creation in a given cultural context so as to gain the best possible understanding of the limits within which it took place. It also allows for a deepened understanding of a culture in which people still enjoyed plays while already knowing how they would end.
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