1 |
Le "mime de la compréhension" dans les productions écrites d'étudiants. Analyse linguistique et transdisciplinaire - Approche didactiqueToungouz Névessignsky, Katia 24 June 2011 (has links)
Le mime de la compréhension est-il une erreur didactique ?
La question mérite d’être posée car il constitue une pratique très répandue chez les étudiants de première année.
Décrit à l’initiale par J. Leenhardt, le mime de la compréhension consiste en l’attitude scripturale du lecteur qui, perdu par rapport au référentiel du texte au sujet duquel il s’exprime, va « produire dans sa lecture ce qui a toutes les apparences d’un savoir, mais qui n’est en réalité n’en est pas » (Leenhardt 1988 : 74).
La transposition de ce concept issu de la sociologie de la littérature à la sphère de la didactique du français à l’université (effectuée par F. Boch et C. Frier) rend, en effet, très bien compte de l’étrange mixité des modalités de lecture-écriture descriptive et interprétative rencontrée dans les productions résumantes des étudiants de BA 1.
Plus concrètement, cette double modalité se traduit par un usage parcimonieux et souvent erroné des connecteurs logiques ainsi que par des listings de rappels en tous genres (descriptifs, littéraux, explicatifs…) mêlés à des interprétations au caractère amplificateur parfois sévère.
Ce dialogisme apparemment aberrant institué par un étudiant novice entre un texte scientifique et lui-même, et n’engendrant que la restitution d’une faible partie du texte source, doit-il être mis sur le compte d’une incompétence à résumer générique ou sur celui de besoins langagiers relatifs à son nouvel environnement discursif?
Les piètres résultats des productions résumantes des étudiants en début de module de méthodologie universitaire signent la nécessité d’un enseignement des règles de discursivité universitaire, comme en témoigne ensuite une régression notable du mime de la compréhension au terme des séances.
Certes, l’affaire est déjà entendue depuis longtemps chez les didacticiens : l’acculturation aux discours universitaires sert leur compréhension chez les étudiants qui bénéficient d’une telle intervention didactique.
Par ailleurs, pour que les étudiants développent une compétence scripturale disciplinaire, d’une part, l’enseignement des spécificités des discours universitaires doit être cumulé à des exercices de production écrite réguliers et, d’autre part, la correction doit, idéalement, être réalisée sous la supervision d’un enseignant invitant l’étudiant à réfléchir à l’erreur, à en trouver les causes et les moyens d’y remédier.
Là encore, le consensus est total : pour qu’elle lui soit « fertile », pour qu’elle lui soit « didactique », l’erreur doit être comprise en profondeur par son auteur, et ce, sans qu’elle lui soit présentée comme une « faute ».
Toutefois, au vu du caractère apparemment sévère du mime de la compréhension chez les primo-arrivants, il m’a semblé nécessaire de me pencher sur les origines de l’erreur et les bénéfices ultérieurs qu’elle pourrait apporter aux étudiants dans le cadre de leurs apprentissages.
S’il ne signe pas une insuffisance linguistique mais une façon « normale » d’appréhender un nouveau genre discursif, le mime de la compréhension constituerait-il un passage obligatoire dans les apprentissages de lecture-écriture d’une majorité d’étudiants ? Poser cette question, c’est corrélativement à cela, poser celle de la requalification ou de la disqualification de l’erreur du mime.
L’appréhension de cette problématique relative à la valeur heuristique de l’écrit de l’apprenant, s’inscrit, bien sûr, dans le cadre général de la question de l’articulation de la lecture et de l’écriture et, plus précisément, dans celui de l’analyse des pratiques scripturales des étudiants et de la prise en compte de leur potentiel afin d’élaborer les interventions didactiques adéquates à leur appropriation de la littéracie universitaire.
Or, si la didactique du français soutient depuis longtemps pareils questionnements et fournit au chercheur une littérature abondante à ces sujets, le mime de la compréhension ne peut que faire l’objet d’une disqualification chez les enseignants non-linguistes qui, souvent, continuent à y voir les signes d’une formation insuffisante en secondaire.
La disqualification de l’erreur a priori fait-elle rapidement se taire la modalité interprétative peut-être « euristique » des étudiants de première année pour que ne soit conservée que la descriptive qui renvoie, à l’extrême, au copier-coller ?
Les étudiants, lors de la rédaction de leurs travaux écrits, en seraient-ils, par la suite, dès lors réduits à ne plus pouvoir pratiquer que la compilation d’ « auteurs » reconnus ?
La réponse à ces questions est cruciale à l’heure où les institutions universitaires et supérieures non universitaires semblent sur le point de s’engager dans une lutte implacable contre le plagiat dont, selon une minorité peut-être fort voyante d’auto-proclamés « experts » en la matière, la pratique se généraliserait de « façon alarmante » au sein de la communauté étudiante.
Pour interroger la didacticité du mime de la compréhension, j’ai été amenée à convoquer un certain nombre de théories appartenant aux disciplines traditionnellement contributoires à la didactique du français.
J’ai ainsi pu décrire l’hybridité du phénomène tant au travers des concepts de la « littérature au second degré » que grâce aux éclairages de la biologie (Pasteur), de la psychologie génétique (Baudonnière), des théories de développementalistes comme Piaget et Guillaume ainsi que celles, incontournables, de L.Vygotsky.
J’ai pu faire la démonstration de la participation des listings des mimeurs à une opération phylogénétiquement éprouvée grâce aux travaux de J. Goody, de J. Calvet, de J-M. Adam et Ph. Hamont dont la synthèse m’a permis de mettre en évidence le caractère récurrent de la mise en liste aux différentes étapes de l’histoire de l’écriture. Les théories de M. Donald m’ont fourni le cadre théorique « naturaliste » le plus convaincant pour harmoniser l’ensemble des éléments relatifs à la justification phylogénétique de l’erreur.
En ce qui concerne les aspects sociolinguistiques et historiques du mime de la compréhension, c’est, entre autres, l’articulation des théories sur la littéracie (E. Bautier, Ch. Barré-de-Miniac, A. Delgéry etc.), de son histoire depuis ses origines et du concept d’ « insécurité scripturale généralisée » de M. Dabène qui m’a fourni les derniers éléments nécessaires à une justification complète et transdisciplinaire de l’erreur.
J’ai choisi d’étudier les conséquences de la disqualification du mime de la compréhension des étudiants au travers du repli dans un carcan scriptural qui les ferait pratiquer un copier-coller non référencé dans des proportions effrayantes, aux dires des « spécialistes du plagiat » alors que, dans les faits, les étudiants abusent des rappels littéraux, mais, dans la plupart des cas, dûment référencés.
|
2 |
Les effets du degré de familiarité avec le destinataire sur la cohérence des textes argumentatifs d'élèves de cinquième secondaireNavarrete, Carolina January 2005 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
|
3 |
Regard socioconstructiviste sur le développement de la compétence lexicomorphogrammique qui permet l’accord du verbe en nombre chez des élèves de la fin de l’ordre élémentaire dans le Sud-Ouest ontarienThibeault, Joël January 2017 (has links)
Se réclamant d’un cadre de réflexion socioconstructiviste, cette recherche explore le développement de la compétence lexicomorphogrammique qui sous-tend la mise en œuvre de l’accord du verbe en nombre chez huit élèves scolarisés à la fin du cours élémentaire dans le sud-ouest de l’Ontario, un contexte francophone minoritaire. Pour décrire le développement de la compétence ciblée, nous avons mobilisé un cadre théorique qui se base sur les travaux abordant l’apprentissage du français en langues première et seconde, et nous avons recouru à trois instruments, l’activité de complètement, la production écrite et l’entretien métagraphique, que nous avons utilisés à trois reprises, sur une période de 13 mois. Puis, pour mieux le comprendre, nous avons mis en relation le développement de ladite compétence avec un ensemble de facteurs qui sont susceptibles de l’influencer : des facteurs cognitivolangagiers (les capacités métasyntaxiques et métamorphologiques), socioaffectifs (la motivation en grammaire, les représentations sociales des langues) et socioéducatifs (les pratiques enseignantes).
Les résultats relatifs à la description de la compétence lexicomorphogrammique des élèves ont permis de mettre au jour une difficulté généralisée : le choix du radical pour les verbes irréguliers à haute fréquence. Qui plus est, nous avons pu faire émerger trois modalités développementales, celles-ci reposant sur la dimension morphogrammique de la compétence retenue. Le premier groupe de scripteurs, en début d’étude, présente une compétence opérationnelle, en ce sens qu’ils peuvent résoudre plusieurs des problèmes orthographiques grammaticaux que nous leur avons soumis, qu’ils s’investissent fréquemment dans une réflexion grammaticale féconde et qu’ils commettent des erreurs reflétant une certaine expertise orthographique. Au gré de l’étude, le profil de ces élèves n’évolue que peu. Le deuxième groupe de scripteurs fait montre, tout au long de la recherche, d’une compétence qui ne permet pas l’accord du verbe en nombre au pluriel, et ce, même lorsque l’environnement syntaxique dans lequel il apparait est relativement simple. La réflexion linguistique dans laquelle ils s’engagent montre d’ailleurs qu’ils ne se soucient pas de la quête d’un donneur d’accord et que, au début de l’étude, ils ne connaissent pas le graphème prototypique de la pluralité verbale. Le troisième groupe, quant à lui, présente une compétence lexicomorphogrammique similaire à celle des élèves du groupe 2 au commencement de la recherche, mais cette compétence, entre les deux dernières passations, affiche un développement tout à fait remarquable.
En décrivant certains des facteurs qui peuvent influer sur le développement de la compétence ciblée, nous avons également pu observer certaines tendances. Tout d’abord, les élèves détiendraient tous les capacités métasyntaxiques qui leur permettraient le repérage du donneur d’accord, bien que certains d’entre eux ne l’opèrent pas lors des entretiens métagraphiques. La motivation en grammaire, par ailleurs, semblerait étroitement associée à la compétence lexicomophogrammique sous-tendant l’accord verbal en nombre, alors que, pour ce qui est des représentations sociales des langues, un tel lien n’a pu se dégager, car tous nos participants ont construit des représentations positives vis-à-vis de la diversité linguistique et de l’apprentissage des langues. Enfin, notre étude montre que les pratiques enseignantes peuvent être particulièrement influentes dans le développement d’une compétence linguistique et que, pour cette raison, il est important d’encourager et de parfaire la formation, initiale et continue, en didactique de la grammaire.
|
4 |
Le Lecteur d'Afriques - Contribution à une didactique transculturelle de la lecture littéraireMazauric, Catherine 13 December 2004 (has links) (PDF)
On vise à établir, dans un contexte postcolonial et globalisé, les conditions d'une didactique renouvelée de la lecture littéraire en français langue seconde, étrangère et maternelle. La première partie, à partir d'une revue critique des notions de culture(s) et d'identité, s'interroge sur les frontières, passages et traversées de la francophonie littéraire, principalement africaine, et débouche sur la dynamique transculturelle des écritures africaines contemporaines. La seconde partie aborde les effets de cette dynamique dans le cadre didactique, et met en question l'approche interculturelle au profit de parcours basés sur les processus transculturels accomplis à travers la lecture. La troisième partie propose des exemples détaillés de dispositifs plaçant les processus de négociation identitaire et d'accommodation intersubjective des lecteurs au cœur de la démarche didactique.
|
5 |
Formation à l’accompagnement d’activités d’écriture disciplinaire : l’influence du rapport à l’écrit sur la réception d’une proposition d’ajustement de pratique d’enseignementLampron, Roselyne January 2014 (has links)
Cette recherche porte sur l’influence du rapport à l’écrit d’enseignants du collégial – plus particulièrement de leurs conceptions au sujet de l’enseignement et de l’apprentissage de l’écriture – sur la réception d’une proposition d’ajustement de pratique d’enseignement dans le cadre d’une journée de formation. Une analyse qualitative a été menée sur les données collectées à partir d’entretiens individuels semi-dirigés. Le modèle théorique de Gregoire (2003), le Cognitive-Affective Model of Conceptual Change, et la notion de rapport à l’écrit élaborée par Chartrand et Blaser (2008) ont guidé notre travail d’analyse. Les résultats montrent notamment que la dynamique singulière du rapport à l’écrit des enseignants (non spécialistes de l’écrit) peut influencer la façon dont ils reçoivent une proposition d’ajustement de pratique d’enseignement. Ils montrent également qu’une première journée de formation portant sur le thème de l’accompagnement des activités d’écriture disciplinaire peut amener les enseignants à prendre conscience de leur rôle à cet égard.
|
6 |
La qualité du français oral d'étudiants en formation initiale des maîtres regard sur les grilles d'observationCaron, Annabelle January 2012 (has links)
Alors que la didactique du français oral a pris un essor fulgurant au Québec depuis les années 1990, les recherches actuelles n'ont que trop peu effleuré les modalités d'évaluation de la qualité du français oral des futurs enseignants. En effet, ce thème incontournable dans le cadre de la formation des futurs maîtres souffre d'une méconnaissance des diverses modalités d'évaluation de sa qualité par les formateurs universitaires. Le lien entre formation des futurs enseignants et identification de leurs besoins et de leurs difficultés est indéniable. Dans ce contexte, nous avons interrogé les qualités métrologiques de deux grilles d'observation de l'oral : Gervais, Laurier et Paret (1994) ainsi que Préfontaine, Lebrun et Nachbauer (1998). Nous les avons soumises à 10 experts-évaluateurs qui oeuvrent en formation des maîtres et qui ont un lien avec l'évaluation de la qualité du français oral des futurs enseignants.
|
7 |
Expérimentation de l'apprentissage par problèmes (APP) en formation initiale pour développer les compétences professionnelles des enseignants au primaireFortier, Lisa January 2011 (has links)
Ce mémoire fait état d'un changement de pratique dans la manière de former les futurs enseignants au primaire. Il permet de se familiariser avec l'apprentissage par problèmes (APP) et de comprendre l'intérêt d'utiliser cette méthode d'apprentissage dans une visée de professionnalisation des enseignants (Béchard, 2001, Iglesias, 2002, Lessard, 2005, Galand et Frenay, 2005). S'appuyant sur une méthodologie de recherche-intervention, notre démarche s'est inscrite dans une approche descriptive et compréhensive. Ainsi, cette étude nous a permis d'expérimenter l'APP dans un cours de didactique du français du programme de BEPP de l'Université de Sherbrooke, pour ensuite exposer les difficultés rencontrées et les bénéfices perçus par les étudiants en lien avec l'utilisation de l'APP, particulièrement en ce qui a trait au développement des compétences professionnelles. Les résultats obtenus semblent très prometteurs quant à l'atteinte des objectifs visés.
|
8 |
Repenser la grammaire de phrase : les apports de la "Role and Reference Grammar" à l'enseignement de la langueTrajcev, Sonia 07 May 2010 (has links) (PDF)
Le thème général de cette recherche est l'enseignement grammatical dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Ce travail s'inscrit dans le cadre du projet AMICAL (Architecture Multi-agents Interactive Compagnon pour l'Apprentissage de la Lecture), auquel participent linguistes et informaticiens. L'objectif de notre étude est d'analyser dans quelle mesure des travaux théoriques actuels en linguistique pourraient permettre de déterminer les connaissances sur la phrase à utiliser dans le cadre de l'enseignement grammatical à partir du début de l'apprentissage de la lecture. Pour atteindre cet objectif, nous observons l'évolution du concept de phrase en grammaire et en linguistique, puis nous examinons l'enseignement grammatical à l'école élémentaire. Ces observations nous conduisent à déterminer deux problèmes : la phrase est une unité difficile à définir et la grammaire scolaire telle qu'elle existe est sans cesse remise en cause, à la fois par les linguistes et par les didacticiens. Après avoir mis en évidence les problèmes scientifiques que l'on rencontre dans le discours grammatical scolaire, nous présentons une théorie linguistique - la Role and Reference Grammar - qui nous semble à même de répondre à nos besoins d'enseignement en nous fournissant des savoirs de référence (structure logique des prédicats, structure syntaxique stratifiée de la phrase, rôle des opérateurs, etc.) qui peuvent être utilisés dans l'objectif d'un enseignement grammatical visant la maîtrise de la communication verbale par la compréhension des liens entre sens et forme. C'est l'interaction entre ces deux éléments qui nous semble constituer le coeur de l'apprentissage grammatical. Enfin, à partir des éléments que nous fournissent les recherches en psychologie cognitive et la théorie à laquelle nous avons choisi de nous référer, nous proposons une organisation de la grammaire de phrase et explicitons les points théoriques qui nous semblent à même de constituer des objets à enseigner.
|
9 |
Penser / Enseigner la littérature comme un art, vol. 1 "Synthèse des publications"; vol. 2 "Questions et perspectives"Chabanne, Jean-Charles 03 December 2005 (has links) (PDF)
Ce dossier a été présenté pour l'Habilitation à Diriger des Recherches. Il comporte deux parties. Dans la première, le candidat analyse son parcours de chercheur dans les domaines de la littérature française du XXe siècle (R. Queneau), et des approches littéraires et linguistiques de l'humour, comme une ouverture aux questions d'épistémologie de la littérature développée dans cette seconde partie. Celle-ci, intitulée " Questions et perspectives en didactique de la littérature : Penser/enseigner la littérature comme un art ", présente un état des lieux de la recherche en didactique de la littérature, et présente quelques chantiers en développement dans ce champ, au croisement des problématiques de la théorie littéraire, de l'analyse du travail enseignant et d'une réflexion transdisciplinaire autour de la notion d' " expérience esthétique ".
|
10 |
Analyse du discours métalinguistique des enseignants de français comme révélateur de leur conceptualisation des notions linguistiques enseignéesPerrault, Mylène January 2006 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
|
Page generated in 0.0222 seconds