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Instaurer des données, instaurer des publics : une enquête sociologique dans les coulisses de l'open data / Instantiate data, instantiate publics : a sociological inquiry in the backrooms of open dataGoeta, Samuel 08 September 2016 (has links)
Alors que plus de cinquante pays dans le monde ont entrepris une démarche d’ouverture des données publiques, la thèse enquête sur l’émergence et la mise en oeuvre des politiques d’open data. Elle repose sur l’analyse de sources publiques et sur une enquête ethnographique conduite dans sept collectivités locales et institutions françaises. Revenant sur six moments de définition de grands « principes » de l’open data et leur traduction en politique publique par une institution française, Etalab, ce travail montre comment la catégorisation par l’open data a porté l’attention sur les données, en particulier sous leur forme « brute », considérées comme une ressource inexploitée, le « nouveau pétrole » gisant sous les organisations. L’enquête montre que le processus de l’ouverture débute généralement par une phase d’identification marquée par des explorations progressives et incertaines. Elle permet de comprendre que l’identification constitue un geste d’instauration qui transforme progressivement les fichiers de gestion de l’administration en données. Leur mise en circulation provoque des frictions : pour sortir des réseaux sociotechniques de l’organisation, les données doivent généralement passer à travers des circuits de validation et des chaînes de traitement. Par ailleurs, les données doivent souvent subir d’importantes transformations avant leur ouverture pour devenir intelligibles à la fois par les machines et par les humains. Cette thèse montre enfin que l’instauration concerne aussi les publics dont il est attendu qu’ils visualisent, inspectent et exploitent les données ouvertes. L’instauration des publics par des instruments très divers constitue un autre pan du travail invisible des politiques d’open data. Il ressort enfin de cette thèse que l’obligation à l’ouverture des données publiques, une suite possible des politiques d’open data, pose de manière saillante une question fondamentale « qu’est-ce qu’une donnée ? » Plutôt que de réduire la donnée à une catégorie relative, qui s’appliquerait à toutes sortes de matériaux informationnels, les cas étudiés montrent qu’elle est généralement attribuée dès lors que les données sont le point de départ de réseauxsociotechniques dédiés à leur circulation, leur exploitation et leur mise en visibilité. / As more than fifty countries have launched an open data policy, this doctoral dissertation investigates on the emergence and implementation of such policies. It is based on the analysis of public sources and an ethnographic inquiry conducted in seven French local authorities and institutions. By retracing six moments of definitions of the “open data principles” and their implementation by a French institution, Etalab, this work shows how open data has brought attention to data, particularly in their raw form, considered as an untapped resource, the “new oil” lying under the organisations. The inquiry shows that the process of opening generally begins by a phase of identification marked by progressive and uncertain explorations. It allows to understand that data are progressively instantiated from management files into data. Their circulation provoke frictions: to leave the sociotechnical network of organisations, data generally go through validation circuits and chains of treatment. Besides, data must often undergo important treatments before their opening in order to become intelligible by machines as well as humans. This thesis shows eventually that data publics are also instantiated as they are expected to visualize, inspect and process the data. Data publics are instantiated through various tools, which compose another area of the invisible work of open data projects. Finally, it appears from this work that the possible legal requirement to open data asks a fundamental question, “what is data?” Instead of reducing data to a relational category, which would apply to any informational material, studied cases show that they generally are applied when data are a starting point of sociotechnical networks dedicated to their circulation, their exploitation and their visibility.
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