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L'intégration économique internationale de la Colombie (1990-2010) : une approche en termes d'économie politique internationale / The international economic integration of Colombia : an international political economy approach

Danna Buitrago, Jenny Paola 12 October 2012 (has links)
L’ouverture de l’économie colombienne, décidée en 1990, fut présentée comme un promoteur de croissance et développement sur la base des exportations (et des Investissements Directs Etrangers). Cette thèse soutient que l’ouverture n’a pas été décidée afin de favoriser la croissance et le développement et que ces deux phénomènes n’ont pas été à la hauteur de ce qui était anticipé. Ce résultat est fondé sur une analyse en termes d’Economie Politique Internationale : les relations de pouvoir peuvent être utiles pour répondre à des questions d’ordre économique. Le premier chapitre montre que les caractéristiques structurelles de l’économie colombienne rendaient son ouverture impropre à générer croissance et développement sur la base des exportations. Cette proposition s’appuie sur l’analyse de la compétitivité sectorielle et des carences institutionnelles de l’économie colombienne, ainsi que sur l’accroissement potentiel des inégalités spatiales de développement suite à l’ouverture. Le deuxième chapitre s’attache alors à mettre en évidence que l’ouverture répond à des objectifs propres aux Etats-Unis. Ces objectifs sont à dominante économique (typiquement la création des débouchés extérieurs et l’accès à des matières premières) ou politique (lutte contre les guérillas d’inspiration communiste dans le cadre de la politique étrangère américaine). Le deuxième chapitre expose une série des moyens à la disposition des Etats-Unis afin d’obtenir l’ouverture du gouvernement colombien de l’époque. Ces moyens vont de la coercition (par exemple la menace de sanction) à la légitimation (favoriser l’élection d’un gouvernement pro-ouverture). Le troisième chapitre montre que l’ouverture n’a pas instauré un régime de croissance fondé sur les exportations. Au contraire, elle a instauré un régime instable fondé sur une dynamique spéculative sur les actifs immobiliers à partir des flux de capitaux étrangers venant nourrir l’achat de ces actifs à crédit. Lorsque ces capitaux finissent tôt ou tard par manquer, de tels achats sont pénalisés et viennent interrompre la dynamique. Celle-ci ne peut plus tirer la croissance via des effets d’entrainement du secteur de la construction sur le reste de l’économie. Mais pris au piège de la relation de pouvoir exercée par les Etats-Unis, le gouvernement colombien n’a pas cherché à stabiliser la conjoncture. Il a dû privilégier les dépenses en équipement militaire américain pour lutter contre les guérillas colombiennes. L’intensification subséquente du conflit armé a accentué la violence au sein du territoire. Il en résulta la destruction d’infrastructures, ainsi qu’une migration de travailleurs qualifiés. La récession en a été d’autant plus accentuée. Ainsi l’ouverture débouche-t-elle sur la pire crise économique du XXème siècle en Colombie, avec une récession de -5% en 1999. Le quatrième chapitre enquête sur les changements des structures de production et d’échange suite à l’ouverture, pour ainsi montrer que ces changements n’ont que peu favorisé le développement. La Colombie tend à négliger sa spécialisation internationale historique dans le café et la plupart des cultures transitoires (blé, riz, orge, sorgo, coton, etc.) pour privilégier d’autres cultures dont les effets positifs sur le développement sont moindres. Bien que les hydrocarbures et d’autres matières brutes bénéficient d’un certain potentiel d’exportation, le développement des territoires où l’extraction a lieu reste faible. Se pose en outre un problème de soutenabilité de l’extraction. Enfin, si l’industrie manufacturière a pu croitre au rythme du régime de croissance, elle le doit à la protection dont elle bénéficie encore dans le cadre du traitement différentiel des pays en développement à l’Organisation Mondiale du Commerce et moins aux opportunités d’exportation données par l’ouverture. Le jour où ce traitement sera diminué voire supprimé, toute une partie de l’économie colombienne est menacée. / The opening of the Colombian economy, decided in 1990, was supposed to promote a new model of growth and development based on exports (and Foreign Direct Investment). This dissertation argues that the opening was not made in order to promote growth and development, and that these two phenomena did not live up to what was expected. This result is based on an International Political Economy approach: taking into account power relationships may give a better explanation of economic phenomena. The first chapter shows that the structural characteristics of the Colombian economy made its opening unable to generate growth and development. This assertion is based on the analysis of the lack of competitiveness and of the institutional flaws of the Colombian economy, as well as on the potential increase in the spatial inequalities of development resulting from the opening. The second chapter thus highlights that the opening aimed at achieving some objectives peculiar to the United States. These objectives are made of economic considerations (typically the access to foreign markets and to raw materials) as well as political ones (dealing with the threats caused by Marxist guerrilla groups within the framework of the American foreign policy). This second chapter explains a series of means at the disposal of the United States to obtain the opening. These means go from coercion (such as sanction threats) to legitimation (to give rise to a Colombian pro-opening government). The third chapter shows that the opening did not lead to an export-led growth. On the contrary, it led to an unstable growth regime. The latter is based on the foreign capital flows. The latter feed the purchase of real estate assets by credit. The housing sector is thus stimulated, which in turn stimulates other economic activities, within the framework of spill-over effects. However, when foreign capital flows lack, real-estate asset purchases are penalized, thus preventing the expansion of the housing sector and eventually of aggregate production itself (spill-over effects no longer work). However, given the power relationship exercised by the United States, the Colombian government had to purchase American military equipment massively, in order to fight against the Colombian guerrillas. By doing so, the economic policy could not stabilize the economy at that time. Besides, the subsequent intensification of the conflict increased the violence within the Colombian territory, thus leading to the migration of skilled workers and to the destruction of infrastructures. The recession had thus been exacerbated. This scenario occurred a few years after 1990, resulting in the worst economic crisis of the 20th century in Colombia with a -5 % recession in 1999. The fourth chapter questions the changes followed by the production and exchange structures because of the opening, to show that these changes did not really contribute to development. Colombia tends to neglect its historic international specialization in coffee and other cultures like wheat, rice, barley, sorghum or cotton, to privilege other cultures whose positive effects on development are lower. As regards the industries of extraction of raw materials (in particular hydrocarbons), they are oriented toward exportation but they promote few development. In addition, the Colombian productive system may lack of this type of input in the future. Finally, if the manufacturing industry was able to increase at the rate of the growth regime, it owes it to the protection still remaining with the differential treatment for developing countries in the World Trade Organization, and less to the export opportunities given by the opening. When this treatment will be eliminated or at least decreased, a whole part of the Colombian economy will be threatened.
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L'intégration économique internationale de la Colombie (1990-2010) : une approche en termes d'économie politique internationale

Danna Buitrago, Jenny Paola 12 October 2012 (has links) (PDF)
L'ouverture de l'économie colombienne, décidée en 1990, fut présentée comme un promoteur de croissance et développement sur la base des exportations (et des Investissements Directs Etrangers). Cette thèse soutient que l'ouverture n'a pas été décidée afin de favoriser la croissance et le développement et que ces deux phénomènes n'ont pas été à la hauteur de ce qui était anticipé. Ce résultat est fondé sur une analyse en termes d'Economie Politique Internationale : les relations de pouvoir peuvent être utiles pour répondre à des questions d'ordre économique. Le premier chapitre montre que les caractéristiques structurelles de l'économie colombienne rendaient son ouverture impropre à générer croissance et développement sur la base des exportations. Cette proposition s'appuie sur l'analyse de la compétitivité sectorielle et des carences institutionnelles de l'économie colombienne, ainsi que sur l'accroissement potentiel des inégalités spatiales de développement suite à l'ouverture. Le deuxième chapitre s'attache alors à mettre en évidence que l'ouverture répond à des objectifs propres aux Etats-Unis. Ces objectifs sont à dominante économique (typiquement la création des débouchés extérieurs et l'accès à des matières premières) ou politique (lutte contre les guérillas d'inspiration communiste dans le cadre de la politique étrangère américaine). Le deuxième chapitre expose une série des moyens à la disposition des Etats-Unis afin d'obtenir l'ouverture du gouvernement colombien de l'époque. Ces moyens vont de la coercition (par exemple la menace de sanction) à la légitimation (favoriser l'élection d'un gouvernement pro-ouverture). Le troisième chapitre montre que l'ouverture n'a pas instauré un régime de croissance fondé sur les exportations. Au contraire, elle a instauré un régime instable fondé sur une dynamique spéculative sur les actifs immobiliers à partir des flux de capitaux étrangers venant nourrir l'achat de ces actifs à crédit. Lorsque ces capitaux finissent tôt ou tard par manquer, de tels achats sont pénalisés et viennent interrompre la dynamique. Celle-ci ne peut plus tirer la croissance via des effets d'entrainement du secteur de la construction sur le reste de l'économie. Mais pris au piège de la relation de pouvoir exercée par les Etats-Unis, le gouvernement colombien n'a pas cherché à stabiliser la conjoncture. Il a dû privilégier les dépenses en équipement militaire américain pour lutter contre les guérillas colombiennes. L'intensification subséquente du conflit armé a accentué la violence au sein du territoire. Il en résulta la destruction d'infrastructures, ainsi qu'une migration de travailleurs qualifiés. La récession en a été d'autant plus accentuée. Ainsi l'ouverture débouche-t-elle sur la pire crise économique du XXème siècle en Colombie, avec une récession de -5% en 1999. Le quatrième chapitre enquête sur les changements des structures de production et d'échange suite à l'ouverture, pour ainsi montrer que ces changements n'ont que peu favorisé le développement. La Colombie tend à négliger sa spécialisation internationale historique dans le café et la plupart des cultures transitoires (blé, riz, orge, sorgo, coton, etc.) pour privilégier d'autres cultures dont les effets positifs sur le développement sont moindres. Bien que les hydrocarbures et d'autres matières brutes bénéficient d'un certain potentiel d'exportation, le développement des territoires où l'extraction a lieu reste faible. Se pose en outre un problème de soutenabilité de l'extraction. Enfin, si l'industrie manufacturière a pu croitre au rythme du régime de croissance, elle le doit à la protection dont elle bénéficie encore dans le cadre du traitement différentiel des pays en développement à l'Organisation Mondiale du Commerce et moins aux opportunités d'exportation données par l'ouverture. Le jour où ce traitement sera diminué voire supprimé, toute une partie de l'économie colombienne est menacée.
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La Doctrine de la Gouvernance et l'Agenda des Institutions Multilatérales dans les Pays en Développement: une Approche d'Economie Politique Internationale

Diarra, Gaoussou 12 November 2012 (has links) (PDF)
Cette thèse transdisciplinaire en économie et science politique étudie les divers aspects de la doctrine de la gouvernance dans les agendas des institutions et organisations internationales (OIs). Comment des OIs censées être politiquement neutres parviennentelles à promouvoir une approche politique de la " bonne " gouvernance ? Dans quelle mesure la structure des agendas de ces OIs permet- elle d'expliquer la relative sous-performance des reformes de gouvernance entreprises au cours de ces trois dernières décennies dans les pays en développement ? Ces interrogations ont motivé le choix du thème de cette thèse ainsi que l'utilisation d'un cadre transdisciplinaire, notamment celui de l'Economie Politique Internationale qui permet de mieux comprendre les interactions entre les facteurs économiques et politiques au delà des frontières étatiques. Dans un tel cadre, d'une part les OIs comptent parmi les multiples acteurs importants de la scène internationale et d'autre part leurs agendas sur la promotion de la doctrine de bonne gouvernance peuvent être examinés à travers le prisme du débat sur la relativité ou l'universalisme des règles et normes. Ainsi, cette thèse défend l'idée selon laquelle une bonne connaissance de l'économie politique sous-jacente au développement international ainsi que la sociologie politique de ces OIs est nécessaire pour expliquer l'étendue et les performances des reformes de bonnes gouvernance dans les pays en développement. La première partie de cette thèse mobilise deux chapitres pour analyser la doctrine de la gouvernance dans sa genèse, conceptualisation, diffusion et appropriation dans la communauté du développement international. Le chapitre 1 montre que les approches contemporaines de la gouvernance peuvent être dérivées des conceptions des philosophes de l'Antiquité, de la Renaissance et des Lumières à propos du pouvoir, de la légitimité, de l'exercice de l'autorité et, dans une moindre mesure, de l'allocation efficiente des ressources économiques. Néanmoins, les approches modernes de la gouvernance rompent avec ces traditions en prenant en compte l'hybridité, l'hétérogénéité et la multiplicité des acteurs et des centres de décisions. Ce chapitre 2 propose également une conceptualisation de la gouvernance à travers une caractérisation de ses dimensions transdisciplinaires plutôt que d'opter pour une approche visant à trouver une définition universelle à la notion de gouvernance. Cela conduit aussi à discuter des principales critiques adressées à la doctrine de la gouvernance en ce qui concerne leurs conséquences pour les pays en développement. Le chapitre 2 apporte sa contribution au débat sur la diffusion des idées et normes dans la sphère des politiques de développement en prenant l'exemple de la Banque Mondiale à travers son agenda sur les normes de gouvernance. Ce chapitre montre que la Banque Mondiale a eu différents comportements vis-à-vis de la doctrine de la gouvernance, en évoluant d'une approche économique vers une approche sociopolitique dans une optique néolibérale. Ce chapitre offre aussi, à travers une approche bibliométrique, une évaluation du pouvoir d'influence de la Banque Mondiale dans le domaine de la diffusion internationale des normes de gouvernance. A ce propos, la Banque Mondiale est devenue une véritable banque du savoir grâce à ces activités de recherche, de production et diffusion des données sur la gouvernance. En outre, le chapitre montre que la combinaison du pouvoir d'influence et d'injonction de la Banque Mondiale lui a permis d'utiliser ses indicateurs de gouvernance comme un moyen d'influence de sa politique d'aide au développement de même que celles des autres principaux donneurs. A travers deux chapitres, la seconde partie de cette thèse effectue une investigation dans les dimensions sociales et environnementales de la gouvernance dans une perspective de développement durable dans les pays en développement. Ainsi, le chapitre 3, qui examine les politiques de gouvernance sociale des institutions multilatérales, montre que l'arbitrage entre l'équité et l'efficacité de l'aide a conduit à l'émergence de l'approche de " bonne " gouvernance. Cette bonne gouvernance s'inscrit donc dans la délégation de l'aide aux OIs comme un moyen de résoudre le dilemme du Samaritain. Par ailleurs, nos estimations économétriques, visant à saisir les effets de l'aide multilatérale sur les inégalités de revenu et la protection sociale dans les pays en développement, aboutissent à des résultats mitigés qui montrent des effets bénéfiques uniquement dans les pays ayant une bonne qualité institutionnelle. Enfin le chapitre 4 propose un modèle de principal-agent illustrant des interactions d'économie politique entre l'offre et la demande de bonne gouvernance dans le cas du civisme environnemental, de la corruption et de la déforestation dans les pays en développement. Ce chapitre suggère aux OIs une meilleure prise en compte de la demande de bonne gouvernance par l'entremise d'une promotion du civisme des parties prenantes et d'une redevabilité des gouvernements. En effet, il ressort que le civisme environnemental pourrait être un substitut d'une faible efficacité judiciaire et un complément d'une forte efficacité judiciaire en matière de lutte contre la déforestation. Enfin, les estimations économétriques de ce dernier chapitre montrent que l'aide multilatérale, destinée au secteur forestier, est plus efficace dans la réduction de la déforestation dans les pays ayant à la fois un meilleur civisme environnemental et un état de droit.

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