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De l'ethos « préalable » à l'ethos « discursif » : la construction de la figure du polémiste catholique dans les ouvrages de Florimond de Raemond (1540?-1601) / From the « Prior ethos » to « the discursive » one : the elaboration of the catholic polemist persona in Florimond de Raemon's work (1540?-1601)Plaut, Aurélie 19 November 2009 (has links)
Florimond de Raemond (1540 ?-1601) est une figure majeure de l'intelligentsia bordelaise. Successeur de Michel de Montaigne au Parlement de Bordeaux, il participe activement aux conflits religieux qui déchirent le royaume durant la seconde moitié du XVIe siècle. Si la postérité a retenu de lui l'image d'un parlementaire intransigeant, ultra-catholique et peu tolérant, c'est parce que durant toute sa vie, Raemond ne cesse de combattre le protestantisme. La lutte qu'il mène pour la religion catholique romaine par la rédaction des arrêts et des lois se voit complétée en 1587 par un autre engagement, celui de « l'entrée en polémique ». Raemond change alors de visage et devient un parlementaire-controversiste dont les ouvrages connaissent un succès certain. Ces deux « occupations » ne sauraient être séparées. En effet, Raemond conçoit le glaive et la plume comme deux éléments symbiotiques, deux armes au service d'une seule et même cause. C'est pourquoi, les ouvrages de Florimond de Raemond ne peuvent être étudiés en tant que tels mais doivent être envisagés comme l'élément central d'une stratégie au service de l'édification d'un « moi » social. La vie de Raemond, telle que nous avons pu la reconstituer, n'est qu'une longue suite d'événements confirmant une volonté d'appartenir à un certain « réseau » d'érudits. Son « moi » social - autrement nommé l'habitus chez Pierre Bourdieu, l'ethos « préalable » chez Ruth Amossy ou l'ethos « pré-discursif » chez Dominique Maingueneau - est donc le résultat d'un désir personnel entraînant des choix de vie. Qu'il s'agisse de son milieu familial et de sa jeunesse, de ses mariages, de son attachement à sa province d'origine, de ses amitiés littéraires et politiques, de la manière dont il acquiert progressivement l'un des plus beaux hôtels particuliers de la ville offrant au public un véritable musée d'antiques, tout pousse à croire que rien n'est dû au hasard mais bien plus à une volonté consciente d'autopromotion. / Forimond de Raemond (1540 ?-1601) was a major figure in the intelligentsia of Bordeaux. The successor to Michel de Montaigne in the Parliament of Bordeaux, he participated actively in the religious conflicts which tore the realm apart during the second half of the sixteenth century. If posterity has retained of him the image of an intransigent parliamentarian, ultra-Catholic and far from tolerant, that is because throughout his life Raemond never ceased to combat Protestantism. The struggle that he waged on behalf of the Roman Catholic religion by drawing up decrees and laws found fulfilment in 1587 in another form of engagement, namely his “entry into polemics”. Raemond then altered his aspect and became a controversialist parliamentarian, whose writings met with a certain success. These two activities cannot be separated. Indeed, Raemond conceived of the sword and the pen as two symbiotic elements, two weapons in the service of one and the same cause. This is why the works of Florimond de Raemond cannot be studied in isolation but must be viewed as the central element of a strategy aimed at constructing a social persona. The life of Raemond, insofar as we have been able to reconstitute it, amounts to a long series of events confirming his desire to belong to a certain “network” of learned men. Hence his social persona - otherwise identified as the “habitus” by Pierre Bourdieu or the “ prior ethos” by Ruth Amossy - is the result of a personal desire involving choices in life. Whether one considers his family situation and his youth, his marriages, his attachment to his province of origin, his literary and political friendships, or the way in which he progressively acquired one of the finest private residences in the city, offering the public a veritable museum of antiquities, all leads us to suppose that nothing was due to chance but rather to a conscious will to self-promotion.
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