Dans cette thèse est développée l'analyse technologique du matériel lithique de quelques unités d'occupation du site magdalénien de Pincevent (environ 12000 ans avant le présent). Le matériel étudié consiste en 3000 fragments de silex dont un peu plus de 200 outils, répartis entre dix structures sur une surface d'environ 500m2. Il a été possible de montrer les modalités d'adaptation du schéma opératoire du débitage du silex à la morphologie des blocs, d'observer la diversité des niveaux techniques représentés dans trois unités principales et donc sans doute la participation d'individus plus ou moins expérimentés aux activités de taille. L'approche économique visant à définir la gestion du silex est un des points forts de cette recherche, tant les remontages ont pu être réalisés de façon exhaustive (90% du matériel lithique de l'ensemble des structures a pu être remonté) : elle a permis de montrer entre autre que certains débitages avaient des vocations de production à usage strictement local alors que d'autres étaient plutôt destinés à des productions de grandes lames ou de lamelles pour un usage extérieur au campement. L'apport le plus important demeure la mise en évidence par les remontages de circulations de produits lithiques non seulement à l'intérieur de chaque unité ainsi qu'entre les trois unités les plus importantes et des unités de plus faible occupation considérées comme des dépendances de ces dernières mais également entre toutes les unités découvertes jusqu'à présent sur le niveau IV20, fouillé sur près de 4000m2. La contemporanéité de toutes ces structures semble prouvée par la nature des relations qu'elles entretiennent et il apparait clairement qu'elles ont toutes dû fonctionner dans un espace temporel très restreint. Ce travail a permis de confirmer l'hypothèse, formulée à partir des liaisons de pierres brûlées, d'os et de l'analyse microstratigra¬phique, de l'existence d'un vaste campement à Pincevent, un regroupement dont l'objectif principal était une chasse saisonnière collective du renne