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La foi en l’obscur : le sacré sale et le mysticisme du jeu chez Georges Bataille

Lavoie, Vincent 11 1900 (has links)
C’est durant la première moitié du vingtième siècle, c’est en étant contemporain des deux guerres mondiales, dans une France qui se sécularise, que Georges Bataille (1897 – 1962) construit une pensée – profondément nietzschéenne – scandaleuse. Conceptuellement, le corps n’est pas seulement au centre des préoccupations de Bataille, il se pense maintenant dans sa réalité outrancière : l’érotisme, l’ivresse et la souillure. On assiste à une sacralisation des débauches de toutes sortes. Et c’est ainsi que s’opère la singularité philosophique de Bataille puisque ce qui est sacré ne loge plus, selon lui, dans un sublime céleste, dans une divinité ou, en d’autres mots, dans les hauteurs, mais bien dans son exact contraire, c’est-à-dire dans le bas, dans l’excès, dans l’érotisme et dans le sale. Devant cette inversion de l’ordre du monde, ce qui est sacré, c’est la profanation même. C’est pourquoi, à partir de Mary Douglas, j’ai pu relier deux idées qui paraissent contraires : la souillure et le sacré. Ainsi, étant donné que Bataille est aussi écrivain (Sade fut l’une de ses influences majeures), j’ai pu inclure des récits de l’auteur qui illustrent parfaitement ces deux antinomies. C’est d’ailleurs l’un des traits les plus fondamentaux de son œuvre que j’ai aussi soulevé : toute l’œuvre de Bataille est paradoxale et antinomique. C’est justement à partir de ce même constat que j’aborde la question du mysticisme chez Bataille. Mais comme avec la question du sacré, la conception du mysticisme implique une critique implicite du christianisme (opposition du ciel contre la terre, par exemple). Nécessairement, c’est l’instant et son hasard – l’absence de but – qui ouvrent la voie à l’expérience, alors que l’écriture communique son essence tout en la rendant davantage intelligible. De là provient justement, par le caractère arbitraire de l’expérience, l’idée de chance que Bataille établit en diapason avec Nietzsche. À ce sujet, Nietzsche devient très présent dans le mysticisme bataillien, pensons à la figure du surhumain qu’on peut associer à celle de l’homme souverain ou encore à la volonté de puissance qu’on peut relier à celle de la volonté de chance. Dès lors, Bataille met de l’avant une mystique du jeu, celle-ci étant une mise en jeu radicale de soi-même d’où émerge la chance que Bataille évoque et qui n’est rien d’autre que la possibilité de l’expérience même. Somme toute, force est de constater que la fragilisation mentale et physique du mysticisme bataillien cache également un sacrifice de soi au nom de la jouissance, certes, mais aussi au nom du texte. / It was in the first half of contemporary 20th century when France was well secularized that Georges Bataille (1897 - 1962) constructed a scandalous - deeply Nietzschean - thought. The body is then conceptually not only at the center of Bataille's preoccupations, it now thinks of itself through its scandalous reality: eroticism, exhilarating and dirty. We are witnessing a sacralization of debauchery of all kinds and this is how Bataille's philosophical singularity operates. Indeed, a sacred thing does not exist in the sublime sky, in any deity or, in other words, in the heights, but in its exact opposite wich his the low, the excess, the eroticism and the dirty. This inversion in the order of the world is the desecration itself. This is why, with Mary Douglas, I was able to link two ideas that seemed contradictory to me: the dirty and the sacred. Knowing that Bataille is also a writer (Sade is a major influence), I can include a few stories to perfectly illustrate these two opposites. This is one of the most fundamental characteristics of the work I have mentioned: all of Bataille's works are paradoxical and antinomic. It is precisely from this same observation that I approach the question of mysticism in Bataille works. With the question of the sacred, the conception of mysticism involves an implicit critique of Christianity (opposition of sky and earth, for example). It is the instant and its hazard - the absence of purpose - that opens necessarily the way to experience as writing communicates its essence while making it more intelligible. From there precisely, Bataille developed the idea of chance in agreement with Nietzsche. Nietzsche becomes at the same time very present in the conception of the mysticism of Bataille. We can just think about the figure of the superhuman that we can associate with the sovereign man or even the will of power that we can compare to the will of chance. From then on, Bataille puts forward a mystic game, by placing himself in this radical game, from which the luck evoked by Bataille can emerge and which is nothing else than the possibility of experience itself. Finally, it is clear that the mental and physical fragility that are triggered in Bataille mystical experience also hide a form of self-sacrifice in the name of enjoyment but also in the name of the text.

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