« La thèse considère le témoignage du vide dans la structuration morphologique terrestre. Au départ la réflexion porte sur un rapport supposément conjectural entre le mot et la chose en géomorphologie structurale. Le "parti pris des mots" nous amène à considérer le renvoi du mot à un manque, c'est-à-dire à des vides (fissi-géomorphologie) comme, empreinte de mouvement, d'où une série de commentaires sur la notion de mouvement, en physique notamment. En effet, un questionnement sur l'essence du mouvement, ainsi qu'une homologie entre le rôle de la ligne qui sépare deux ensembles d'après la théorie ainsi désignée (principe d'exclusion de Wilden) et la ligne des formes du relief, nous amène à supposer une étroite relation entre la ligne de contact lithosphère-géosphère et le mouvement d'expansion de l'Univers. La notion de mouvement est le point nodal de la recherche, c'est pourquoi la discussion débute, avec certaines hypothèses astronomiques relatives à la formation des planètes majeures. Par la suite elle s'étend à l'Univers par l'entremise d'une analyse morphologique à l'échelle galactique. De là, nous appliquons l'hypothèse avec la lecture du géoïde terrestre puis du géoïde lunaire. La vérification précédente vient confirmer la compétence et la portée des hypothèses composées à partir du langage. Car seule la théorisation donnerait accès à l'Univers et aux structures qui le composent. Pour ce qui est de la géomorphologie, la dialectique établie entre la ligne des formes du relief et l'Univers ébranle sérieusement le déterminisme des facteurs exogènes et s'inscrit, à maintes égards, dans le sillage du principe de Mach. La notion de mouvement en géomorphologie entraîne le questionnement sur un "terrain" épistémologique, lui conférant une autre dimension... »--Page v

Cette recherche qui s'inscrit avant tout, dans une perspective géographique, vise un domaine peu exploité au Québec; celui de l'étude des formes du relief en milieu cristallin. Son objectif principal est de reconnaître les rôles tenus respectivement par les formations géologiques et les dispositifs de fissures associés â l'hypothétique mouvement de la surface primitive dans la genèse des formes. En général l'hypothèse structurale est utilisée dans les milieux où les influences morphologiques de la lithologie sont indécelables à cause de l'absence d'orientations préférentielles des cristaux dans la roche. Par exemple, dans les granites, homogènes par définition, les fissures gisantes ne peuvent pas être comparées à des foliations, vu l'absence de ces dernières, de sorte que l'hypothèse structurale, qui met en rapport les reliefs avec de telles fissures, doit compter sur sa propre logique interne seulement. Rien dans les formations géologiques ne permet de démontrer statistiquement que les fissures gisantes soient génétiquement liées à la morphogenèse. Dans le cas du terrain présentement à l'étude, la lithologie se compose de gneiss(paragneiss) dont les cristaux sont très nettement orientés: les foliations en outre présentent des pendages excédant rarement 20 degrés. Ainsi les fissures gisantes (linéations au sens large), mises en rapport avec les formes de relief conformément â l'hypothèse structurale, peuvent dans ce cas être comparées statistiquement au système intégrant les foliations. Par ailleurs, celles-ci présentent des pendages faibles et autorisent de ce fait ce type de comparaison, les profils morphologiques étant plutôt fuyants d'une manière générale. Ces comparaisons indiqueront des associations rendant possible la reconnaissance de cette différence essentielle entre formations géologiques et formes de relief. Il s'agit donc d'une recherche qui s'amorce par une description détaillée des formes à laquelle s'ajoute une analyse des mesures de terrain. Un essai sur la genèse des formes du territoire à l'étude, constitue la troisième partie, alors que la quatrième et dernière partie se veut une synthèse des rôles tenus respectivement par les composantes géologiques et géomorphologiques dans l'évolution des formes.