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Le rôle de l'État dans les anciens territoires colonisés : le cas du Gabon (1930-1980)Ndjoyi, Lucien Blaise 25 April 2018 (has links)
Après deux décennies d'indépendance, la situation de l'Afrique semble de plus en plus inquiétante, en effet des constats tels l'Afrique est mal partie, l'Afrique déboussolée, les malheurs de l'Afrique, l'Afrique désenchantée, Main basse sur l'Afrique, l'Afrique malade d'elle même, font entrevoir que malgré l'accession à l'indépendance des pays de ce continent, les principaux problèmes de l'Afrique sont demeurés non résolus, démontrant par la même occasion que le débat sur le colonialisme et ses conséquences en Afrique n'est pas clos, d'une part et, d'autre part, cette situation fait ressortir davantage le problème de la légitimité du pouvoir, des fonctions et du rôle que jouent les États africains issus du colonialisme vis-à-vis des populations qu'ils sont censés aider à s'épanouir. L'économie qui a été présenté par les élites dirigeantes comme l'outil efficace, le "cheval de Troie" qui permettrait de vaincre le sous-développement [l'économie d'abord, la politique après), révèle non seulement un bilan ambigu, mais a permis l'émergence de pouvoir autocratique dans ces pays. Actuellement compte tenu de ce contexte, vue que les analyses de développement économique n'ont mené qu'à une impasse, le débat se déplace vers un examen des mécanismes du pouvoir, de prise de décision, ce qui conduit nécessairement vers une analyse de la sphère socio-politique desdits États. Donc vers une analyse de leur rôle politique, car la recherche de la démocratie économique ne peut et ne doit mettre de côté le problème de la démocratie politique. Avec ce nouveau débat, le problème est posé de la manière suivante: - soit on persiste à croire que le développement est seulement un processus d'accumulation économique et de transformation sociale dans lequel l'État se substitue à la société civile en l'écrasant si besoin est: -soit on admet à la lumière de l'expérience de deux décennies que le développement est précisément l'épanouissement de cette société civile auquel l'État doit certes contribuer, mais il ne doit jamais l'entraver. Nous optons quant à nous pour le deuxième terme et notre thèse qui s'intitule "Le rôle de l'État dans les anciens territoires colonisés: le cas du Gabon (1930-1980)" s'insère dans le cadre de ce nouveau débat. Nous y démontrons que: 1°/ l'État gabonais indépendant en tant qu'allié du capitalisme international, joue un rôle extravertissant qui a un impact négatif sur les populations du pays d’une part et, d'autre part, à cause de ce rôle, l'élite dirigeante du pays devient le défenseur du système de leur domination. 2°/ Que l’insuffisance et l'errement du système administratif de l'État postcolonial gabonais [pratique du pouvoir), aussi paradoxale que cela puisse être, rend nostalgique les populations gabonaises de l'administration coloniale "au temps des Blancs c'était mieux, disent-elles". 3°/ Que le dynamisme de la bourgeoisie locale (élite dirigeante), son sens de la sécurité nationale, ceci pour assurer une bonne gestion des investissements du capitalisme international, lui permet une cristallisation du pouvoir au niveau national, faisant des membres de cette élite dirigeante, non plus de simples "vassaux" mais des alliés potentiels du capitalisme international. Cependant cette collusion loin d'être bénéfique à tous les Gabonais, ne l’est que pour une minorité, l'élite dirigeante, qui dans ses discours adressés au reste des Gabonais, ne cesse de cultiver la résignation, l'abnégation, l'esprit de sacrifice qui malheureusement éloignent ces derniers du pays de Canaan. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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La communauté hausa du Gabon, 1930-1990 : le commerce et l'islam dans la construction de son identité en région d'Oyem et sa marginalisationEngone Ndong, Callixte 24 April 2018 (has links)
La présente thèse s'inscrit dans le cadre de l'histoire du peuplement du Gabon. Elle met à jour la question de l'appartenance nationale au Gabon indépendant sur l'exemple de la communauté hausa d'Oyem. La présence des membres de la communauté hausa à Oyem est indissociable de la domination coloniale au Woleu-Ntem. Celle-ci comporte deux étapes. La première étape part de l'arrivée des Européens jusqu'en 1929. Elle est caractérisée par le dépeuplement du Woleu-Ntem, consécutif au recrutement de la main-d'oeuvre fang pour l'exploitation forestière et à le famine des années 1921 à 1926. La seconde étape va de la crise économique de 1930 à 1959. Elle est marquée par la stabilisation du peuplement du Woleu-Ntem et par l'essor économique de la région. C'est au cours de ces deux périodes que les immigrés hausa, en provenance du Nigeria et du Cameroun, s'intallèrent à Oyem. Actifs commerçants, les Hausa tirèrent profit des conditions économiques en participant très activement à la vie économique locale. Ils mirent au point des réseaux économiques structurés qui les liaient aux marchés camerounais et à ceux de la Guinée espagnole d'où ils importaient du bétail et des produits manufacturés et vers lesquels ils exportaient des produits locaux. En tant qu'intermédiaires, ils servaient de relais entre les maisons de commerce européennes et le marché indigène dont ils monopolisèrent une part importante. Identifiés par les Fang à l'islam et au commerce, les Hausa, que la condition socioéconomique plaçait de fait juste derrière les Blancs, ont joui d'un prestige considérable. L'accession du Gabon à l'indépendance nationale le 17 août 1960, et c'est en dépit de l'expansion des activités économiques, tourna le rapport de force en faveur des Fang. Ces derniers s'attribuèrent l'exclusivité de la légitimité nationale en héritant de la direction politique des affaires. Les Hausa, considérés comme des non-nationaux, se sont vus reléguer en situation des citoyens de seconde zone et priver de leurs droits civiques. Cet état de fait trouve ses fondements dans la condition d'étranger que la mémoire leur attribue dans la conception de l'État qu'a société fang. Par ailleurs, la répartition géographique traditionnelle des peuples du Gabon ne tient pas compte du fait colonial et veut que le Woleu-Ntem soit un espace exclusivement fang. Privés de légitimité nationale par la mémoire collective fang et par celle gabonaise, les Hausa se servent de l'histoire pour revendiquer leur appartenance à l'ensemble national gabonais. Le principe méthodologique de cette thèse repose sur l'analyse des récits de vie et des témoignages oraux, sur les entretiens et sur les sources écrites. Cette variété de matériaux nous a permis d'appréhender diachroniquement le fait hausa tant dans le contexte colonial que celui post-colonial. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Tradition et innovations dans la construction de l'identité chez les Shamaye (Gabon) entre 1930 et 1990Matimi, Jean-Christophe 24 April 2018 (has links)
Depuis une dizaine d'années, on assiste parmi les historiens à la naissance d'une nouvelle forme de traitement de la question ethnique en Afrique. On récuse l'habitude de considérer les ethnies comme des phénomènes qui s'imposent à nous tels quels (donc immuables), alors que l'ethnie serait d'abord un phénomène historique donc changeant à travers l'époque et le milieu. Notre étude du processus de formation de l'identité shamaye s'inscrit dans cette pratique nouvelle de l'étude des ethnies africaines. Elle s'attèle à rechercher à travers le temps, les "racines d'identification" des Shamaye à travers le questionnement du comportement des Shamaye qui ainsi définissent leur identité collective. Autour d'un support méthodologique central, les récits de vie, nous avons diversifié nos approches (parmi lesquelles l'analyse historiographique a pris une place importante) et nous sommes arrivé à la conclusion que, ces soixante dernières années, l'identité shamaye s'est construite autour d'un subtile mélange entre éléments "traditionnels" et éléments nouveaux, qui sont autant des innovations culturelles que de comportements empruntés ailleurs. Concrètement, ce travail a montré que l'identité shamaye est d'abord un fait de discours. Un premier discours, d'abord "étranger" aux Shamaye, est le texte écrit qui aligne une série d'éléments linguistiques, historiques et anthropologiques qui leur confère une identité. Récemment, avec le progrès de la scolarisation, les Shamaye ont "découvert" ce discours et l'ont adopté et intégré dans leurs stratégies identitaires qu'on peut qualifier de stratégies de survie politique. L'identité shamaye est aujourd'hui ouvertement perceptible dans leur propre discours historique. Le discours historique (identitaire) qui insiste sur les lieux de mémoire communs au groupe est rendu nécessaire par la compétition politique et sociale contemporaines. Il a pour matrice l'unité originelle du groupe, sa dislocation et son unité retrouvée à travers les comportements unificateurs des Shamaye. L'identité c'est aussi un ensemble de comportements propres aux Shamaye, observables dans des circonstances et au sein des structures bien précises comme le lignage. Ce dernier transmet la parenté et réunit ses membres autour de la descendance et du souvenir d'un ancêtre commun et d'une devise commune. Les distances géographiques s'effacent rapidement au profit des liens lignagers même quand ces derniers ne sont pas mis en évidence. Le mariage est une des occasions où on peut observer les stratégies identitaires des Shamaye. Ces soixante dernières années, les Shamaye ont sauvegardé les mêmes circuits matrimoniaux dont la pérennité étonne. Les sociétés initiatiques sont des entités où on observe la différenciation entre les Shamaye et leurs parents Bakota. Chaque ethnie pratique d'un discours sur l'origine de ces sociétés et des chants qui lui sont propres. L'identité shamaye se manifeste par un ensemble d'emblèmes et de symboles. Il s'agit d'abord du nom propre qui, au Gabon, constitue à côté de la langue le premier élément de différenciation ethnique. L'analyse de l'idéologie des symboles politiques Kumômbuka et Kumukaka a permis d'observer deux pouvoirs qui se complètent. L'étude des symboles religieux a révélé que les Shamaye distinguent les éléments d'essence pratique (parce qu'ils exaucent les voeux des humains) de ceux d'essence morale et philosophique. L'usage que les Shamaye font de ces symboles s'adaptent aux tâches nouvelles imposées par la commercialisation et l'urbanisation de la vie. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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