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Expulsions des Allemands des Sudètes : expressions d'une identité atrophiée dans la littérature : "L'Heure étoilée du meurtrier" de Pavel Kohout, "Les Inachevés" de Reinhard Jirgl / Expulsions of the Sudeten Germans : expressions of a broken identity : "Sternstunde der Mörder" by Pavel Kohout, "Die Unvollendeten" by Reinhard JirglMoreno-Bachler, Jessica 08 June 2015 (has links)
L’expulsion des Allemands des Sudètes reste aujourd’hui encore un sujet sensible des deux côtés de la frontière germano-tchèque. En témoignent les polémiques liées à l’ouverture du « Zentrum gegen Vertreibungen » à Berlin ou les déclarations de Milos Zeman affirmant que les expulsions n’avaient pas été une punition assez sévère pour les Allemands. Dès 1945, les trois millions d’Allemands vivant encore sur le territoire de la future République tchèque furent expulsés vers l’Allemagne, transitant par des camps de travail, forcés de laisser derrière eux leur maison, leur ferme ou encore leur entreprise. Comment alors se reconstruire dans un pays qui n’est pas le sien ? Nombre d’entre eux considèrent dans un premier temps que cette expulsion est provisoire et entretiennent l’espoir d’un retour. Toutefois, ils seront rares à retrouver leur ancienne patrie. Ces événements sont violents, car sous le mot « expulsion » se cache en réalité des termes tels que « viol, expropriation, exploitation, déracinement ». La génération des parents expulsés, tout entière concentrée sur une reconstruction matérielle, fermera les yeux sur les souffrances des héritiers du non-dit. Aujourd’hui, ce sont eux qui prennent la parole, dans des œuvres romanesques que nous analyserons dans le présent travail. Le roman de Pavel Kohout, L’Heure étoilée du meurtrier, est un roman qui a manqué sa réception. Son message hautement politique a été masqué par l’appellation « Thriller » qui lui a été attribué, censure du régime communiste tchèque oblige. Toutefois, les personnages qui évoluent dans le récit, même s’ils enquêtent sur une série de meurtres, font plus que cela. Ils donnent à voir à quel point les relations germano-tchèques ont été détruites par la politique nationale-socialiste et l’occupation. Ainsi la rencontre entre les deux protagonistes, l’un allemand, l’autre tchèque, soulève la question de l’après. Alors que les expulsions sauvages débutent, leur amitié se renforce, leur questionnement face à l’avenir ouvre la voie de la réconciliation. Les personnages des Inachevés sont quant à eux les victimes des expulsions annoncées dans le roman de Pavel Kohout. Les quatre femmes de la famille Rosenbach vivront ce traumatisme dans le déni, l’opposition ou le silence, jusqu’à le transmettre au dernier-né, projeté dans un passé qui n’est pas le sien. Cet homme brisé par une histoire qui lui est étrangère pose alors la question de la transmission. Que s’échangent les personnages du roman de Pavel Kohout, lorsque Buback l’allemand reconnaît sa culpabilité ? Quel rôle le silence joue-t-il dans la transmission d’un traumatisme, lorsque même les générations actuelles souffrent des blessures de leurs aînés ? / The theme of my research is identity, the transmission of History into a family and the social deconstruction of the German expellees after World War II. The expulsion of the Sudeten Germans is the historical frame in which the novels of Reinhard Jirgl and Pavel Kohout evolve. The questions that are explored in this doctoral thesis are: How can literature be the medium of their suffering? Which part did the lost homeland play on their identity and how could they pass on the History to their children or grand-children without imprisoning them in a jail of silence? Pavel Kohout’s novel, Sternstunde der Mörder, embodies the interrogations of the allied forces in 1945: are German and Czech people able to live side by side? The expulsions, the violence and the loss of the homeland gave birth to a trauma that still isn’t healed. The Rosenbach family in Reinhard Jirgl’s novel Die Unvollendenten are the victims of those expulsions and pass their trauma on to the grandchild, sick of a wound that isn’t his own. The suffering of this generation is still present in today’s Germany: can literature be part of the healing process?
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Historical memory and the expulsion of ethnic Germans in Europe, 1944-1947Bard, Robert January 2010 (has links)
As the Second World War in Europe came to an end the Russians advanced from the east towards Berlin. German occupation of Poland and Czechoslovakia had been particularly brutal. Both of these countries, products of German defeat at the end of World War I contained millions of ethnic Germans, who had previously co-existed with their Slav neighbours, often for many centuries, but were now perceived by these neighbours as having encouraged and collaborated with Nazi Germany. Russians, Poles and Czechs now sought revenge triggering the largest forced expulsion in recorded history. Somewhere between 8 and 16.5 million ethnic Germans fled to the west, and between 2 and 3 million perished during flight. Expellee property was subsequently seized by the Poles and Czechs. In broad terms, until the 1990s these events were seen within Germany as part of a submerged collective memory, suppressed in part by their having lost the war. In the last 20 years with an increasingly powerful expellee organisation (the Bund der Vertriebenen, Federation of Expellees) influencing mainstream German politics, academia, and the German media, an attempt has been made to change historical memory, or rewrite what has been referred to as an 'unacceptable past'. This, in recent years has led to claims by former expellees against the Czech Republic, and Poland for restitution. This in itself has led to bitter accusations by these countries that the expellees have rewritten German history portraying themselves as victims of the Second World War. This thesis explores the methods employed by the expellee groups and their supporters in the restructuring of their historical memory by examining literature dating from the 1950s until the present day from primarily German and American sources, as well as German television documentaries from 2000. These sources are considered in relation to how collective and historical memory have evolved into a position that has allowed the expellees to create an 'acceptable past'.
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