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Écrire et réécrire l'histoire: analyse historiographique concernant les relations entre les Juifs et les Polonais sous l'Occupation allemande (1939-1945)

Racine Asselin, Marie-Dominique January 2014 (has links)
De 1939 à 1945, la Pologne fut le cimetière des Juifs exterminés par l’Allemagne nazie. Sur les six millions de Juifs tués durant l’Occupation allemande, la moitié étaient Polonais. Dans le dessein nazi, ce génocide avait pour but d’anéantir le peuple d’Israël, mais aussi de l’évincer de l’histoire contemporaine par la destruction massive de ses biens, puis par l’élimination des preuves. Heureusement, plusieurs Juifs réussirent à conserver les traces de cette époque en tenant des journaux qui ont, pour la plupart, miraculeusement survécu au National-socialisme. Grâce à ces journaux, nous pouvons aujourd’hui comprendre l’ampleur des persécutions juives qui menèrent à leur extermination. Ces écrits mettent aussi en lumière tout un pan de l’histoire que nous ignorions ; à savoir les relations et les perceptions que les Juifs avaient des autres témoins, dans le cadre de cette recherche, des Polonais catholiques. Pendant les six années que dura l’occupation allemande en Pologne, les Juifs durent transiger avec ces gens qui, d’une façon ou d’une autre, regardaient le massacre se préparer. Lorsque nous lisons les œuvres historiques sur l’Holocauste en Pologne, nous nous heurtons à des analyses différentes et à plusieurs perceptions des événements. En effet, les historiens juifs et les historiens polonais ne s’entendent pas tous sur la nature des relations entre les Juifs et les Polonais ni sur les conséquences de ces dernières. Alors que certains soulignent la participation des Polonais catholiques dans l’aide offerte aux Juifs (de façon individuelle ou dans des groupes officiels tels Zegota), d’autres historiens voient plutôt les Polonais comme des collaborateurs du régime nazi (des maîtres chanteurs ou simplement des profiteurs). Ces positions divergentes ont créé, au fil des années, une querelle au sein du milieu historique divisant les spécialistes en deux camps. Les premiers attestent que les Polonais ont contribué, d’une manière ou d’une autre, au massacre en masse des Juifs de Pologne, alors que les seconds soutiennent que les Polonais, aussi victimes du nazisme, ont fait de leur mieux pour apporter leur aide aux Juifs. Il n’y a évidemment pas qu’une seule interprétation possible en ce qui à trait aux relations entre les Juifs et les Polonais durant l’Occupation allemande et la vérité se trouve probablement dans une zone grise. Cependant, ce conflit historiographique soulève d’autres questions concernant l’écriture de l’histoire en elle-même. Comment, en effet, peut-on obtenir des résultats différents en travaillant à partir des mêmes données ? Qu’est ce qui influence les historiens vers de telles conclusions ? Afin de répondre à ces questions, nous nous pencherons sur le cas précis des historiens juifs travaillant sur les relations entre les Juifs et les Polonais de 1939 à 1945. Il s’agit de comprendre comment les historiens juifs, de Pologne ou d’ailleurs, travaillent cette histoire dont ils sont si proches. En utilisant, comme matériau premier, des sources provenant de témoins (journaux, mémoires, etc.), les historiens ont décrit les persécutions des Juifs, mais aussi les relations qu’ils avaient avec les Polonais catholiques. Nous analyserons ainsi quatre œuvres traitant des relations entre les Juifs et les Polonais sous l’Occupation allemande. Chacune de ces œuvres a été écrite durant une période historique différente témoignant ainsi de l’importance du lieu et de l’époque de rédaction dans l’analyse historique. Nous verrons donc successivement l’œuvre d’Emanuel Ringelblum (Polish-Jewish Relations During the Second World War) écrite en 1943 et 1944, celle de Raul Hilberg (La destruction des Juifs d’Europe) écrite en 1955, mais publiée pour la première fois en 1961 puis en 1985, l’œuvre de Yisrael Gutman (Unequal Victims Poles and Jews During World War II) écrite en 1986 et finalement celle de Gunnar S. Paulsson (Secret City The Hidden Jews of Warsaw 1940-1945) écrite en 2002. Ces quatre historiens, qui travaillent souvent avec les mêmes sources, arrivent pourtant à des conclusions différentes. Cette thèse cherche donc à mettre en lumières les facteurs qui influencent l’écriture historique : les sources, le lieu de rédaction et la posture idéologique choisie par l’historien

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