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"Une contextualisation du français dans la pluralité sud-africaine, approche sociolinguistique et didactique"Peigné, Céline 06 May 2010 (has links) (PDF)
Le processus d'évolution démocratique de l'Afrique du Sud, pays désormais doté de onze langues officielles, invite à interroger la position du français et à la mettre en perspective. Au départ de la recherche, cette position semblait fragile, c'est pourquoi il fallait commencer par questionner la pertinence du français dans la reconfiguration sud-africaine (chapitre 1), au delà du cadre d'une « francophonie de diffusion ». Cette recherche, ancrée en sociolinguistique et en didactique, s'est construite à partir d'une approche empirico-inductive qualitative critique, en travaillant avec des acteurs de l'enseignement/ apprentissage du secondaire et du supérieur et en privilégiant l'observation participante et l'entretien compréhensif. Ces observables sont croisés avec l'étude des textes sur les réformes éducatives, linguistiques et universitaires ainsi que des discours politiques et médiatiques produits au sujet des langues et des identités (chapitre 2). La gestion du rapport à l'altérité en Afrique du Sud pouvant apparaître comme « radicale » d'un point de vue en partie extérieur, la notion d'identité/altérité est rapidement devenue une notion nodale de l'interprétation des observables (chapitre 3). Une contextualisation de la pluralité sudafricaine, mobilisant les croisements d'une variété de champs scientifiques, est alors apparue nécessaire, pour permettre d'expliciter les manières dont le français peut s'intégrer aux enjeux et aux projets sud-africains. Dans cet environnement, un certain « laisser-faire » en faveur de l'anglais tend à présenter la promotion du plurilinguisme comme se superposant à la seule reconnaissance du multilinguisme, révélant une position paradoxale de cette langue. En effet, la diversité des modes d'appropriation identitaire de l'anglais est un marqueur sociolinguistique d'une certaine démocratisation sociale. Dans le même temps, cette langue peut être considérée comme contribuant à occulter les problématiques de la pluralité, allant alors à l'encontre du processus démocratique tourné vers le projet de « l'unité dans la diversité », qui est la devise du pays (chapitre 4). En tant que langue internationale, souvent valorisée aux côtés de l'anglais, l'intérêt de la présence du français est alors aussi questionné sous cet angle. Si la question des langues dites étrangères n'est pas officiellement à l'ordre du jour, les pratiques et les représentations à propos du français évoluent rapidement, notamment à la faveur de l'ouverture du pays à l'Afrique et au reste du monde, qui fait naître d'autres intérêts pour cette langue (chapitre 5). En outre, les populations scolaires et estudiantines se diversifient, amenant en classe la question de la pluralité, qu'il est encore difficile de travailler. Ces bouleversements suscitent désormais le questionnement de l'adéquation des contenus et des cursus universitaires, du devenir de la recherche en français ainsi que des enjeux de ce type de formation dans une Afrique du Sud en plein essor (chapitre 6). L'étude contextualisée de la position du français conduit à élargir ces questionnements. L'Afrique du Sud ne passera pas à la valorisation de la diversité sans avoir questionné et réfléchi la notion de pluralité et la classe de langue est un des espaces privilégiés pour ce faire. Paradoxalement, la visibilité des langues sud-africaines, hors de l'anglais, passe notamment par la promotion des langues étrangères, afin de sortir de la dyade anglais/ langue familiale du répertoire scolaire. Le français apparaît à cet effet comme une langue privilégiée par les témoins, ouvrant sur une pluralité valorisée, illustrée par la diversité de la francophonie. Cette représentation rejoint une des valeurs de la Francophonie, dégageant ainsi la possibilité de projets communs avec les langues locales (chapitre 7). La proposition d'un scénario de « plurilinguisme à la carte » permet d'envisager l'organisation de plurilinguismes scolaires malléables et remobilise les langues dans des travaux conjoints en faveur d'une pluralité négociée. Ce travail développe la potentialité des politiques du français si elles s'inscrivent dans une démarche contextualisée de promotion du plurilinguisme en Afrique du Sud et, plus largement, de leur inscription dans le projet démocratique si l'enseignement/ apprentissage de cette langue est accompagné par le développement d'une didactique appropriée, impliquant un travail réflexif explicite sur l'altérité. Cela incite à questionner la catégorisation des francophonies dites minoritaires : mieux identifiées, les spécificités de leurs évolutions pourraient en effet contribuer au renouvellement de la francophonie, tout comme la Francophonie peut concourir au projet démocratique de ces pays. Ces questions se posent dans un contexte où l'équilibre délicat de la construction de la recherche et de l'enseignement supérieur est fragilisé par une tendance mondiale au délaissement des sciences humaines. L'Afrique du Sud, en proie aux urgences pragmatiques liées à son développement, a toutefois plus que jamais besoin que ses langues ne soient pas réduites à leurs fonctions instrumentales.
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La pratique des échanges commerciaux dans la société précoloniale du Gabon : XVIe-[XIXe] sièclesMboyi Moukanda, Laure Cynthia 12 September 2013 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la pratique des échanges et du commerce dans la société précoloniale du Gabon. L'enjeu est d'étudier cette pratique en privilégiant un angle d'approche général au départ, et en mettant en œuvre une démarche analytique progressive, afin de saisir les acteurs, les modes de production mais également les produits faisant l'objet de ces échanges. L'objet " La pratique des échanges commerciaux dans la société précoloniale du Gabon : XVIe-XIXe siècle " se situe à la croisée des relations internationales, de l'analyse des contacts avec les peuples de " l'extérieur ", de processus d'européanisation et peut donc faire l'objet d'approche différentes selon les variables qu'on entend privilégier. Nous avons choisi de l'étudier selon une démarche non seulement historique mais anthropologique et sociologique qui nous conduisent à privilégier certains concepts clés : historique des peuples, étude de leur milieu et mode de vie, configurations de relations entre acteurs structurant un nouvel espace social d'interactions. D'un point de vue méthodologique, cette étude s'appuie sur une démarche qualitative et privilégie l'usage des entretiens : le corpus de compose d'une cinquantaine d'entretiens, complétés par l'audio-visuel, la littérature spécialisée et grise sur le sujet. Elle se compose de deux parties, découpées en six (6) chapitres totaux. Dans une première partie, la thèse se concentre sur l'historique des peuples du Gabon précolonial en prenant en compte les facteurs, les circuits et les dénouements des migrations, en l'occurrence les implantations de ces groupes ethniques dans leur habitat actuel. Elle s'étend ensuite sur l'étude de l'organisation sociale politique et culturelle des peuples à travers l'analyse des structures parentale, matrimoniale, juridique et culturelle. Enfin, cette partie précise le contexte et le jeu des différents acteurs à l'origine du développement de ces échanges : la production agricole et artisanale favorisée d'une part par la division sociale du travail et la spécialisation des groupes et d'autre part par les failles écologiques (l'inégal répartition de ressources, aridité des sols, animaux dévastateurs des cultures). Dans un second temps, la thèse fait porter l'analyse sur le déroulement des activités d'échange d'une part et de commerce d'autre part. Elle met en relief les différents circuits empruntés par les acteurs et les produits ainsi que les zones d'aboutissement. D'abord, elle fait une description des échanges en milieu local mettent en scène les membres des mêmes milieux ou des milieux proches les uns des autres. Cette interdépendance observée au sein des groupes avait comme base les liens de familiarité ou d'amitié entre ces différents groupes d'acteurs concernés. Ensuite, est évoqué le système d'échange hors des territoires, quoi que le concept territoire ne soit qu'employé de façon péjorative. Cette catégorie d'échange fait naître des contacts entre les populations avec celles des localités environnantes du nord au sud, de l'est à l'ouest. Enfin, le poids de l'abolition de la traite des noirs joue à un niveau macro comme obstacle des activités économiques des européens, ce qui soulève dès lors des enjeux capitalistes pour ces derniers. La naissance de cette économie de traitre, mais également son déroulement et son ascendance sur l'économie traditionnelle préexistante font l'objet de notre troisième et dernier chapitre de cette seconde partie. Entre héritage et ajustements de nature, ces politiques économiques vont mettre en place de types de monnaies, de produits et d'habitudes. Là encore, le poids des cultures et des habitudes étrangères à ces peuples, limitaient la pratique des échanges traditionnels, développant les effets d'apprentissage aux métiers pourvoyeur du gain.
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