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La fabrique des "gares du quotidien" : imaginaires et fonctions symboliques d'une nouvelle catégorie du Grand Paris / The fabric of 'everyday life' stations : imaginaries and symbolic functions of a new category of the Greater ParisAvide, Elise 12 March 2018 (has links)
Depuis le début des années 2010, le terme de « quotidien » remplace celui de « banlieue » dans certains discours politiques pour désigner les gares ferroviaires de proximité en Île-de-France. Contrairement aux « quartiers sensibles » ou aux « agglomérations », cette expression des « gares du quotidien » se présente a priori bien plus comme un nouvel élément de langage dans l’air du temps que comme une catégorie politique ou administrative installée. Néanmoins, celle-ci apparaît dans le débat public à un moment particulier, en creux du projet de Grand Paris Express, comme précipitée par un certain nombre d’acteurs aux stratégies et idéaux a priori convergents, et s’accompagne d’une vague de travaux assez inédite dans les gares de ces réseaux. De plus, le « quotidien » ne saurait renvoyer aux mêmes images ni aux mêmes valeurs que la « banlieue ». En cela, cette substitution ne saurait être fortuite. À partir d'une analyse des représentations véhiculées par différentes formes de récits d’acteurs d’une part, et d’une exploration des gares et des projets dont elles font l’objet dans le territoire de la Seine Aval d’autre part, cette thèse entend dévoiler les ruptures qui autorisent l’émergence des « gares du quotidien » comme nouvelle catégorie du Grand Paris, les significations qui la traversent, et les transformations auxquelles elle engage. Son ambition est ainsi de discuter plus largement les fonctions imaginaires de la catégorisation dans la fabrique des espaces urbains. Ce faisant, ce travail propose une relecture de l’histoire contemporaine de l’aménagement francilien à travers la lentille du « quotidien », et révèle sous cet angle certains basculements dans le rapport des acteurs du transport et de l’urbanisme à la « banlieue » et à ses habitants, mais aussi dans les segmentations professionnelles et les rapports de force en présence / The beginning of the years 2010s saw a terminological shift within political discourses: railway stations in the Île-de-France region, previously designated as ‘suburban stations’, increasingly became known as ‘everyday life stations’. Unlike other trending expressions such as ‘sensitive neighbourhoods’ or ‘agglomerations’, this expression does not relate to a well-identified political or administrative category. Nonetheless, it appears in public debate at a peculiar moment, in the context of the Greater Paris (Grand Paris) project, as if it were precipitated by a wide array of actors sharing conveying ideals and strategies. It is also accompanied by important work in the stations of these networks. As a result, this substitution cannot be incidental, and the term ‘everyday life’ indeed refers to imaginaries that differ substantially from the previously used adjective – ‘suburban’. By analysing the representations conveyed by different forms of stakeholders’ narratives, and by exploring stations and the urban projects they are part of in the Seine Aval territory, this dissertation seeks to unravel the fractures and discontinuities that allow for the emergence of ‘everyday life stations’ as a new category of the Greater Paris, its interweaving meanings, and the way in which it renews the materiality of spaces. Its ambition is thus to discuss more broadly the imaginary functions of categorisation in urban fabric. In doing so, the work offers a new reading grid for the contemporary history of planning in the Île-de-France region. By looking through the lens of ‘everyday life’, it uncovers a number of shifts in the relationships between actors in the transportation and urban planning sectors, with suburban areas and their inhabitants. This approach is also insightful for the assessment of professional segmentations and power relations at work
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La diaspora de la chambre 107 : ethnographie des pratiques musicales et dansées des Soninkés en Ile-de-France / Finding One’s Place through Music : an Ethnography from a Shelter for Migrant Workers to the Soninke DiasporaClouet, Claire 25 October 2018 (has links)
Les Soninkés sont originaires d'une région à la triple frontière entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Leur présence en France a été étudiée sous l'angle de la migration de travail, mais pas sous celui des pratiques culturelles et artistiques. Ma thèse vient questionner cette dimension inaperçue. L’enquête ethnographique commence dans les chambres standardisées d’un foyer de travailleurs migrants, lieu d’hébergement pour hommes. J’étudie d’abord de quelle manière les habitants du foyer manipulent l’espace sonore du bâtiment pour se l’approprier. Les musiques qu’ils écoutent et les vidéos de fêtes qu’ils regardent depuis leur smartphone signalent de nombreux lieux en Ile-de-France et en Afrique de l’Ouest autour desquels s’organise la diaspora soninkée. Afin de parcourir ces lieux comme ethnographe, j’intègre la troupe de danse Xhambane Kaffo, basée à Sarcelles. A la suite des danseuses et musiciens rencontrés dans la troupe, je me rends dans les salles des fêtes privées, les espaces culturels municipaux, les théâtres, où ils animent autant de mariages, de journées culturelles, de fêtes associatives ou d’élections de miss. Je me rends également à Bakel, au Sénégal, à rebours du parcours migratoire du directeur de la troupe, ainsi que dans la région du Guidimakha, en Mauritanie, auprès des familles des habitants du foyer. En prenant la musique en filature, ces déplacements me permettent d’étudier comment des hommes catégorisés comme migrants s’inscrivent dans des réseaux à la fois interpersonnels et transnationaux. Ni en France ni en Afrique de l’Ouest, la diaspora à laquelle ils participent n’a de lieu dédié, tel que le serait un centre culturel, mais elle est bel et bien située. / The Soninkes come from a borderland between Mali, Mauritania and Senegal. Their presence in France has been studied in terms of labour migration, but not as a cultural and artistic diaspora. My work concentrates on this unnoticed social dimension. The ethnographic survey begins in the standardised rooms of a Parisan shelter for migrant workers. First of all, I study how the shelter’s inhabitants, only men, shape their living space through sound. They live in confined spaces but the music they listen to and the videos they look at on their smartphones refer to a plethora of spaces in the Paris region and in West Africa. To explore these communities, I join a Soninké dance troupe called Xhambane Kaffo (We are all united in the same language) located in Sarcelles, a short drive north of Paris. Following the dancers and the musicians of this troupe, I go to reception halls, to municipal spaces, to theatres where they lead wedding parties, cultural days, association meetings and elections of diaspora queens. The survey moves then to West Africa : first to Dakar and Bakel, Senegal, following the artistic journey of the Xhambane Kaffo’s troupe director ; then to Mauritania, to meet the families of the Parisian migrant workers. Moving from one point to another allowed me to show how these men, categorized as migrants and single, sit within both a transnational and interpersonal social network. My work argues that if some cultural and artistic practices, such as the Soninkés’ diasporic encounters, are categorized as « invisible » in the urban area, it is because they are seen through a sedentary vision of space.
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