La recherche sur la violence qui s'exerce dans les couples non-mariés est récente mais plusieurs auteur-e-s se penchent maintenant sur le phénomène. La plupart des travaux visent en premier lieu à établir la prévalence du problème dans un milieu donné ou à vérifier Je lien entre la violence et différentes variables. Les buts de cette étude exploratoire sont de contribuer à une meilleure connaissance des relations de couples hétérosexuels adolescents ainsi que de sonder les opinions des jeunes à propos de l'amour et de la violence. Deux groupes de garçons et deux groupes de filles dont l'âge variait entre 13 et 19 ans ont été recrutés dans une maison de jeunes de la région de Québec. Les données ont été recueillies par l'approche du "groupe focus": les jeunes ont participé à une discussion où étaient abordés les thèmes de l'amour, des relations amoureuses et de la violence pouvant y exister. Les quatre discussions ont été transcrites et leur contenu catégorisé de façon à dégager l'information pertinente aux différents thèmes. Des tendances quant aux attentes des participant-e-s vis-à-vis un-e partenaire amoureux-se et le fait de former un couple sont perçues. Les résultats confirment que la violence est fréquemment exercée dans les relations intimes des jeunes et permettent de constater que des formes d'abus sont particulières à ce contexte.

La présente étude a pour but d'examiner, dans une perspective longitudinale, la valeur prédictive de l'alcool comme facteur déterminant de la fréquence du recours aux conduites violentes chez les jeunes couples. Le genre de l'agresseur (homme versus femme) de même que le type de conduites violentes perpétrées (psychologique versus physique) sont évalués distinctement à l'intérieur de cette recherche. L'échantillon se compose de 88 couples âgés de 18 à 30 ans. Ces derniers répondent à deux reprises à un ensemble de questionnaires portant sur les habitudes de consommation d'alcool, la perception de désaccord entre les partenaires concernant les habitudes de consommation et la fréquence du recours aux conduites violentes. Les résultats suggèrent que les habitudes de consommation d'alcool de l'homme permettent de prédire la fréquence à laquelle il émet des conduites psychologiquement violentes envers sa partenaire aux temps 1 et 2, mais ce uniquement lorsque les habitudes de consommation représentent un sujet de désaccord à l'intérieur du couple. L'importance du différend à ce sujet agit comme variable modératrice dans la relation entre l'alcool et la violence. Ces résultats prévalent uniquement dans un contexte où l'homme inflige des conduites abusives à sa partenaire, aucune relation n'ayant été relevée entre la consommation d'alcool des femmes et la fréquence à laquelle elles recourent aux conduites violentes.