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La selva de concreto : procesos de urbanización y planificación urbana en Florencia (Caquetá, Colombia)

Duque Fonseca, Claudia Alexandra 19 August 2024 (has links)
Cette thèse porte sur les processus d’urbanisation et de planification urbaine qui ont lieu dans le nord-ouest de l’Amazonie colombienne depuis le XIXe siècle. La métaphore de la « jungle de béton » propose une image ambivalente qui synthétise un processus de transformation spatiale, celui de l’urbanisation de la jungle, à partir de deux signes opposés, montrant que les imaginaires mêmes de la « jungle » et de l’« urbain » contribuent à occulter ce processus. Dans la région étudiée, les recherches sur l’urbanisation et la planification urbaine sont encore rares et n'ont pas été menées de manière systématique, dans la discipline anthropologique. De plus, les études urbaines se sont intéressées presque exclusivement à la dynamique qui prévaut dans les grandes villes et les mégalopoles, alors que la majorité de la population humaine vit dans des villes petites ou moyennes, comme Florencia, où j'ai mené mon travail de terrain. Dans les sciences sociales, ces villes sont devenues « invisibles ». Partant de la notion de ville invisible, cette thèse développe une proposition démétropolisante et dé-coloniale qui s'éloigne de l’habituel occidentalo-centrisme des études urbaines. Cela implique de cesser de considérer l’urbanisation comme un processus inévitable et lié au « développement » démographique et économique. En outre, une distinction analytique est proposée entre deux modes de planification urbaine : la planification « d’en haut » et la planification « d’en bas ». La planification « d’en haut » est une pratique rationnelle et politique découlant du projet urbain hégémonique issu de l’État nation. La planification « d’en bas », qui n’est actuellement pas reconnue, positionne les habitants comme sujets individuels et collectifs, agents transformateurs et créateurs d’espace urbain. La thèse montre comment, dans la planification urbaine « d’en haut » et « d’en bas », la volonté de modernisation, le désir de préservation des écosystèmes, la nécessité de stimuler l’économie locale et les particularités socio-économiques des habitants de la ville s’entrecroisent. Cependant, les différentes façons dont ces éléments sont conçus et valorisés aboutissent à des visions et des actions qui, dans certains cas, coïncident et dans d’autres s’opposent et qui, finalement, produisent socialement l’espace urbain. v La planification urbaine est également considérée, dans la thèse, comme un « site de recherche stratégique » car elle touche toute la ville. Dans cette perspective, une approche multi-échelle est utilisée pour montrer les interrelations entre dynamiques « globales » et « locales ». Deux quartiers aux histoires et temporalités distinctes, Yapurá Sur et Paloquemao, ont été sélectionnés pour approfondir les manières dont la planification « d’en bas » peut émerger et s’exprimer. Par ailleurs, la cartographie sociale s’avère constituer un outil pertinent pour saisir les visions que les habitants de Florencia ont du présent, du passé et du futur de leur ville. Les résultats du travail ethnographique et de cartographie sociale réalisés dans le cadre de mes recherches montrent que la ville est une coproduction qui combine différentes formes de gouvernement et de rapports sociaux. Sur la base des cartes représentant la ville dans le futur, il est possible de conclure que les habitants de Florencia invitent à (re)penser le modèle urbain hégémonique et démontrent qu’une planification participative est non seulement possible mais nécessaire. / This thesis addresses the processes of urbanization and urban planning that have occurred in the northwestern Colombian Amazon since the nineteenth century. The metaphor of the « concrete jungle » proposes an ambivalent image that synthesizes a process of spatial transformation, that of the urbanization of the jungle, starting from two contrasting signs, showing that imaginaries that oppose spatialities called the « jungle » and the « city » facilitate the concealment of this same process. In the region studied, research on urbanization and urban planning is still scarce and has not been systematic within the anthropological discipline. Moreover, urban studies have been interested almost exclusively in the dynamics that prevail in large cities and megalopolises, while the majority of the human population lives in small or medium-sized cities, such as Florencia, where I did my fieldwork. In the social sciences, these cities have become « invisible ». Starting from the notion of the invisible city, in this thesis, a de-metropolizing and decolonizing proposal is developed that distances itself from the usual western-centrism of urban studies. This implies stopping to consider urbanization as an inevitable process, linked to demographic and economic « development ». In addition, an analytical distinction is proposed between two modes of urban planning: « top-down » planning and « bottomup » planning. Planning « from above » is a rational and politically powerful practice related to the hegemonic urban project of the nation-state. Planning « from below », which is not currently recognised, positions inhabitants as individual and collective active subjects, transforming agents and creators of urban space. The thesis demonstrates how, in urban planning « from above » and « from below », the desire for modernization, the search for ecosystem preservation, the need to stimulate the local economy and the socioeconomic particularities of the city's inhabitants are intertwined. However, the different ways in which these elements are conceived and valued result in visions and actions that in some cases coincide and in others are opposed and that ultimately socially produce the urban space. vii Urban planning is also considered, in the thesis, as a « strategic research site » because it becomes an element that touches the whole city. Consequently, a multi-scale approach is used to show how global and local dynamics interact. Two districts of the city, Yapurá Sur and Paloquemao, were selected to explore in greater detail how planning « from below » is produced and expressed. Also, social cartography proved to be a relevant tool for capturing the visions of the present, past and future of the city from Florencia’s inhabitants. The results of the ethnographic and social cartography work carried out during my research show that the city is a co-production that combines different forms of government and social relations. Based on the maps representing the future of the city, it is possible to conclude that the inhabitants of Florencia invite us to (re)think about the hegemonic urban model and demonstrate that participatory planning is not only possible but necessary. / Esta tesis aborda los procesos de urbanización y planificación urbana que se han dado en la Amazonia noroccidental colombiana a partir del siglo XIX. La metáfora de la selva de concreto, propone una imagen ambivalente que sintetiza un proceso de transformación espacial, el de la urbanización de la selva, a partir de dos signos con significantes opuestos, poniendo en evidencia que los imaginarios que contraponen espacialidades denominadas « selva » y « urbana » facilitan el ocultamiento de este mismo proceso. En la región estudiada, las investigaciones sobre urbanización y planificación urbana son todavía escasas y no han sido sistemáticas dentro de la disciplina antropológica. Además, los estudios urbanos se han interesado casi exclusivamente en las dinámicas que imperan en las grandes ciudades y megalópolis, mientras la mayoría de la población humana habita en ciudades pequeñas o medianas, como es el caso de Florencia, donde realicé mi trabajo de campo. En las ciencias sociales, estas ciudades se han vuelto « invisibles ». A partir de la noción de ciudad invisible, en esta tesis, se desarrolla una propuesta desmetropolizadora y descolonizante que se distancia del occidentalocentrismo usual de los estudios urbanos. Esto implica desnaturalizar la urbanización vista como un proceso inevitable, ligada al « desarrollo » demográfico y económico. Además, se propone una distinción analítica entre dos modalidades de planificación urbana: la planificación « desde arriba » y la planificación « desde abajo ». La planificación « desde arriba » es una práctica racional y de poder político que tiene nexos con el proyecto urbano hegemónico vinculado al Estado-nación. La planificación « desde abajo », la cual no tiene reconocimiento en la actualidad, posiciona a los habitantes como sujetos individuales y colectivos activos, agentes transformadores y creadores del espacio urbano. En la tesis, se demuestra cómo, en la planificación urbana « desde arriba » y « desde abajo », se entrecruzan el deseo de modernización, la búsqueda por la preservación ecosistémica, la necesidad de incentivar la economía local y las particularidades socio-económicas de los habitantes de la ciudad. Sin embargo, las distintas maneras en que se conciben y se valoran estos elementos dan como resultado visiones y acciones que en algunos casos coinciden y en otros se contraponen y que finalmente producen socialmente el espacio urbano. iii La planificación urbana es también considerada, en la tesis, como « sitio estratégico de investigación » al constituirse en un elemento que toca al conjunto de la ciudad. Se utiliza un enfoque multiescalar para mostrar las interrelaciones globales y locales. La cartografía social es una herramienta pertinente para captar las visiones sobre el presente, pasado y futuro que tienen los habitantes de Florencia. Dos barrios de la ciudad, Yapurá Sur y Paloquemao, se seleccionaron para conocer con mayor detalle cómo se produce y expresa la planificación « desde abajo ». Los resultados del trabajo etnográfico y de cartografía social realizados en el marco de mi investigación permiten mostrar que la ciudad es una co-producción que ensambla diferente formas de gobierno y relaciones sociales. Con base en los mapas sobre el futuro de la ciudad, es posible concluir que los habitantes de Florencia invitan a (re)pensar el modelo urbano hegemónico y demuestran que una planificación participativa no sólo es posible sino necesaria.

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