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Velours façonné ; suivi de Les logiques initiatiques à l’oeuvre dans La petite Fadette de George SandLaforce Tarabay, Raphaële 11 1900 (has links)
La partie « création » de ce mémoire intitulée Velours Façonné consiste en un recueil de sept contes, incluant un récit-cadre (La ronde des vieillards), racontés par des voix multiples appartenant aux membres d’une Résidence pour personnes âgées visitée par un conteur, Monsieur Doré. Ces contes ont pour thématique un rite de passage de la vie humaine tels que définis par l’ethnologue et folkloriste Arnold van Gennep dans Rites de passage paru en 1909 : l’épreuve de la peur chez l’enfant (Chapeau d’paille, Agathe), le rite initiatique pubertaire (Le Carnet), l’initiation par le voyage (En dormant comme un loir), l’entrée dans la vieillesse (Tarabiscotés) et le deuil (Les voix éclatées). Ces deux fils conducteurs – la figure traditionnelle du conteur et les rites initiatiques – organisent donc les différents types de contes de ce recueil en fonction de temporalités et de personnages diversifiés. Ces récits sont unis par un ton nostalgique et par le désir de donner une voix aux objets et à la nature, soit par un travail sur l’animisme et la miniaturisation. À la manière de George Sand, pour qui le merveilleux et la fiction remettent à l’endroit un monde chaotique et dont l’écriture déclenche « un rite de passage du monde urbain de 1848, déchiré par la violence politique, au monde des campagnes où règne la solidarité » (Lagrave, 2012 : 130), je veux faciliter l’entrée dans un monde imaginaire et penser mes contes comme des récits initiatiques et des rites pour le lecteur. C’est ainsi que j’explore le conte comme rite de passage en soi grâce au narrateur qui fera office, en quelque sorte, de la figure du conteur chez Sand, le Chanvreur.
Bien que La Petite Fadette (1849) soit un roman, il est possible d’y retrouver, du point de vue formel et structurel, des emprunts au conte merveilleux. La fin heureuse, digne d’un conte classique, n’exclut qu’un seul des protagonistes : Sylvinet, l’aîné des jumeaux de la famille Barbeau, dont la partie « recherche » de ce mémoire tentera de retracer la trajectoire malheureuse. Les craintes superstitieuses de leurs parents ainsi que les avertissements de la sage-femme du village qui seront ignorés sont autant d’intersignes annonciateurs de la destinée de Sylvinet, de son malheur comme du bonheur de son frère. Proposant « une lecture interprétative de la littérature qui travaille à articuler poétique du texte et ethnologie du symbolique » (Scarpa, 2013), l’ethnocritique me permettra d’envisager les logiques culturelles du texte à partir des rites initiatiques des garçons, qui, pour accéder au monde naturel et social, empruntent la voie des oiseaux (Fabre, 1986). Victime du sort, Sylvinet est également un « personnage liminaire » (Scarpa, 2009; Ménard, 2017), héros négatif et « raté » puisqu’il ne réussira pas son rite de passage vers l’âge adulte et son intégration dans son groupe social. / The “creative writing” portion of this thesis, entitled Velours Façonné consists of a collection of seven tales, including a frame story (La ronde des vieillards), narrated by multiple voices, belonging to the residents of an elderly people home who are visited by a storyteller, Monsieur Doré. These tales share a common theme, that of the rite of passage in a human life, such as it is defined by the ethnologue and folklorist Arnold Van Gennep in his Rites de passage, published in 1909: the test of fear for a child (Chapeau d’paille, Agathe), the initiatory puberty rite (Le Carnet), the initiation through travel (En dormant comme un loir), entering old age (Tarabiscotés) and grief (Les voix éclatées). These two guiding principles – the traditional figure of the storyteller and the initiatory rites – structure the different types of tales of this collection in function of the temporalities of the diversified characters. These stories are united by a nostalgic tone and by the desire to give a voice to objects and to nature, which is attempted by a work of miniaturisation and animism. In George Sand’s style, for whom the marvelous and the fictive turn the chaotic world right side up and whose writing triggers “a rite of passage from the urban world of 1848, torn apart by political violence, to the world of the countryside where solidarity reigns1” (Lagrave, 2012 : 130), I want to facilitate the entry in an imaginary world and think my stories as initiatory in and of themselves and as rites for the reader. That is how I explore the tale as a rite of passage in itself, thanks to a narrator who will act, in a way, as the figure of the storyteller of Sand, the Chanvreur.
Although La Petite Fadette (1849) is a novel, it is possible to find in it, from a structural and formal point of view, borrowings for the fairy tale. The happy ending, which would be typical in a fairy tale, excludes only one of the protagonists: Sylvinet, the elder of the twins of the Barbeau family. It is for this character that the “research” portion of this thesis attempts to retrace unfortunate trajectory. The superstitious fears of their parents, as well as the warnings of the village’s midwife, which will be ignored, are premonitory signs (intersigns) announcing both Sylvinet’s destiny and his misfortunes, as well as and his brother’s future happiness and fortunes.
Ethnocritisism will allow me to envision the cultural logics of the text from the initiation rites of boys, who, in order to gain access to the natural and social world, take the path of the birds (Fabre, 1986). Victim of fate, Sylvinet is also a “liminary character” (Scarpa, 2009; Ménard, 2017), negative hero and “failed” because his rite of passage is failed and he therefore will not reach adulthood, nor will he integrate with his social group.
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