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Formes nouvelles de l'engagement dans le roman espagnol actuel : Alfons Cervera, Belén Gopegui, Isaac Rosa / New forms of engagement in today's Spanish novel : Alfons Cervera, Belén, Isaac RosaBonvalot, Anne-Laure 05 December 2014 (has links)
On prétend éprouver dans cette étude l'hypothèse suivante : le retour, dans le roman espagnol récent, d'un courant défendant ouvertement la puissance critique et politique de l'écriture littéraire. Saisie à la fois comme discours social et comme forme du savoir, la littérature serait dès lors porteuse de dissensus et potentiellement transformatrice. Cette tendance à contre-Courant, si elle reste minoritaire, n'en est pas moins profondément significative. Au plan esthétique, la revendication des notions de responsabilité, d'intentionnalité et de politicité de l'écriture n'implique pas de recourir à la transparence et au monologisme du roman à thèse. Elle induit plutôt un réinvestissement paradoxal des formes brisées du postmodernisme littéraire, situant la fiction politique du côté de la problématisation des canons et des normes, de la dénaturalisation, de la désidentification et du décentrement, de la critique des partages établis ou de la perturbation des places, plutôt que dans la certitude monolithe et l'imposition autoritaire du message. Sur cette inscription générique paradoxale s'articule un nouveau réalisme critique, qui problématise à l'envie l'injonction mimétique tout en revendiquant l'héritage du grand roman social. Au plan théorique et rhétorique, l'adoption d'une posture maximaliste où se donnent à lire les fondements conceptuels de l'engagement classique – interventionnisme, historicisme, injonction au positionnement, projet de dévoilement – s'accompagne d'un rejet de la catégorie d'écriture engagée, à laquelle les auteurs préfèrent d'autres vocables – écriture résistante, révolutionnaire ou responsable. À la croisée du roman mémoriel et de la fiction politique – deux tendances dont on analysera les jeux de recouvrement –, notre corpus d'étude se compose de treize romans de trois écrivains représentatifs de ce courant : Alfons Cervera, Belén Gopegui et Isaac Rosa, trois romanciers dont l'œuvre semble indiquer l'émergence d'un nouveau paradigme esthétique dont on se propose d'analyser les enjeux formels, théoriques et institutionnels. / I intend to verify in this study the following hypothesis : the resurgence, in the recent Spanish novel, of a trend openly defending the critical and political power of literary writing. Seen both as a social discourse and as a form of knowledge, literature would therefore be the bearer of dissent and would be potentially transformative. This tendency against the current, while remaining minor, is nevertheless profoundly significant. As far as aesthetics is concerned, the claim of notions such as responsibility, intentionality and politicality of writing does not imply a resort to the transparency and monologism of the thesis novel. This new trend rather implies a paradoxical reinvestment of the shattered forms of literary postmodernism; it sets political fiction along with problematizing canons and norms, denaturalizing, de-Identifying, decentralizing, and criticizing the established categories or reregulating all representations of places. This trend does not allude to a monolithic conviction or an authoritative imposition of a message. From this paradoxical and generic inscription emerges a new critical realism, which problematizes over and over again the mimetic injunction while claiming the heritage of the great social novel. From a theoretical and rhetorical point of view, the adoption of a maximalist position in which one can read the conceptual foundations of classical engagement – interventionism, historicism, the injunction to take a stand, the project of unveiling – goes along with the rejection of the category of engaged literature, to which the authors prefer other terms – resistance, revolutionary or responsible writing. At the crossroads of the memorial novel and political fiction – two tendencies which I shall analyze for movements of coincidence – the corpus of my study is composed of thirteen novels by three writers representative of this new current : Alfons Cervera, Belén Gopegui and Isaac Rosa, three novelists whose works seem to indicate the emergence of a new aesthetic paradigm of political and literary engagement in today's Spanish novel which I shall analyze the formal, theoretical and institutional stakes.
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L’œuvre fictionnelle de Simone de Beauvoir : l’existence comme un roman / Simone de Beauvoir's Fiction : Existence as a novelNicolas, Delphine 21 November 2013 (has links)
Les fictions de Simone de Beauvoir constituent le centre de gravité d’une œuvre protéiforme. Encore largement méconnue et nettement dévaluée par rapport aux essais et aux Mémoires, l’œuvre romanesque de l’écrivaine se situe aux limites indécises du littéraire, du philosophique, de l’historique et de l’autobiographique. Son projet littéraire s’enracine dans l’existence, c’est pourquoi nous avons choisi d’étudier la genèse de l’œuvre romanesque et le processus d’invention de soi depuis les années de jeunesse jusqu’à la naissance de l’écrivaine et la reconnaissance publique de ce statut en 1943. Le projet d’écrire un « roman métaphysique », qui détermine des modalités d’écriture spécifiques, a été influencé et soutenu par une conception existentialiste de l’homme et du monde que Beauvoir est une des premières à définir dans l’après-guerre. Ce projet de nature éthique, qui porte l’idée d’une littérature « engagée », n’est pas seulement collectif dans les enjeux et les principes qui le sous-tendent, mais aussi singulier : derrière la permanence d’un éthos d’écrivain, on trouve chez Simone de Beauvoir un constant réajustement du roman à l’Histoire et à son expérience propre, ce qui explique les nécessaires mutations du roman et de l’écriture de L’Invitée à La Femme rompue. Par l’exploration d’un imaginaire et d’une écriture singulière, nous pensons redonner à Simone de Beauvoir la place qui lui revient dans l’histoire du roman français au XXe siècle, entre Gide, dont elle est l’héritière, et les représentants du Nouveau Roman. / Simone de Beauvoir’s fictions are the center of gravity of a multifaceted body of work. Still relatively unknown and largely underestimated in comparison with her essays and memoirs, her fictional work is situated at the indistinct limits of the literary, the philosophical, the historical and the autobiographical. Beauvoir’s literary project has its roots in existence, which explains why I have chosen to study the genesis of her fictional work and the process of the invention of self from her youth up to her birth as a writer and the public recognition of this status in 1943. Her idea of writing a “metaphysical novel”, one that fixes specific writing requirements, was influenced and buttressed by an existentialist conception of the human being and the world that Beauvoir, one of the first, defined postwar. This basically ethical project, which assumes the idea of a literature of engagement, is not just collective in its stakes and the principles it underpins but is also singular : behind the permanence of a writer’s ethos, there is in Simone de Beauvoir a constant readjustment of the novel to History and to her own experience, elucidating the novel’s and her writing’s necessary mutations from She Came To Stay to The Woman Destroyed. Through the exploration of the imaginary and of a singular style, I wish to give Simone de Beauvoir her rightful place in the history of the 20th century French novel, between Gide, her predecessor, and the representatives of the “Nouveau roman”.
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