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Les traversées de Louis-Philippe Dalembert : lieux, temps et langues dans L'autre face de la mer, Avant que les ombres s'effacent et Mur MéditerranéeLaporte, Noémie 11 1900 (has links)
Ce travail interroge les espaces traversés dans les trois romans suivants du poète-romancier vagabond Louis-Philippe Dalembert : L’autre face de la mer (1998), Avant que les ombres s’effacent (2017) et Mur Méditerranée (2019). Le mémoire s’ouvre sur une rétrospective de la vie et de l’itinéraire littéraire de l’écrivain avant de poser les bases des enjeux critiques autour desquels la réflexion sur les espaces s’articule. Le premier chapitre intitulé « Étendue des lieux » expose le rôle actif du sujet constituant en traversée dans le lieu habité. L’analyse des représentations de la maison d’enfance, de la ville, du pays, de l’océan et de la mer ainsi que des frontières souligne alors une instabilité du « lieu ». Le chapitre « Épaisseurs de temps » présente la notion de temps en tant que conditionnement linguistique cherchant à dire la relation fondamentale de l’individu avec l’espace vécu, nommé par Dalembert le « pays-temps ». Les allers-retours de la mémoire révèlent ainsi leur portée stratégique et l’Histoire devient un amalgame d’expériences subjectives dont la transmission est dépendante de leur mise en récit(s). Le dernier chapitre, « Échos de langues », questionne la langue même de Dalembert, puis celles dans lesquelles évoluent ses personnages. Les espaces partagés que sont la prière et les chants dévoilent un imaginaire créole du monde et soulignent la corporéité du langage. Avec les penseurs de « l’entre-deux » issus de la pensée postcoloniale et de la philosophie contemporaine, ce travail est traversé par une réflexion d’ordre éthique sur l’irréductible présence du sujet constituant dans le monde sensible, traduisant une relation perpétuellement à faire. / This work interrogates the spaces crossed in the following three novels by the vagabond poetnovelist Louis-Philippe Dalembert : L’autre face de la mer (1998), Avant que les ombres s’effacent
(2017) and Mur Méditerranée (2019). The memoir opens with a retrospective of the writer’s life
and literary itinerary before laying the groundwork for the critical issues around which the
reflection on spaces is articulated. The first chapter entitled “Étendue des lieux” exposes the active
role of the constituent subject crossing the inhabited place. The analysis of the representations of
the childhood home, the city, the country, the ocean and the sea as well as the borders expresses
then the instability of the “place”. The chapter “Épaisseurs de temps” presents the notion of time
as a linguistic conditioning that seeks to express the fundamental relationship of the individual with
the lived space, named by Dalembert the “pays-temps”. The back and forth of memory thus reveals
its strategic significance and History becomes an amalgam of subjective experiences whose
transmission depends on their narrative(s). The last chapter, “Échos de langues”, questions
Dalembert’s own language, and then those in which his characters evolve. The shared spaces of
prayer and song reveal a creole imaginary of the world and emphasize the corporeality of language.
With the thinkers of the “in-between” from postcolonial studies and contemporary philosophy, this
work is crossed by an ethical reflection on the irreducible presence of the constituent subject in the
sensitive world, translating a relation perpetually to be made.
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